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DES

GIRONDINS

ET DES

MASSACRES DE SEPTEMBRE

D'APRÈS LES DOCUMENTS OFFICIELS ET INÉDITS

Accompagnée de plusieurs fac-simile

PAR

M. A. GRANIER DE CASSAGNAC

DEPUTÉ AU CORPS LEGISLATIF, MEMBRE DU CONSEIL GÉNÉRAL DU GERS

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E. DENTU, ÉDITEUR

LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ DES GENS DE LETTRES

Palais-Royal, 13, galerie d'Orléans.

Tous droits réservés.

DC 179 G76

Le titre de ce livre fera probablement naître cette question dans l'esprit du lecteur:

Comment peut-il se faire que le nom des Girondins soit associé aux noms des assassins de Septembre, et que l'histoire d'un grand parti soit mêlée à l'histoire d'un grand crime? »

La lecture du livre répondra à cette question, et résoudra ce problème.

Pris comme homme, chaque membre du parti de la Gironde aurait reculé d'horreur devant l'idée de faire massacrer, à prix d'argent, par quelques bandits, environ cinq cents nobles, prêtres, bourgeois, auxquels on n'avait rien à reprocher que leur opinion, et de couronner ce forfait par une boucherie générale des voleurs, des pauvres, des aliénés, des femmes et des enfants en correction, enfermés dans les prisons de Paris : pris ensemble, et considérés comme parti, les Girondins qui

étaient alors respectés, quoique sur le déclin de leur puissance, laissèrent les massacres s'accomplir librement au milieu de Paris, parce qu'ils avaient l'ambition et l'espoir d'élever leur domination sur les décombres sanglants de la monarchie.

Les Girondins, sur lesquels un grand poëte a répandu, de notre temps, les couleurs de sa palette et les illusions de son esprit, appartiennent à un type éternel des révolutions humaines : ils étaient de cette variété d'ambitieux qui vont chercher dans les forces extérieures et déréglées un bélier dont ils frappent et renversent le gouvernement de leur pays, lorsqu'ils n'ont pas réussi à le vaincre par le jeu régulier des institutions. Ils détruisent presque toujours les pouvoirs établis et ils ne les remplacent presque jamais, supplantés qu'ils sont habituellement par leurs auxiliaires, devenus rapidement leurs maîtres.

Aux époques spécialement militaires, les grands ambitieux de cette espèce s'appellent Coriolan ou le connétable de Bourbon; sous le régime des assemblées politiques, ils se nomment Caïus Gracchus ou Mirabeau.

Un exemple récent aurait dû éclairer et arrêter

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