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дне la garantie, dont il n'eft pas fait mention dany le plein-pouvoir du baron de Rewitzki, foit affurée sépa rément & par écrit par les trois miniftres. On chargea le prélat d'infifter furtout auprès du baron de Rewitzki fur une réponse par écrit.

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Le 4, l'évêque de Cujavie rapporta, qu'il avoit remis, en présence du grand-chancelier de la couronne la fusdite note au miniftre de la cour de Vienne & que celui-ci lui avoit répondu, qu'il attendoit, au fujet de la conduite des troupes impériales & royales, une réponse de fa cour; qu'à l'égard du terme fixé au 7 Juin par les déclarations des trois puiffances, pour la conclufion des affaires avec elles, & des affurances par écrit pour la garantie, il efpéroit qu'on lui remettroit, conjointement avec les miniftres des deux autres cours alliées, une note de la délégation, à laquelle il pourroit répondre de même conjointement avec eux. Les délégués, peu fatisfaits de cette réponse, voulurent qu'on remit une nouvelle note aux trois miniftres fur les mêmes points. Le grand-chancelier de la couronne ayant préfenté le projet de cette nouvelle note, il fut lu & approuvé; & l'on chargea l'évêque de Cujavie, comme préfident, de la figner, & de la remettre aux trois miniftres. On s'occupa enfuite d'un réglement fur la conduite que tiendroient les délégués pendant les conférences, & la féance fut limitée au 8, pour donner le tems au président de remettre la note aux miniftres étrangers, & d'en recevoir la réponse.

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les objets porte, Yanport he s'y

Le 8, on reprit les conférences auxquelles le miniftre de Vienne affifta. Les délégués s'affem blerent feuls les jours fuivans, & la féance du 11 fut très-orageufe: comme on ne parle que confufément de ce qui s'y eft paffé, nous attendrons pour en rendre compte, que l'on en foit plus exactement informé. Il y a apparence qu'on y a traités ne font pas de grande puifqu'aucun des miniftres des trois eft trouvé, & que les conférences ont éte ufpendues & remifes au 3 du mois prochain. Ces déLais imprévus, qu'on ne peut attribuer qu'aux trois cours alliées, donnent matiere à différentes conjectures. Les uns prétendent que la cour de Vienne refufe d'accéder aux arrangemens projettés par

les deux autres relativement aux diffidens; mais cet objet devant faire partie des nouvelles conftitutions de l'état, qui ne feront réglées qu'après la fixation des limites, ne peut occafionner ce retardement. D'autres préfumentque les cours co-partageantes ont le projet d'étendre leurs poffeffions au-delà des bornes qu'elles s'étoient d'abord tracées elles-mêmes. On fe rappelle les plaintes élevées par le miniftre pruffien fur ce que le lot de fon maître étoit moins confidérable que ceux des deux autres puiffances; fur ce qu'en particulier, la ceffion des lalines de Wielicza, Bochina & Jambor, donnoit un très-grand avantage à la cour de Vienne, tandis que l'exception des villes de Thorn & de Dantzick diminuoit d'un tiers la valeur des acquifitions pruffiennes. On fe rappelle encore les démarches faites pour engager ces deux villes à fe foumettre volontairement à la domination bran debourgeoife, l'établiffement des aigles pruffiennes fur la rive gauche de la Notetz, fort au-delà des points fixés par le traité de partage; les mefu res qu'on a prifes, en arriere du cordon pruffien dans les palatinats de Kalifz & de Pofnanie, & qui n'annoncent pas le projet d'une évacuation prochaine de ces deux provinces. On combine ces événemens avec l'entrée des troupes autrichiennes dans le château & la ville de Cracovie, la remife de la fortereffe de Czenftochaw à ces troupes, & la réquifition qu'on dit avoir été faite par elles au général Witte, commandant de Kaminiec, de ler livrer égement cette capitale de la Podolie & avec s rogrès qu'elles font dans les palatinats de domir & de Lublin. On conclut de tous -as f, que pour établir cette prétendue égalité s portions, du démembrement,, les trois Ps pourroient bien s'étendre fort au-delà des nes qu'elles s'étoient preferites dès le commencement de leur entrée en Pologne. Ces conjectu

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res font peut-être dénuées de fondement; mais la fituation de la république permet à la nation de tout craindre.

Plufieurs délégués fe font fortement oppofés à l'admiffion des maréchaux de la confédération dans lå falle des conférences. Ils fondoient cette exclufion fur ce que les maréchaux, quoiqu'ils euffens nommé quelques délégués, n'étoient pas eux-mêmes membres de la délégation, ni comme fénateurs, ni comme nonces députés : ils ajoutoient que fi le droit de nommer des délégués donnoit celui d'affifter aux conférences, le roi devoit, à plus jufte titre, s'y trouver. Les efforts de ces délégués n'ont eu aucun fuccès le plus grand nombre a foutenu toutès les prétentions des maréchaux; de forte que le comte Poninski doit ouvrir les féances de la délégation comme en pleine diete. Tous ces débats & ceux qui les ont précédés', annoncent affez que la méfintelligence regne entre les délégués. On voit, avec autant de furprife que de douleur, le corps deftiné à représenter la nation, partagé en trois factions attachées à l'une ou à l'autre des trois puiffances, qui n'ont pourtant pas un nombre égal de créatures pour maintenir l'équilibre. Les principaux partifans de la Pruffe font le grand-chancelier de la couronne, les princes Sulkowski, & le Sr. Raczynski, notaire de la couronne, qui en attendoit le bâton de maréchal. Le comte Poninski, qui a obtenu cette diftinction par la Ruffie, lui eft attaché avec le corre de Weffel, grand-tréforier de la couronne, & le Gurt weni, maréchal de la cour de Lithuanie. Que es fénateurs & évêques fe font rangés dans le parti de la cour de Vienne; mais d'autres, tels que les princes Lubomirski, les comtes de Malachowski &c., convaincus qu'ils ne pouvoient être d'aucune utilité à leur patrie, fe font retirés dans leurs terres. Au milieu des intrigues qui divifent les Polonois,

& dont cette capitale eft le théatre, le roi fe trous ve prefqu'ifolé. Fiers de la protection qu'un dévouement aveugle aux intérêts des cours étrangeres leur a procurée, plufieurs fénateurs, & furtout certains évêques ont abandonné le chef de la république, & l'on peut même aujourd'hui les regarder comme fes ennemis perfonnels. En recherchant les motifs des défagrémens qu'éprouve aujourd'hui ce prince, on trouve que deux caufes, tout-à-fait oppofées, les lui ont occafionnés. En effet, le roi, au commencement de fon regne, s'étant prêté à quelques demandes de la Ruffie,' (démarche dont il devoit fe difpenfer) il excita le reffentiment de l'ancienne confédération, qui le fit envifager comme vendu aux puiffances étrangeres, ennemi de la patrie, & enfin déclara le trône vacant. Aujourd'hui, qu'en cédant aux menaces & aux violences, autant que les circonftances paroiffent l'exiger, ce prince refuse de s'abandonner, fans réserve, à la merci des cours-unies; fes adverfaires lui en font un crime, & tâchent de perfuader que fa réfiftance n'eft que l'effet de l'intérêt perfonnel. Les difcours patriotiques que S. M. a prononcés à la diete, n'ont pas été regardés comme tels par tout le monde ; les reproches violens qu'elle a effuyés, à ce fujet, lui ont fait dire publiquement puifque vous interprêtez fi mal mes fentimens, j'ai refolu de me borner au filence; à quoi le comte Poniski & plufieurs autres lui ont répondu : l'embar is n'eft pas de prononcer des difCOUTS n'i norons pas tout ce qu'il faut dire; mais à préfent, nous ne sçavons que faire. Ces prélats, ces fénateurs, ces nonces qui, depuis deux mois, travaillent à faire réuffir les vaftes projets des trois cours, & cabalent contre le fouverain, ont réfolu, dit-on, de ne lui affigner que 400 mille ducats de revenu annuel, indépendamment des économies de Lithuanie. Cependant, comme S. M. Juillet. 1773. 1e. quinz. B

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a encore quelques amis à la diete ceux d'ens tr'eux, qui fe trouvent au nombre des délégués, ont fait obferver qu'en plufieurs occafions, le roi avoit fait le facrifice des biens mêmes de fon patrimoine pour le fervice de la république, & qu'après s'etre épuifée, S. M. s'étoit vue dans la néceffité de contader des dettes. Ils ont conclu qu'on ne pouvoit lui accorder moins que 600 mille ducats, & que cette fomme étoit encore très-peu convenable pour foutenir la dignité royale; furtout fi l'on confidere les immenfes revenus dont jouiffent quelques maifons polonoifes, telles que celles de Radziwil, Lubomirski, Czartorinski, Potocki, Oginski &c.

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Le 7, la commiffion nommée pour juger les criminels de leze-majefté, s'affembla le matin au château dans la falle des fénateurs. Les prifonniers y furent conduits en caroffe, fous une forte ef corte de huhlans du grand-maréchal de la couronne. Toutes les avenues du château étoient gardées par de nombreuses efcouades des gardes tant de ce maréchal que de celui de Lithuanie. Les inftigateurs de la couronne & du grand-duché ayant rendu leur plainte, on nomma des avocats aux accufés, pour leur fervir de confeil; mais, avant que ceux-ci puffent répondre aux conclufions des inftigateurs, la féance fut prorogée. Kofinski se trouva au nombre de ceux qui furent conduits devant les juges. Ce malheureux a envoyé, diton, une perfonne au roi, pour appeller à S. M. la promefle qu'elle lui fit dans le is deny de ne point le faire punir de fon at itat. On fçait que ce fut ce même Kofinski qui blefla le roi en lui de fabre fur la tête; ceux qui, aportant un coup près lui, ont eu le plus de part à ce déteftable complot, font Lukawski & fa femme; ils étoient l'ame du fecret ; ils avoient caché les armes & tout difpofé pour l'exécution du projet. Deux

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