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Séance du 13 août. Il appuie le plan de Lepelletier, . qui joint à l'instruction, l'éducation républicaine, et qui charge la République non-seulement d'instruire mais à la fois de nourrir les enfants des citoyens pauvres.

Séance du 21 août.

tion nationale.

- Il est élu président de la Conven

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Séance du 29 août. Billaud-Varennes demande la création d'une commission chargée de surveiller le pouvoir exécutif dans l'exécution des lois. Robespierre repousse vivement cette proposition: « Citoyens, je dois le dire avec franchise, ce n'est pas d'aujourd'hui que je m'aperçois qu'il existe un système perfide de paralyser le Comité de salut public en paraissant l'aider dans ses travaux, et qu'on cherche à avilir le pouvoir exécutif, afin qu'on puisse dire qu'il n'y a plus en France d'autorité capable de manier les rênes du gouvernement. »>

Séance du 17 septembre. Par un décret du 9 septembre la Convention avait décidé qu'il n'y aurait désormais dans les sections de Paris que deux séances par semaine et avait alloué aux citoyens indigents une indemnité de 40 sous par séance. Varlet, à la tête d'une députation des commissaires des sections de Paris, vint protester à la barre de la Convention contre ce décret. Il rappelait que la Convention elle-même, dans un autre temps, avait reconnu qu'on ne pouvait supprimer la permanence des sections, sans attenter aux droits du peuple souverain. Mais il protestait surtout contre l'indemnité de 40 sous, qui rétablit une ligne de

sonnes qui s'occupent seulement à rechercher le délit et à appliquer la peine; il est inutile d'accumuler des jurés et des juges, puisqu'il n'existe qu'une seule sorte de délit à ce tribunal, celui de haute trahison, et qu'il n'y a qu'une seule peine, qui est la mort; il est ridicule que des hommes soient occupés à chercher la peine qu'il faut appliquer à tel délit, puisqu'il n'en est qu'une, et qu'elle est applicable ipso facto. »

démarcation entre les citoyens. « Ah! vous avez bien peu connu cette classe estimable du peuple, elle rejette vos offres, elle veut rester dans ses sections citoyens volontai res... Ce décret déshonore le peuple de Paris, et le voue au mépris et à l'indignation de tous les peuples libres. » Robespierre s'élève avec beaucoup de vivacité contre les pétitionnaires; il dit que le peuple n'a pas dicté cette pétition, qu'il a accueilli avec reconnaissance au contraire le décret de l'Assemblée. « C'est pour anéantir les droits du peuple que quelques intrigants ont l'air de réclamer pour lui une étendue illimitée. » La permanence des sections n'a d'autre effet que de les livrer aux riches, aux intrigants, aux muscadins. Ce n'étaient pas les citoyens vivant du produit de leur travail, qui pouvaient sacrifier leur temps pour assister aux assemblées. Quant à l'indemnité, l'assimilant à celle qui est accordée aux représentants du peuple, il prétend qu'elle est au contraire honorable, et que c'est l'aristocratie seule qui peut s'élever contre elle. Il demande l'ordre du jour sur la pétition « au nom de l'honorable indigence, de la vertu laborieuse, et des droits sacrés de l'homme. »

Séance du 25 septembre. Il se plaint de l'opposition dont le Comité de salut public est l'objet dans le sein de la Convention: « Il n'y a que la plus extrême ignorance ou la plus profonde perversité qui puisse prétendre que, dans de pareilles circonstances, on ne soit pas un ennemi de la pa

1. Il faut observer que Robespierre en d'autres circonstances s'était prononcé d'une manière toute différente sur la permanence des sections, et avait défendu les mêmes arguments mis en avant par les pétitionnaires. Il s'était opposé à la dissolution des sections, réclamée par Barère au nom du Comité du salut public, après le 31 mai, et c'était à propos d'une opinion semblable, émise à l'Assemblée constituante, que Mirabeau lui avait reproché. • de prendre l'exaltation des principes pour le sublime des principes.

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trie, alors qu'on se fait un jeu cruel d'avilir ceux qui tiennent le timon des affaires, d'entraver leurs opérations, de calomnier leur conduite... Je le déciare, il est impossible que dans cet état de choses, le Comité puisse sauver la chose publique, et si on me le conteste, je rappellerai combien est perfide, combien est étendu le système de nous avilir et de nous dissoudre, combien les étrangers et les ennemis de l'intérieur ont d'agents payés à cet effet; je rappellerai que la faction n'est point morte, qu'elle conspire du fond de ses cachots, que les serpents du Marais ne sont point encore écrasés. (On applaudit)... « Je prends l'engagement, dit-il en terminant, de ne jamais décrier les patriotes, mais je ne comprends pas parmi les patriotes, ceux qui n'en ont que le masque, et je dévoilerai la conduite de deux ou trois traîtres qui sont ici les artisans de la discorde et de la dissension. Je pense donc que la patrie est perdue, si le gouvernement ne jouit d'une confiance illimitée, et s'il n'est composé d'hommes qui la méritent. »>

Séance du 3 octobre. Sur le rapport d'Amar, la Convention décrète la mise en accusation de Ducos, de Fonfrède, d'Isnard, de Vigée, de Richon et autres dont l'affaire est jointe à celle des Girondins. Le décret d'accusation est rendu sans qu'il soit possible à aucun des membres décrétés de se justifier. Toutes leurs tentatives sont interrompues par ces mots : « Vous répondrez au tribunal. » Robespierre prend la parole: « Le décret qui vient d'être rendu honore à jamais la Convention et fera passer le nom de ses membres à la postérité; ce n'est plus un tyran dont elle était ennemie naturelle qu'elle a frappé, ce sont plusieurs de ses membres qui, lâchement perfides, ont fait tourner contre le peuple les armes qu'il leur avait confiées pour sa défense. » Mais, poursuit Robespierre, la Convention ne doit pas chercher à multiplier les coupables; il doit lui suffire d'avoir atteint les chefs de la faction; la punition des chefs épouvantera les traîtres et sauvera la patrie. Il re

pousse donc la proposition d'Osselin qui voulait que l'on mît en accusation tous ceux qui avaient signé des protestations contre le 31 mai; plusieurs, dit-il, ont été égarés, il en est d'autres dont les signatures ont été surprises. Il demande donc que la Convention laisse les choses dans l'état où elles sont jusqu'après le rapport de son comité; « et, ajoute-t-il, s'il se trouve encore de nouveaux coupables, on verra alors si je ne serai pas le premier à appeler sur leurs têtes toute la vengeance des lois 1.

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Séance du 9 octobre. Il demande que la Convention ordonne l'arrestation de tous les Anglais et la saisie provisoire de leurs propriétés : « Citoyens, lorsque cette mesure vous a été proposée il y a six semaines, on vous a dit : Nous ne sommes pas en guerre avec le peuple anglais, mais bien avec son gouvernement. Ce discours m'a fait frémir, car on eût dit qu'on voulait favoriser les marchands anglais, au moment où il faut asseoir sur leurs ruines la prospérité de la République française. » La proposition de Robespierre est adoptée au milieu des applaudissements 2.

Séance du 16 octobre.

Saint-Just présente, au nom du

1. Peu de jours auparavant, le 28 septembre, Robespierre avait renouvelé aux Jacobins ses plaintes sur la lenteur du tribunal révolutionnaire: On laisse en arrière tous les moyens d'attérer les ennemis du peuple, de toutes parts on les voit relever une tête insolente et se promettre le succès. Les patriotes dorment, les sans-culottes sont engourdis; la hache nationale repose, et les traitres respirent pour le malheur du peuple et la ruine de la nation. Le tribunal actuellement en exercice semble encourager les coupables par son inertie et son inactivité. Aujourd'hui ils n'ont pas tenu séance, et les conspirateurs ont dormi tranquilles et ont pu se promettre l'impunité. »

2. A ce sujet M. Léonard Gallois, l'éditeur de la Réimpression de l'ancien Moniteur, observe que sous le consulat, et après la rupture du traité d'Amiens, une mesure semblable fut prise par le gouverneinent français, en représailles de la capture des navires français pris en pleine paix: Personne, si ce n'est les individus intéressés et

Comité de salut public, une loi qui étend à tous les étrangers avec les gouvernements desquels la République est en les mesures prises contre les Anglais. guerre Chabot observe qu'il serait trop dur d'atteindre de vrais amis de la liberté qui sont venus en France pour se soustraire au despotisme, et il demande qu'il soit nommé un tribunal pour examiner la conduite de tous les étrangers depuis qu'ils sont en France, leurs principes et leurs fortunes, afin que ceux qui sont vraiment patriotes ne soient pas confondus avec les coupables. Robespierre demande la question préalable sur toute exception: « La mesure est rigoureuse, elle pourra atteindre quelques philosophes amis de l'humanité; mais cette espèce est si rare, que le nombre des victimes ne sera pas grand. D'ailleurs, cette espèce est si généreuse et si magnanime, qu'elle ne s'aigrira pas contre les mesures qui doivent assurer la prospérité de la France, le bonheur du genre humain et de la terre même qui leur a donné le jour, et où la tyrannie domine encore. »

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Séance du 24 octobre. Il demande le rapport du décret qui enjoint de publier les motifs des arrestations : « Sans doute, il faut protéger la liberté individuelle, mais s'ensuitil qu'il faille, par des formes subtiles, laisser périr la liberté publique? S'ensuit-il qu'il faille faire autant de procédures par écrit qu'il y aura de personnes arrêtées? Le décret qu'on vous a fait rendre, n'eût-il pour objet que d'ordonner aux comités révolutionnaires de dresser des procès-verbaux en forme, eût dû porter, comme il l'a fait, le découragement chez tous les citoyens généreux qui avaient le courage de s'exposer à toutes les fureurs de l'aristocratie. Ces hommes simples et vertueux, qui ne connaissent pas les subtilités de la chicane, voyant opposer à leurs travaux cette astuce contre-révolutionnaire, ont laissé ralentir leur zèle. Quel est

le ministère anglais, ne blåma cet acte sévère, mais provoqué par l'Angleterre.

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