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PORTUGAL.

LISBONNE (le 2 Février.) Les deux vaiffeaux anglois qui ont relâché dans ce port le 17 du mois dernier, ne fe font pas trouvés au combat du 16; les dommages qu'ils avoient reçus venoient d'un coup de vent qui les avoit féparés de l'efcadre de Rodney, dont ils faifoient partie.

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Nous avons perdu un de nos navires qui venoit de Rio-Janeiro avec une riche cargaison; une frégate françoife qui fe trouvoit heureufement dans les mêmes eaux, le fecourut en fauvant d'abord l'argent & enfuite tout l'équipage. Un autres navire portugais, allant à Londres, richement chargé, a eu un fort plus malheureux ila péri corps & biens.

Le vaiffeau de guerre portugais la GraceDivine arriva en notre riviere le 21 de ce mois de Rio-Janeiro, ayant à bord 3 cailles avec un million & demi de piaftres en efpeces. Ce navire a transporté ici toutes les perfonnes qui ont été arrêtées pour avoir rendu l'ifle de Ste. Cathérine aux Espagnols fans avoir fait la défenfe convenable. Don Antonio Carlos Furtado, cidevant gouverneur de l'ifle, qui fe trouve du nombre avec d'autres perfonnes de diftinction, a été conduit au fort Ste. Apollonie, & les autres au château de Belem.

Le corfaire anglois, le Télémaque, de 32 canons, entré le 24 dans le Tage, s'eft emparé, à la hauteur des Açores, de la fiégate efpagnole la N. S. de Soledad, de 30 canons, qui alloit aux ifles de St. Fernando & d'Annobon, cédées par notre cour à celle de Madrid, pour en prendre poffeffion au nom de S. M, Cath.; il a envoyé fa prife en Angleterre.

Il eft certain que l'amiral Rodney a fait filer

vers l'Amérique le convoi qui étoit deftiné pour cette partie du monde, avant d'arriver au détroit; & l'on croit que depuis qu'il a furpris l'efcadre efpagnole de Don Juan de Langara, ceux de fes vaiffeaux qui étoient en bon état, ont pris la même route. Les vents font fi violens & fi variés fur nos côtes dans la faifon actuelle, que l'entrée du détroit n'eft pas tenable, non plus que la baye de Gibraltar; & l'on penfe que fi les vaiffeaux anglois qui font devant cette derniere place, ne vont pas à Mahon pour réparer les dommages du combat du 16, ils feront obligés de venir fe radouber ici.

On fait ici beaucoup de recrues pour renforcer toutes nos garnisons pendant ce tems de guerre. Cependant le commerce languit, parce que ceux de nos navires qui veulent pafer le détroit, font tous vifités par Don Barcelo, qui croife fon entrée; & pour peu qu'ils aient à bord des vivres, ils font arrêtés & conduits à Cadix, où les vivres font évalués, & le montant en eft mis en dépôt, pour être payé enfuite à qui de droit. Plus de 70 navires portugais font actuellement détenus dans ce port, & ceux d'entr'eux.. qui étoient chargés de morue pour Gênes, courent rifque de perdre leurs cargaifons, malgré les repréfentations que notre chambre de commerce a faites, à ce fujet, à la cour de Madrid. FRANCE.

VERSAILLES (le 3 Mars. ) Le roi a nommé à la place de vice- amiral, vacante par la mort du comte d'Aché, le comte d'Aubigny, qui a eu l'honneur de faire fes remercîmens à S. M.

M. de Monthion, confeiller d'état, qui avoit précédemment prêté ferment entre les mains de Mgr. le comte d'Artois, pour la place de chancelier de ce prince, vacante par la mort de

M. Baftard, eut, le 13 du mois dernier, l'hon neur d'être préfenté, en cette qualité, à L. M.` par Mgr. le comte d'Artois.

Le 17, le Sr. Graincourt, peintre & penfionnaire du cardinal de Luynes, eut l'honneur de présenter au roi, à la reine & à la famille royale le premier cahier des Hommes illuftres de la marine françoife, leurs actions mémorables & leurs portraits; la cour a bien voulu honorer de fa foufcription le Sr. Graincourt, auteur de l'ouvrage & des deffins.

Le 20, le comte d'Offonville

maréchal-de

camp, prêta ferment entre les mains du roi, pour la charge de grand louvetier de France, en fur-> vivance du comte de Flamarens.

Le même jour, la ducheffe de Sully & la comteffe de Caufans eurent l'honneur d'être préfentées à L. M. & à la famille royale, la pre-1 miere par la ducheffe de Béthune, & la feconde par la marquife de Caufans.

Le 27, la maréchale de Richelieu eut l'honneur d'être préfentée à L. M. & à la famille royale par la ducheffe de Fronfac, & de prendre en même tems le tabouret. La marquife de Saint-Sauveur & la marquife de la Tour-du-Pin eurent auffi l'honneur d'être présentées à L. M. & à la famille royale, la premiere par la mar quife de Roquefeuil, & la feconde` par la vicomteffe de la Charce.

Le même jour, L. M. & la famille royale fignerent le contrat de mariage du comte de Chaftenay de Puységur, lieutenant des vaiffeaux du roi, avec Démoifelle d'Hérouville.

Le marquis de la Fayette ayant demandé au roi la permiffion de rejoindre l'armée des EtatsUnis, & d'y fervir dans la qualité d'officier-gé-? néral américain, eut, le 29, l'honneur de pren dre congé de S. M & de la famille royale.

Mars, ae. quinz., 1780.

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M. Jeaurat, de l'académie royale des fcienBes ancien profeffeur de mathématiques, & penfionnaire de l'école royale militaire, chargé par l'académie de calculer chaque année la connoiffance des tems, ou la connoiffance des mouvemens céleftes, pour l'ufage des aftronomes & des navigateurs, eut l'honneur de présenter à S. M., le 20 du mois dernier, le volume de l'année 1782: ce volume eft le cent-quatrieme que l'académie publie fans interruption depuis l'année 1679.

PARIS (le 5 Mars.) On vient de publier un édit du roi, portant prorogation du second vingtieme, des droits réservés & des fous pour livre en fus de différens droits. Cette loi, donnée à Versailles, au mois de Février, & enregistrée au parlement le 25 du même mois, eft conçue en

6es termes :

<< Louis, par la grace de Dieu, &c. Malgré l'état dans lequel nous avons trouvé les finances à notre avénement au trône nous ferions parvenu, par l'effet de nos foins & de nos économies, à remettre à nos peuples une partie des impofitions dont le terme échéoit cette année ; mais l'intérêt des dettes que nous avons été obligé de contracter, pour fuppléer aux frais de la guerre, ayant confonimé la plus grande partie de nos épargnes, nous fommes privé, dans ce moment, d'une des plus douces fatisfactions que nous aurions pu reffentir; nous nous trouvons donc forcé de proroger ces mêmes impofitions, & nous attendons de nos fideles fujets que, fe fiant à notre inquiétude, ils ne douteront point de notre cmpreffement à diminuer le poids de leurs charges auffi-tôt que les circonstances nous en fourniront les moyens. A ces causes, & autres à ce mous mouvant, de l'avis de notre confeil, & de

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notre certaine fcience, pleine puiffance & autorité royale, nous avons, par le préfent édit perpétuel & irrévocable, dit, ftatué & ordonné, difons, ftatuons & ordonnons, voulons & nous plaît ce qui fuit »>.

« ART. I. Le fecond vingtieme continuera d'être perçu jufqu'au dernier Décembre 1790 inclufivement; voulons que les cottes des proprié taires, dont le réglement aura été fait à compter du premier Janvier 1778, ne puiffent, fous quelque prétexte que ce foit, être augmentées ni examinées de nouveau pendant le cours des vingt années qui fuivront ledit réglement, fi les vingtiemes ou partie d'iceux continuent d'avoir lieu pendant ledit tems ».

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<< II. Les droits ordonnés en conféquence de l'édit du mois d'Août 1758, par la déclaration du 3 Janvier 1759, & autres déclarations & lettres patentes particulieres enregistrées dans nos cours, enfemble les droits ci-devant attribués aux offices fupprimés par l'édit du mois d'Avril 1768, & la déclaration interprétative d'icelui, du 15 Décembre 1770, dont la percep→ tion a été prorogée jufqu'au 31 Décembre 1780, continueront d'être levés & perçus à notre profit jufqu'au 31 Décembre 1790 inclufivement, conformément aux édits, déclarations, lettrespatentes, réglemens & tarifs qui les concernent, enregistrés dans nos cours >>.

<< III. Les deux fous pour livre, dont la perception devoit ceffer, partie au 1er. Octobre 1780, & partie au Ier. Janvier 1781, feront levés & perçus jufqu'au 31 Décembre 1790 inclufivement, en fus des droits principaux fur lefquels ils ont été ordonnés, pour, avec les fix premiers fous pour livre, faire, jufqu'à ladite époque, huit fous pour livre, Si donnons en mandement, &c. ».

Regifiré, oui,& ce requérant le procureur géné

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