joux à fonder une maifon de dames nobles, dont cette princeffe fera la premiere abbeffe. On deftine à cet établiffement le couvent des Paulins, fitué dans le faubourg de l'Au, & dont les religieux iront occuper le couvent des francifcains. On affure que l'ordre de ces derniers fera res‐ treint dans toute la Baviere, & que le nombre de ses maisons fera diminué en faisant paffer les individus de l'une dans l'autre.

VIENNE (le 25 Décembre.) Des lettres-patentes de l'impératrice-reine, en date du 21 Août dernier, accordent à la ville de Brody une entiere liberté de commerce fur le pied des villes de Trieste & de Fiume. Le but de cette loi eft de favorifer le commerce dans ce qu'on appelle les royaumes de Gallicie & de Lodomerie, provinces démembrées de la Pologne.

L'impératrice-reine ayant obfervé que l'audience publique qu'elle étoit dans l'ufage de donner tous les dimanches, pouvoit détourner les fujets du fervice divin, S. M. l'a remise au vendredi.

du

Le comte de Garampi, nonce du St. fiege en cette cour, revint ici, le 19 de ce mois voyage qu'il étoit allé faire en Italie.

Il paroît ici une hiftoire de la nation illyrienne, dont la premiere origine eft développée avec beau coup de vraisemblance. Cette nation comprend la Dalmatie, la Croatie, l'Esclavonie, la Bofnie, la Servie, & une grande partie du royaume de Hongrie. Elle forma dans les tems les plus reculés un état formidable, & ne fut vaincue que par l'adreffe & la rufe des Romains. Elle eft actuellement fous le joug des Hongrois, des Turcs & des Vénitiens; cependant elle eft encore confidérable par l'étendue du pays qu'elle habite, & plus eftimable encore par la bravoure, qui a toujours fait fon principal caractere,

FRANCFORT fur-le-Mein (le 5 Janvier. ) L'électeur de Mayence a réfolu d'affranchir fes fujets du fervice militaire auquel ils étoient foumis, chacun pendant 5 ans, & de convertir cet affuettiflement en une capitation annuelle. Ce prince fe chargera de faire lever les recrues nécettaires; mais il ne fera plus permis à fes fujets d'entrer au fervice des puiffances étrangeres, ainfi qu'ils pouvoient le faire ci-devant, quand ils avoient fervi leur fouverain pendant le terme prefcrit.

On mande de Hanau que, le 18 du mois dernier, on y reffentit une fecouffe de tremblement de terre qui dura environ 6 fecondes, & dont la direction étoit du fud au nord; plufieurs perfonnes voyant leurs meubles vivement agités, fortirent de leurs maifons, qu'elles croyoient prêtes à s'écrouler; mais heureufement il n'en eft réfulté aucun dommage. L'air étoit fort cal, me, & le barometre al a pluie,

On voit ici une brochure fous ce titre De l'adminifiration provinciale & de la réforme de l'impôt. Cet ouvrage, qui paroît avoir été imprimé à Bâle, eft précédé d'un avertiffement de M. Hors..., pafteur à Zurich, éditeur. On y ap prend comment cet étranger eft parvenu à avoir le manufcrit en Janvier 1779, qu'il avoit d'abord intention d'inférer par morceaux dans les Ephé mérides de l'humanité, nouveau Journal qui circule dans toute l'Allemagne, & qui contient le dépôt des connoiffances morales & politiques, Mais il a vu qu'un des principaux mérites de cet ouvrage étant de former un enfemble parfaitement lié dans tous les points, il perdoit trop à paroître en détail. C'eft ce qui a déterminé l'éditeur à le publier en entier, Suit une préface de l'auteur, où il rend compte, à fon tour, de fes rétentions, de fes vues, & de la formation de

cet ouvrage, qui d'abord ne devant être qu'un fimple mémoire, a groffi infenfiblement, & est devenu un billot énorme. Du refte, il se flatte de n'avoir pas enfanté des chimeres, ainsi que tant d'autres fpéculateurs. La réforme qu'il propofe s'exécute actuellement avec le plus grand fuccès en Toscane, où elle eft prefque terminée, & dans les états du margrave de Bade. Outre les raifons qu'on a données pour croire que l'ouvrage s'eft terminé, qu'il s'imprime & fe diftribue fous les aufpices de M. Necker, c'eft qu'on y trouve parfaitement fes principes. 1o. On propofe la fuppreffion des impôts, de la ferme, & les moyens de remplacement; 28. la réforme de la taille, & l'établiffement d'un impôt réel & proportionnel au revenu ; 3°. l'adminiftration provinciale eft le moyen effentiel pour parvenir à ce but. C'eft M. le Trône, grand écono→ mifte, & connu par divers écrits fur la même fcien→ ce, un des co-opérateurs du livre,qui en eft décidéw ment le prête-nom. Après avoir excité la curio fité du public par une diftribution d'exemplaires gratuite, adroitement faite, on commence à fe refferrer, & on le vend, mais toujours clandeftinement & cher, afin d'entretenir le goût des amateurs, & l'empreffement des gens avides de nouveautés.

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ROME (le 7 Décembre.) Le fouverain pontife a accordé à la demande de l'archevêque de Lyon la fuppreffion de l'abbaye d'Aifnai, qui a été cidevant fécularifée, & en a réuni les revenus à la menfe de l'archevêché: l'exécution de la bulle relative à cet objet eft commife au vicaire-géné◄ ral d'Autun, avec pouvoir de déléguer.

La cour de Naples a fait conduire jufques aux confins de l'état eccléfiaftique, & remettre à la

facrée confulte une famille d'affaffins, compofée de 5 perfonnes qui maffacrerent & volerent, l'année derniere, à Colfiorito plufieurs marchands qui fe rendoient à la foire de Sinigaglia. Un juge s'est déjà tranfporté à Frefcati, où ces affaflins font en prifon, pour y faire la premiere information, & ils feront inceffamment amenés ici.

La partie du Mufaum du college romain qui eft destinée aux monumens profanes, vient d'être réparée & décorée à neuf, & l'on eft occupé actuellement à y placer dans le plus bel ordre les richefes de l'art & de la nature. On va travailler à la décoration de l'autre partie, où fera placée la collection précieufe des monumens de la religion.

Le 24 Novembre, au foir, on reffentit à Bologne une fecouffe de tremblement de terre, plus forte que celle de la veille, & qui fit prendre une fuite précipitée à tous ceux qui fe trouvoient au fpectacle. On y a obfervé pendant la nuit plufieurs phénomenes qui n'arrivent ordinairement qu'à des époques différentes. On a fermé tous les théatres de cette ville, & le cardinal-archevêque a ordonné des prieres publiques pendant trois jours.

Le 13 de ce mois, le pape tint un confiftoire dans lequel il préconifa premier évêque de Carpi l'abbé Benincafa, ex-jéfuite de Modene. S. S. l'a difpenfé de venir ici, & lui a permis, par un bref particulier, de fe faire facrer par l'évêque le plus voifin de fa réfidence épifcopale.

Ce nouvel évêque eft le même qui, en 1774, le jour de Noël, fnt arrêté, lié publiquement & conduit au château St. Ange, où il eft refté jufqu'à ce qu'il fut relâché avec fes autres compagnons. Quelque tems après, le duc de Modene le nomma l'un de fes confeillers, & lui conféra enfuite le bénéfice de Carpi, quivient d'être érigé en évêché.

NAPLES (le 15 Décembre.) Le 4 de ce mois, Leurs Maj. revinrent du château de Caferte en cette capitale.

Le 6, le prince Rafamowski, miniftre pléni potentiaire de l'impératrice de Ruffie, arriva en

cette cour.

M. Chevalier, brigadier des armées du roi T. Chrét., & ci-devant gouverneur de Chandernagor dans les Indes orientales, après avoir fait quelque féjour ici, eft parti pour la France, avec plufieurs officiers qui tormoient la garnifon de cette place, lorfqu'elle fut prife par les Anglois. Ces officiers, qui font venus par l'Abyflinie au Caire, ont été attaqués dans le défert, par les Arabes, contre lefquels ils ont été obligés de se défendre; du Caire, ils fe font rendus à Malte, d'où ils étoient arrivés ici.

LIVOURNE (le 18 Décembre. ) Le grand-duc notre fouverain vient d'ordonner par un nouvel édit de ne plus confondre déformais dans les prifons les perfonnes détenues pour dettes avec les malfaiteurs, enjoignant à tout officier de juftice de n'exiger d'elles aucune espece de rétribu tion. S. A. R. ordonne en même tems d'y rendre leur féjour plus fain, & de ne rien épargner pour adoucir le fort de ces infortunés.

Le II de ce mois, les nommés Jofeph Affri fio, Jérôme Cirillo, François Matonti, Napo litains, Jean Cecchelli de Bologne, Antoine Ameli de Livourne, & Antoine Capretta de Ve nife, connus tous fix pour avoir longtems allar mé le commerce par la fabrication de fauffes lettres de change, font partis de Florence pour Pife, où ils font condamnés aux travaux pu blics pour le refte de leurs jours. Cette punition eft plus rigoureufe que celle de la corde, & l'on ne fçauroit trop le répéter, parce que les pei