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huitième siècle a apportés à la science politique, et dont la révolution américaine et française, à des degrés divers et sous des formes différentes, se sont inspirées dans leurs programmes et leurs institutions. La Déclaration d'indépendance des États-Unis ; la Déclaration des droits de l'Assemblée constituante sont deux actes à la fois philosophiques et politiques, où se trouve résumée et condensée toute la pensée du dix-huitième siècle, disons plus, la science politique de tous les siècles. Tel est donc le caractère remarquable de cette époque mémorable : c'est d'avoir essayé de fonder un État sur la philosophie et sur la pure raison entreprise si nouvelle et si extraor dinaire qu'il n'est point étonnant qu'elle n'ait pas réussi d'abord, et que beaucoup doutent encore aujourd'hui qu'elle puisse jamais réussir. Sans entrer dans l'examen de ce grand problème qui est la lourde charge de notre âge, reconnaissons comme le signe principal du siècle présent la prédominance universelle des grands principes de la philosophie sociale et politique, dont nous venons d'achever l'histoire. L'abolition du servage en Russie, de l'esclavage des noirs aux États-Unis, des priviléges confessionnels en Angleterre, du système féodal partout, partout aussi, à des degrés divers, l'intervention des peuples dans les affaires du gouvernement, la publicité et la gratuité de la justice, la liberté ou la tolérance en matière religieuse, l'indépendance scientifique, la liberté industrielle et commerciale : tous ces grands principes élaborés par les siècles, approfondis par les grands penseurs, popularisés et répandus dans le monde entier, et dans toutes les classes de la société par les écrivains du siècle dernier témoignent du rôle important de la philosophic dans le progrès des institutions sociales et de la civilisation. Nous pouvons donc dire, en rappelant une pensée

de Montesquieu, que dans cette infinie diversité de systèmes et d'opinions, les philosophes « n'ont pas été uniquement conduits par leurs fantaisies,» mais que tous leurs efforts ont toujours convergé vers un but le progrès de la justice et du droit. L'unité de cette histoire est donc l'unité même de la raison humaine, qui du sein des préjugés et des passions de castes, de races, de siècles et de confessions, se dégage insensiblement, et présente aux législateurs le respect et la protection de l'homme comme l'objet essentiel, universel et sacré.

FIN DU TOME II.

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Scioppius Pædia politices. Justification raisonnée du machiavé-
lisme opposition de la morale et de la politique. Juste Lipse:
Les politiques. Demi-machiavélisme critiques et concessions.
Frà Paolo Le Prince. Machiavélisme pratique. Principe de la raison
d'État. Caractère odieux de cette politique. Gabriel Naudé. Les coups
d'État. Machiavélisme de cabinet. Apologie de la Saint-Barthélemy.
Demi-machiavélisme de Descartes. Sa lettre sur le Prince. — Déca-
dence du machiavélisme au XVII° siècle. Il va se perdre dans le despo-
tisme. Le cardinal de Richelieu : son testament. Sa belle doctrine sur
la fidélité aux engagements. Réfutations de Machiavel. Anti-Ma-
chiavel de Gentillet. Médiocrité de cet ouvrage et des autres écrits du
XVIe siècle contre Machiavel. Anti-Machiavel de Frédéric II. Conclusion
sur le machiavélisme..

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CHAPITRE III

LA RÉFORME.

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LA POLITIQUE CATHOLIQUE AU XVI SIÈCLE.

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Morale et politique scholastique. Suarez. Son traité De legibus; Sa théo-
rie de la loi en général; Sa théorie de la loi naturelle; Sa politique.
Du fondement de l'autorité. De la souveraineté. De l'institution du gou-
vernement. De l'acceptation des lois. La loi obligatoire par elle-même.
Exceptions à ce principe. Le législateur est-il soumis à ses propres lois!

CHAPITRE V

LES PHILOSOPHES ET LES UTOPISTES.

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LIVRE QUATRIÈME

LES TEMPS MODERNES

Hobbes.

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Sa psychologie. Sa théorie du droit. Principe de la guerre de
tous contre tous. De la loi naturelle. Différence de la loi et du droit.

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Premier principe de la loi naturelle: chercher la paix. Second prin-
cipe renoncer au droit absolu sur toutes choses. - Troisième principe

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