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tentiaires, & on n'a donné aucun ordre particulier d'examiner ceux qui les venoient voir: Mais comme c'est la coûtume dans toutes les Places Frontiéres, que perfonne n'y entre fans fe faire connoître à la Garde des Portes & au Commandant, cet ufage n'a pas été discontinué pendant leur séjour à Gertruydenberg; & on ne vait pas qu'on doive s'en formalifer ni le prendre en mauvaise part. Que quelqu'un a été par là retenu de les aller voir, dans la crainte d'être connu, on ne peut pas dire pour cela qu'on ait empêché qu'on ne vint leur rendre vifite. On ne pourroit certainement pas être blâmé, ficraignant qu'ils ne découvriffent des chofes qu'on vouloit tenir cachées, on avoit pris des mefures pour le prévenir. Enfin, on ne peut pas apeller une efpéce de Prifon une Ville où les Sieurs Plénipotentiaires eux-mêmes font convenus de faire leur refidence, & qu'ils ont préférée à Anvers, qui eft une belle & grande Ville.

Lefdits Sieurs Députez de Leurs Hautes Puiffances ont ajoûté, que les Sieurs Miniftres des Hauts Alliez, & eux, avoient crû qu'il étoit à propos que pour toutes les raisons ci deffus mentionnées, les Résolu

tions de L. H. P. du 23. de ce mois, fuflent communiquées à leurs Maîtres. Et ils fe font réciproquement requis & exhortez, (puifque les Ennemis avoient de cette maniére rompu la Négotiation qui fe faifoit pour parvenir à une Paix fo lide & qu'il n'y avoit plus d'autre parti à prendre que celui de pouffer la Guerre avec vigueur) d'employer tous leurs bons offices auprès de leurs Maîtres, pour qu'on ne néglige rien de ce qui y peut contribuer, mais qu'au contraire on faffe tous les efforts poffibles.

Sur quoi ayant été déliberé, il a été trouvé bon & arrêté, qu'on donnera connoiffance de tout ceci aux Seigneurs Etats des Provinces, & qu'on leur envoyera une Copie de ladite Lettre, & de la Réfolution prife le 23. de mois. Que de plus, ils leur fera repréfenté, que comme il paroît par l'évenement que les Ennemis n'ont point eu véritablement l'intention de traiter de la Paix en reftituant l'Efpagne & les Indes, mais qu'ils ont rompu les Conférences, fans laiffer aucun lieu de déliberer, fur la continuation ou rupture d'icelles; il ne refte plus que de pouffer vigoureufement la Guerre.

Qu'en

I

Qu'en conféquence, L. H. Puiffances ne doutent pas que lesdits Seigneurs Etats ne mettent en ufage, d'une maniére conftante, cordiale & unanime, tous les moyens poffibles & imaginables pour avancer les progrès de la Cause commune; dans l'efpérance & dans l'attente que le Dieu Tout-Puiffant continuera d'y ré◄ pandre fa bénédiction, & que par fa bonté & par fon affiftance, les Ennemis feront réduits à prendre de meilleurs fenti

mens.

Qu'en outre, lesdits Sieurs de Rantwick & autres Députez de Leurs Hautes Puiffances pour les Affaires étrangères, feront requis & commis, comme ils le font par ces Préfentes, d'entrer de nouveau en Conférence avec les Sieurs Miniftres des Hauts-Alliez, & de concerter enfemble par quelles voyes & par quels moyens la Guerre pourra être pouflée de tous côtez avec plus de vigueur, & du tout faire Raport à l'Affemblée.

Paraphé E. v. ITTERSUM, vt.
Et plus bas

Trouvé conforme au Registre.

Signé,

F. FAGE L

ME

ΜΕ ΜΟΙ RE

TOUCHANT

de Bar

Les Intérêts de Son Alteffe Royale Monfeigneur le Duc de Lorraine, à la Paix future.

Q

uoique Mr. le Duc de Lorraine ne foir pas partie Belligerante, ni Conféderée avec aucune des Puiffances qui font en Guerre, néantmoins il est devenu par le fait de ces mêmes Puiffances partie néceffaire & intereffée aux decifions de la Paix future.

Les Hauts Alliez ont difpofé pour les intérêts de leur Caufe commune d'un Etat, qui devoit appartenir un jour à Mr. le Duc de Lorraine à titre fucceffif, & qui lui eft dévolu depuis.

Et la Couronne de France s'eft emparée à l'occafion de la présente Guerre de diverfes parties de ceux de S. A. R. qu' elle occupe encore prefentement; ain Mr. le Duc de Lorraine efpére de la juftice des uns & des autres Pindemnité de la perte du premier, & la Reftitution de ce qui regarde les autres.

En

En ce qui concerne les Hauts Alliez, par le Traité du 8. Novembre 1703. fait à Turin, l'Empereur Leopold de glorieuse mémoire ceda à Mr. le Duc de Sa voye pour l'attirer dans la Grande Alliance le Duché de Montferrat, qui étoit poffédé pour lors par le dernier Duc de Mantouë, fe chargeant par une Clause expreffe d'indemnifer ceux, qui pour lors, ou pour l'advenir formeroient des pretentions fur ce Duché.

Ce Traité fut auffi-tôt ratifié par Sa Majefté la Reine de la Grande-Bretagne; & par leurs Hautes Puiffances les Seigneurs Etats Généraux ; mais comme il fut tenu fecret, Mr. le Duc de Lorraine n'en eut connoiffance qu'en l'année 1707., en laquelle il fit fes très-humbles Remonfrances à l'Empereur Jofephe auffi de Glo rieufe Memoire qui avoit fuccedé à l'Empire, pour le fupplier de ne point permettre qu'il fut dépouillé fans fon fait d'une Principauté, que l'ordre legitime des Succeffions lui affuroit après la mort du Duc de Mantouë, qui vivoit encore pour lors: En tout cas qu'il plut à Sa Majefté de fufpendre l'Inveftiture, qui avoit été promise à Mr. le Duc de Sa

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