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tel, est très-répandu dans le Lancashire et le Yorkshire, on reconnaît facilement, dit le rapport, l'esprit de méthylène dans ces composés au moyen de l'iodohydrargirate de potasse.

50 Du wiskey composé avec de l'esprit de méthylène ;

6o De l'essence de gingembre contenant de l'esprit de méthylène.

Ces deux derniers échantillons provenaient de saisies faites par l'autorité au moment où on vendait une très-grande quantité aux enchères publiques à Dublin.

70 De la glucose, résultant d'un mélange de fécule, de sucre et de gomme. Ce produit est employé en de très-grande quantités dans les manufactures; il sert à frauder les confitures et les marmelades d'après le rapport, cette pseudo-glucose vient particulièrement de France, elle se fabrique avec des empois de pommes de terre et d'amidon;

80 Du mout d'ale et de porter concentrés, fabriqués par la Compagnie de Margate, qui lui a donné le nom de grainstone.

Ce produit, composé de malt et de houblon préparés par les méthodes ordinaires et amenés par l'évaporation en consistance solide, est employé pour faire de la bière, de l'ale ou du porter. A cet effet, on les mêle à une proportion convenable d'eau et on fait fermenter.

Le rapport signale :

10 La falsification du porter à l'aide de la mélasse des raflineries.

2o La falsification de la bière en ajoutant à la décoction de houblon une grande quantité de graine de paradis, amomum paradisi (1);

(1) Ces graines ont une saveur chaude qui égale en force celle du poivre, au point qu'elles peuvent le remplacer; aussi lui a-t-on donné le nom de poivre de Guinée.

C

3o La falsification du même liquide avec des graines de capsicum (1), de l'amidon et du sucre.

Relativement au tabac à fumer le rapport signale sa falsifi

cation :

1o Avec la réglisse;

20 Avec des feuilles de choux;

3o En ajoutant au tabac en feuilles pour les manufactures 19 pour 100 de sucre; le tabac à priser est fraudé avec 20 pour 100 de chaux, avec 2 pour 100 de feuiles de rhubarbe.

A propos des vins, on trouve un produit frelaté dit vin de Hambourg, qui est préparé pour imiter le xérès; ce produit vient quelquefois en de très-grandes quantités de Hambourg et d'autres ports de l'Allemagne.

Un autre vin, dit vin de Cadix. Ce vin de médiocre qualité contient 50 pour 100 d'alcool rectifié, il est destiné à rehausser le vin destiné aux marchés d'Angleterre.

Si les produits falsifiés des divers pays, même des pays les moins civilisés, étaient réunis pour en former une exposition, on se demande quel est le local qui pourrait les recevoir ?

(Pharmaceutical Journal and Transactions.)

SUR LE MOYEN DE RECONNAITRE L'HUILE DE GRAINE DE COTON LORSQU'ELLE EST MÉLANGÉE A D'AUTRES HUILES.

L'auteur a constaté que, depuis quelque temps, on donne une destination à la graine de coton, qu'on avait autrefois l'habitude d'employer comme engrais ou même quelquefois de jeter, et qu'on l'utilise aujourd'hui pour faire de l'huile. Le poids de la graine fournie par la plante étant d'ordinaire triple du poids du colon produit, on doit donc toujours compter sur un rendement

(1) Le piment (le poivre long).

important et, par conséquent, le prix peu élevé de l'huile obtenue ne peut que se maintenir.

L'épuration de cette huile, par une liqueur alcaline, a présenté à l'auteur quelques phénomènes singuliers et lui ont fait espérer un moment avoir découvert quelque importante couleur; mais jusqu'ici ces espérances ne se sont pas réalisées. En attendant, il a dirigé ses recherches dans une autre voie, et il a trouvé qu'une solution de nitrate de mercure convenablement employée pouvait servir à déceler la présence de l'huile en question lorsqu'elle est mélangée à l'huile d'olive; avec cette dernière seule, la liqueur révélatrice produit une masse dure et friable, tandis qu'avec les deux huiles mélangées elle ne donne lieu qu'à une substance plus ou moins pâteuse.

TROMPERIE SUR LA QUANTITÉ DE LA MARCHANDISE VENDUE.

L'International fait connaître un fait de mœurs des Anglais : Hitchin est une ville du Hertfordshire. Il y a quelque temps, à une heure de l'après-midi, le crieur public se rendit sur la place du marché, tenant sa cloche d'une main et de l'autre une perche à l'extrémité de laquelle était fichée une natte de paille. Lorsque la foule fut assemblée, il lut l'ordonnance sui

vante :

<< Avis est donné par le présent acte que cette natte de paille a été vendue au marché de Hitchin, le 24 juillet dernier, comme mesurant 230 yards, bien qu'elle ne contienne que deux longueurs de 8 yards, treize longueurs de 7 yards et trois longueurs de 6 yards, faisant en tout 125 yards seulement. Cette natte a été vendue par Mrs. A. Murphy; cette dernière aurait dû être poursuivie pour ce vol manifeste, mais en considération de son repentir et à la suite des aveux qu'elle a faits à l'inspecteur, il a été résolu que la natte de paille serait publiquement brûlée sur la place du marché.

«Par ordre du comité de l'Association des fabricants de chapeaux de paille.

« THOMAS ERSKINE AUSTIN, secrétaire. >> Immédiatement après la lecture de cette singulière proclamation, la natte de paille a été déposée au milieu du marché et le crieur public y a mis le feu. Tous les habitants de la ville ont dansé autour, en criant et en poussant des acclamations.

Cette coutume curieuse devrait être pratiquée sur une plus large échelle qu'elle ne l'est actuellement en Angleterre. C'est surtout à Londres qu'elle devrait être mise en vigueur. Pourtant, soyons juste, si l'on jetait au feu toutes les marchandises reprochables qui se vendent sur les marchés de la capitale de l'Angleterre, ces énormes embrasements menaceraient la vie et la propriété d'honnêtes citoyens.

EAUX MINÉRALES.

SUR L'UTILISATION DES EAUX THERMALES POUR LES USAGES MÉDICAUX PENDANT LES SAISONS FROIDES, ET SUR LE PARTI QU'ON POURRAIT TIRER DE CES EAUX SOUS LE RAPPORT ÉCONOMIque.

Par A. CHEVALLIER père.

En septembre 1843, nous donnions dans le Journal de chimie médicale des observations analogues aux suivantes (1):

L'action des eaux minérales, si remarquable pour ceux qui ont fréquenté les lieux où l'on prend les eaux, est encore un sujet de controverse pour quelques médecins. Quelques-uns d'eux attribuent le soulagement qu'éprouvent les malades au changement d'air, au voyage, aux distractions, aux plaisirs qu'on ren

(1) Sur la nécessité qu'il y a pour le gouvernement (pour l'administration) de faire étudier l'action des eaux minérales dans les saisons où l'on n'en fait pas usage.

contre et que l'on peut se procurer dans les établissements thermaux; d'autres, et ce sont les plus nombreux, croient à l'efficacité des eaux thermales. Les premiers conseillent aux malades la première eau venue, sans rechercher si, en raison des faits observés, elle peut leur être utile; les autres, s'appuyant sur des observations pratiques, sur les connaissances qu'ils ont acquises de la localité, de la température, de l'éloignement, etc., font des applications judicieuses qui amènent la guérison des malades. Comme beaucoup de médecins, nous avions cru d'abord que le voyage, et plus particulièrement les distractions et les plaisirs que l'on rencontre aux établissements de bains, étaient la cause des guérisons nombreuses que les eaux déterminent chaque année; mais des voyages nombreux et des études faites dans les établissements où l'on prend les eaux d'Aix, de Bains, de Balaruc, de Bourbon-Lancy, de Bourbon-l'Archambault, de Bourbonne-les-Bains, de la Bourboule, de la Chaldette, de Châteuneuf, de Chateldon, de Chaudes-Aigues, de Clermond-Ferrand, de Contrexéville, d'Enghien, d'Evaux, de Forges, d'Hauterive, de Luxeuil, du Mont-Cornador, du MontDore, de Néris, de Plombières, de Pougues-Nièvre, de SainteMarie, de Saint-Mart, de Saint-Nectaire, de Saint-Pardoux, de Vichy, de la Trolière, etc., nous ont démontré: 1o que certaines eaux sont utiles contre diverses maladies, tandis qu'elles sont contraires dans d'autres, puisqu'elles les exaspèrent; 2° que les distractions et les plaisirs que l'on trouve dans les établissements qui existent en France sont rares, et que ces distractions et ces plaisirs, qui sont convenables pour les personnes qui accompagnent les baigneurs, sont de bien peu pour les personnes véritablement malades.

Ce qui a surtout fixé notre attention dans ces voyages (1)

(1) Déjà nous avons publié un article sur le même sujet dans le Journal de chimie médicale, 1836, t. II, 2e série, p. 53.

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