Page images
PDF
EPUB

deur demeurant à Londres le Comte de Gallas par le Secretaire d'Etat de la Reine, & depuis après propofé en Hollande comme acceptable, & qui eft encore plus preffé pour commencer le Traitté: Et quoi que chacun des Hauts Alliez scache l'obligation & les Articles de la grande Alliance, laquelle defend très exprefle mentles Traités particuliers, nous ne vouJons pas croire que cette precipitation soit une feparation de la grande Alliance expreffement étudiée, mais pluftôt que l'on a été une feconde fois trop credule fur les propofitions trompeufes de ces Ennemis malitieux. En jettant les yeux deflus, on y voit tout auffi tôt, quil n'y a rien de nommé & qui ne tache à rien que les negociations vaftes & longues, pour gagner du temps à reprendre haleine & de fe referemettre en état, & d'effectuer entre les Hauts Alliez la feparation, à laquelle il s'a appliqué depuis fi long-temps. Il eft aifé à voir, en confiderant, fi le but de cette guerre, qui eft, la feureté & repos univerfel de l'Europe, que l'on n'a ja mais pu obtenir entierement jusques à prefent foit tant par effufion de fang foit par des defpences innombrables caufées aux Al

liez

}

Liez, ce qui eft à efperer par des Traittés particuliers, où fi l'on doit attendre, que Îa France les observera mieux, qu'elle n'a fait de la renonciation des Pirenées fi fainctement jurée & autres obligations don◄ nées, même quand la fudite Couronne fera maitre de l'Efpagne & des Indes & de

tout le commerce.

Ce qui nous regarde nous tenons le contraire, & fommes tout à fait perfuadés. que vôtre dilection fuivant fon grand Efprit, fera de notre opinion, & qu'elle s'oppofera pas feulement fuivant fon Zele ordinaire à une telle chofe, qui apportera de grands dommages à la caufe commune, mais qu'elle emploiera auffi fon credit auprés les Electeurs, Princes & autres Etats de l'Empire, comme auffi Meffieurs les Etats des Provinces Unies & autres Alliez: Dequoi nous prions vôtre dilection très inftamment, pour qu'ils veuillent perfeverer dans l'Alliance fi faintement promise, jusques à ce que l'on puiffe avoir une paix conftante & raisonnable, & qu'à leur exemple l'Angleterre defiftera des refolu tions fi injuftement prifes; faute de ce nous nous avons propofé fermement d'attendre plutoft tout ce qui pouroit en ar

[ocr errors]

river, de faire nos derniers efforts pour la caufe commune,mefme de ne pas efpargner nôtre perfonne, que d'envoier de notre part aucuns aux negotiations particulieres de paix fi prejudiciables à nôtre patrie, à la liberté de toute l'Europe, & inexcufables envers nôtre Augufte Maison.

Nous avons crû neceffaire de donner part à vôtre Dilection, comme à un Electeur & Allié intereflé dans cette guer re, pour qu'elle veuille contribuer à l'avenir au maintenu de la grande Alliance, & d'affifter nôtre Augufte Maison avec fes confeils & faits, lesquels nous reconnoifterons.

MEMOIRE

Que le Comte de Goes Plenipotentiaire de S. M. I. prés de leurs H. H. P. P. a prefenté aux Etats Generaux le 16 Novembre 1711.

HAUTS ET PUISSANS SEIGNEURS,

le fouffigné Miniftre PlenipotentiaiSire de S. re de S. M. Imperiale & Catholique devoit s'arrêter à tous les difcours qui

cou

courent en cette Ville, fur les 7. Articles nouvellement propofez par la France, il les trouveroit tout differens de ce que lui en a dit Mylord Strafford, Ambaffadeur d'Angleterre de la part de S. M. Britannique; puis qu'il luy a dit fimplement que la France les ayant propofez, la Rei ne les avoit acceptez fans autre engagement que de les communiquer à fes Alliez; mais que cependant, S. M. les croyoit fuffifans pour venir à un Congrés de Paix générale, efperant que S. M. Impe riale les trouveroit auffi tels; & que le 1 bruit commun eft, que S. M. Britannique a déclaré à V.H. P. que fon engagegement va bien plus loin; que fon Mi niftre les preffe à confentir à un Congrés, & qu'un Conrier attend vos Paffeports pour les Ambaffadeurs de France.

Le Miniftre Plenipotentiaire de S. M. Imperiale feroit d'aflez bonne foi, pour fe laiffer perfuader que tout ce bruit eft faux: Mais on lui en dit tant, & on le lui repete fi fouvent, qu'il auroit peur de ne point s'acquitter de fon devoir envers l'Empereur fon maître, s'il négligoit d'en demander la verité à V. H. P., & de les prier en même temps, en cas que ce Tom. I. bruit

K

bruit fut veritable,de ne vouloir au moins rien réfoudre fur cette Propofition, que conjointement avec S. M. Imp., ou avec fes Miniftres, qui ne feront pas fans ordre, ou de vouloir bien informer fuffisamment S. M. I. de tout ce qui fe pafle.

Cette priere eft conforme à l'Article VI. du Traité de la Grande Alliance dont V. H. P. ont bien voulu fe fouvenir en 1709., lors-que de concert avec les Miniftres de S. M. I., Elles ont dreffé les Articles Préliminaires; & ainfi il a tout lieu d'efperer une réponse également juste & favorable, &c. Signé

J.P. Comte de GOES.

LETTRE

De Monfieur St. Jean Secretaire d'Etat de la Grande Bretagne à Monfieur le Marquis de Torcy, du mois de Novembre 1711.

MONSIEUR,

L

es Etats Generaux des Provinces Unies ayant concouru par leur refolu

« PreviousContinue »