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EXTRAIT

Du Regiftre des Refolutions de Leurs Hautes Puiffances &c.

L

Du Dimanche le 27. Juillet 1710.

es Sieurs de Randwick & autres Députez de Leus Hautes Puiffançes pour les Affaires étrangères, en confequence & en conformité de la Résolution Commifforiale du 23. de ce mois, ayant conferé avec les Miniftres des Hauts-Alliez, fur le contenu de la Lettre des Sieurs le Maréchal d'Huxelles & l'Abbé de Polignac, écrite de Gertuydenberg le 20. du courant, au Sieur Confeiller Penfion naire Heinfius; laquelle Lettre servoit de réponse à ce que les Sieurs Buys & vander Duffen leur avoient propofé dans la derniere Conférence, & qui avoit été le fujet de la Négociation; & ayant exa miné & concerté ensemble les mefures. qu'on doit prendre, & ce qu'il convient de faire à l'avenir fur cette affaire ont. fait leur Raport à l'Affemblée, & ont

dit.

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Que lefdits Srs. Miniftres & eux Dé-
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putez avoient témoigné en général un très-fenfible deplaifir, de ce que les Ennemis rompant les Négociations qu'on avoit reprises pour parvenir à une Paix fofide & générale, on voyoit par là les efpérances qu'on avoit conçûës desdites Négociations s'évanouir, & cette Paix, fi ardemment defirée par les Hauts Alliez, éloignée. Mais confiderant qu'on ne peut parvenir à la Paix que lorsque les Ennemis y voudront concourir, & que cette volonté eft dans la réalité auffi éloignée de leur intention, qu'elle paroît fincere & effective dans leurs paroles; ils croyent qu'il ne refte plus du côté de l'Etat & des Alliez, que d'aquiefcer à la rupture, en fe repofant fur l'affurance qu'ils ont euxmêmes, que comme leurs intentions ont toûjours été droites, & n'ont jamais eu pour but que d'avancer une bonne & folide Paix, & d'y parvenir, s'il eût été poffible; aucune perfonne impartiale & équitable ne pourra leur imputer la rup ture de la Négociation & la continuation de la Guerre. Car quoi que ladite Lettre, remplie d'infinuations artificieuses & d'expreffions odieufes, ne foit écrite & ne tende à d'autre but qu'à rejetter fur

les

les Alliez la rupture de la Négociation, & la continuation de la Guerre, comme Xs'ils demandoient des chofes nouvelles injuftes, & impoffibles dans l'éxécution; néanmoins tout cela ne change point le fond de la chofe en elle-même, & il n'en Eest pas moins clair que cette rupture doit beaucoup plûtôt être attribuée aux Enne mis; puis qu'ils fe départent des fondemens fur lefquels la Négociation a été commencée, & qu'ils font leurs efforts pour rendre l'Article capital, favoir la Reftitution de l'Efpagne & des Indes illufoire dans fon éxécution.

F

Que pour démontrer cette verité, il faut confiderer, qu'il y a long-temps, lorfque les Ennemis demandérent d'entrer en Conférence, & de traiter de la Paix, on n'a pas voulû ni pû y confentir du côté des Alliez, à moins qu'avant toutes chofes on ne convint de certains Articles, qui fuffent le fondement de la Négociation dans laquelle on devoit entrer, pour parvenir à une Paix solide & générale. Le premier & le principal de ces Articles fut la Reftitution de l'Espagne & des Indes au Roi Charles III: Er cet Article fut accordé par la France même

même avant que le Sieur Rouillé & le Sieur Marquis de Torci vinffent dans le Païs; & ainfi avant qu'on fût convenu des Préliminaires, par lesquels cette Reftitution eft confirmée avec plus d'étenduë, & de nouveau promise & ftipulée. Par conféquent, perfonne ne peut trouver étrange qu'on infifte de la part des Alliez fur un point capital comme celuici, pour lequel on a commencé & continué jufques à prefent la Guerre; ni que les Alliez prétendent d'avoir une entiere fûreté à l'égard d'une chofe de fi haute importance.

Que les Hauts-Alliez croyant ne trou ver cette fûreté que dans l'Article XXXVII. des Préliminaires, & le Roi T. C. n'ayant pas jugé à propos d'approuver les Préliminaires, à caufe de ce XXXVII. Article feul; cet Article eft devenu le fujet de la Négociation que les Ennemis viennent de rompre, laquelle avoit été proposée pour chercher un moyen équivalent, par lequel les Alliez trou vaffent la même fûreté qui leur étoit donnée par le XXXVII, Article des Préliminaires,

Que dans la premiére Conférence te

nuë

nuë à Gertruydenberg, entre les Srs. le Maréchal d'Huxelles & l'Abbé de PoliRgnac d'une part, & les Srs. Buys & vander Duffen de l'autre, ces derniers avoient fait voir, que les propofitions qu'on avoit faites jufques alors, de donner aux Alliez des Villes d'otages aux Païs-Bas, pour leur tenir lieu de la fûreté qu'ils croyoient trouver dans le XXXVII. Article des Préliminaires, n'étoient point acceptables: Parce que par là les Alliez fe trouveroient engagez dans une Guerre particuliere & incertaine avec l'Espagne, pendant que la France de fon côté joüiroit de la Paix: Et qu'on ne pouvoit pas avec raifon exiger d'eux, qu'ils demeuraffent engagez dans une Guerre fujette à toute forte d'incidens, & qui même leur feroit courir rifque de ne recouvrer jamais l'Efpagne & les Indes, mais que la Paix de voit étre générale.

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Les Sieurs Plénipotentiaires de France en parurent fi convaincus, que dans cette premiére Conference & dans toutes les autres qui fuivirent, ils propoferent; Que puifqu'ils voyoient bien que les Alliez ne voutoient qu'une Paix générale, & qui procurat la Reftitution de l'Espagne & des Indes,

dont

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