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pendant leur vieilleffe. Les autres articles ont pour but de rendre l'état de foldat refpectable, en réveillant l'honneur qui doit en être la base. On fouffroit ci-devant en Suede, qu'un foldat convaincu de vol & puni pour ce crime, reftât dans le régiment, & confervât fon rang dans la compagnie où il étoit attaché; mais dorénavant il fera chaffé ignominieufement. Cet ufage honteux que S. M. vient d'abolir, fubfifte encore dans une grande partie du Nord & de l'Allemagne'; il eft très-propre à perpétuer le crime, & à avilir l'état de foldat. On a publié auffi un réglement concernant les avances de la caiffe des penfions militaires; il a pour objet de réformer les abus qui s'étoient glif fés dans ce département, & d'empêcher qu'il ne s'y • en introduife de nouveaux.

On continue de s'occuper avec toute la diligence poffible, de la réparation des fortifications de toutes les places frontieres de la Norwege & de la Finlande. Le ville de Louifa, commencée en 1743, près de Holm-Noir, eft protégée par une fortereffe dont les ouvrages abandonnés étoient reftés imparfaits; ils ont été repris, achevés, & pourvus d'une nombreuse artillerie. On en a fait autant à Eda dans le Wermeland, place d'autant plus importante qu'elle eft une des principales clefs du royaume.

donner une

Par les foins le roi prend pour que confiftance folide à la nouvelle forme de gouvernement, & pour remettre dans un état floriffant fes armées, fa marine &s places de guerre, on jugeroit qu'il ne lui reft aucunent pour s'occuper d'autres objets. Ceptit, ce prince porte, en même tems, fon attention fur toutes les branches de l'administration: finances, com· merce économie, négociations, &c., rien ne lui échappe. S. Maj. vient d'établir une caiffe d'efcompte dont les fonds confifteront en deux

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tonnes d'or, & feront formés par 7,200, actions de -mille thalers chacune; la foufcription en eft ouverte depuis le 10 de ce mois. Les commiffaires du roi, dans cet établiffement, font les Srs. Jean Lilliencrantz, fecrétaire d'état au département du commerce, Landels, confeiller des mines, Grill, directeur de la compagnie des Indes orientales, & le négociant Daffaw; ils font chargés de figner tous les billets d'actions. Les propriétaires choifiront annuellement parmi eux 4 directeurs qui veilleront à ce que le dividende foit toujours proportionné aux profits de la compagnie. S. M. vient de renouveller l'ordonnance du 21 Février 1771, - en faveur des filatures du royaume.

Il part annuellement pour Paris une quantité d'artifans fuédois qui vont s'y perfectionner dans les arts & métiers. Le roi ayant été informé - que ces ouvriers, qui n'ont pour toute reffource que le travail de leurs mains, fe trouvoient dénués de tout fecours lorfqu'ils venoient à tomber malades, S. M. a ordonné qu'ils foient à l'avenir reçus & traités à l'infirmerie de fon ambaf-fadeur à Paris, & elle a affigné une fomme annuelle & fuffifante pour pourvoir à leur foulage

ment.

Tant de foins & de bontés, de la part du fouverain, n'empêchent pas qu'il n'y ait des mécontens en Sudermanie. Les payfans ayant refusé de s'accquitter envers leurs feigneurs des devoirs féodaux, on avoit érigé un tribunal extraordinaire qui procédoit uivant les loix, contre les refractairemai cette rigueur, loin de remédier au mal p'a fa que l'augmenter, & a occafionné quelques émeutes dans cette province : le gouvernement s'occupe des moyens de faire rentrer les mutins dans leur devoir.b

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Le Sr. Troil, fils du dernier archevêque d'Upfal, eft de retour ici. Il a fait le voyage d'Islande

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avec le Sr. Bancks, & doit publier inceffamment le journal qu'il en a tenu. Il rapporte que la langue qu'on parle en certe ifle, eft abfolument la même que celle dans laquelle font écrits tous les -livres fuédois du 8e. fiecle. C'est une preuve de la grande relation les Iflandois avoient alors avec

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la Suede.}

que

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Des lettres de plufieurs de nos provinces font mention d'orage violens qu'on y a effuyés, Le -tonnerre est tombé fur une église, dans une terre du fénateur comte de Bielke, en Sudermanie, & la réduite en cendres.

On apprend de Gothembourg qu'une galiote, nommée la Patriote, chargée de fer & de plan-ches, échoua, le 22 du mois dernier, fur la côte voifine. Quatre hommes ont péri. Le capitaine sleft fauvé trois matelots. On a recueilli une partie de la cargaifon, & l'on eft occupé à retirer ce qui en reste.

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avec

DANEMARCK.

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-- COPENHAGUE (le 22 Juin.) Ļa général d'Eiftedt, gouverneur de cette capitale & des forts qui en dépendent, ayant donné fa démiffion, le roi a confié ce pofte au prince de Bevern qui fut reçu, le & de ce mois, en cette qualité. Le général-major Yanfen a été nommé, en même -tems, commandant fous le prince de Bevern. iup Le roi eft parti, le 12, avec la famille royale, pour Friedensbourg, où S. M. propofe de paffer tout l'été

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Le gouvernement vient de fupprimer privià lege qu'il avoit accordé en 1771, pour fans, une compagnie qui s'étoit chargée d'établir une lotterie (emblable à celle de Gênes, & qu'on tiroit trente-fept fois par an, alternativement dins cette ville & à Altena. Le roi rembourfe chaque

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action fur le pied de 400 écus (1800 liv. ), & les tirages fe feront déformais pour le compte de S.

M.

L'efcadre qui eft en rade, compofée de 9 vaiffeaux de ligne, 3 frégates & quelques yachts, mettra à la voile le 28 de ce mois. On dit qu'elle ne tiendra la mer que pendant un mois, & qu'on n'a d'autre but que d'exercer les vaiffeaux

aux manœuvres.

On vient d'apprendre que le prince Charles de Helle-Caffel étoit arrivé le 10 de ce mois, à Chrif tiania en Norwege.

On minde de ce royaume, que, malgré les foins & les fecours du gouvernement danois, les habitans de la province d'Hedemarken, une des plus fertiles de ce royaume, y éprouvent une mifere fi grande qu'ils n'ont pu enfemencer leurs terres, & qu'ils font obligés de s'y nourrir décorce d'arbre & de paille, dont on vend le boiffeau jufqu'à 20 fchellings. On ajoute que la difette eft encore plus affreufe dans la contrée d'Ofterdalen.

Quelques perfonnes avoient répandu dans cette capitale, que la fin du monde alloit arriver, & ce bruit ridicule y avoit fait autant de fenfation, que celui du prétendu choc de la comête en a fait à Paris. C'étoit pour la nuit du 2 au 3 de ce mois qu'on annonçoit cette catastrophe, dont on devoit voir le figne pendant la nuit dans le ciel; ce qui attira un nombre prodigieux de perfonnnes de tout état fur les remparts, qui font fort étendus. Elles ne dé uvrirent rien de nouveau dans le Cler mais leur retour dans leurs mailons, qu'elles voient abandonnées, elles trouverent beaucoup de défordre, & beaucoup d'effets emportés. Parmi les chofes égarées à cette occafion, on compte trois ou quatre jeunes Demoiselles, d'un état bonnête, qu'on n'a point retrouvées, & dont -on ignore abfolument le fort, it close

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WARSOVIE ( le 16 Juin.) Avant que de rendre -compte des conférences dés fénateurs & nonces délégués, nous allons présenter à nos lecteurs les inftructions & pleins-pouvoirs remis par la diete confédéréé à ces commiffaires plénipotentiaires. >Ces inftructions contiennent 26 articles, dont voici les plus remarquables.

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Les commiffaires traiteront avec les miniftres des trois cours de Vienne, de Péterfbourg & de Berlin, ce qui concerne les prétentions de ces cours fur la république, dont ils expoferont avec fermeté les droits, & ils difcuteront les motifs fur lefquels les trois cours -fondent leurs prétentions; ils ne négligeront rien de ace qui pourra affurer à la république l'intégrité de fes poffeffions. Dans le cas où notre malheur voudroit que, malgré leurs efforts & leurs foins, ils ne puffent pas empêcher que la république ne fit des pertes, ils travailleront du moins, à les diminuer, autant qu'il leur fera poffible... Avant tout, nos commiffaires devront demander aux cours communication de la défignation déterminée des frontieres, fuivant les territoires que ces puiffances voudront laiffer à la république. Les trois cours s'étant engagées par leur troifieme déclaration, fous une garantie réciproque, à affurer & à conferver à la république l'intégrité des provinces qui refteront à la Pologne, après le démembrement réglé par elles, devront promettre folemnellement, de ne jamais former à l'avenir, fous aucun prétexte, des prétentions qui puiffent nuire à la république, ni attaquer fes poffeffions... La religion étant notre bien le plus précieux, nous fommes tenus de donner une attention continuelle à ce qui l'intéresse, & de marquer le zele le plus ardent pour fa défense: ainfi, nos mmiffaires folliciteront auprès des trois cours, tout ce qui pourra ne tribuer à la confervation du culte, fuivat lit latin & grec... Le féjour des troupes étranger ayant fait & faifant journellement un tort infini aux abitans en particulier & à la nation en général, il fera impoffible de traiter tranquillement & librement, tant que ces troupes rempliront la capitale, & qu'elles défoleront le -refte du royaume. Pour préliminaire indifpenfable, nos commiffaires demanderont, de la maniere la plus pref

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