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Bruxelles. Typ. BRUTLANT-Christopul et C, rue Blaes, 31

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OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES.

Que la presse, s'écriait aux États généraux un orateur belge, soit libre, si nécessairement, si incontestablement, si naturellement, que celui qui voudrait en prouver l'utilité dans notre libre Belgique, soit accueilli comme le fut, par ses concitoyens, cet improvisateur d'Athènes qui avait commis l'étrange inconvenance de disserter longuement, devant des Grecs, sur la force d'Hercule et sur la beauté d'Hélène. »

Aujourd'hui que ce vœu a été accompli dans notre pays, où la liberté de la presse s'est exercée depuis trente ans dans toute sa plénitude, on peut en effet se borner à affirmer celle-ci, sans entrer dans des développements superflus.

Aussi se contenterait-on ici, pour toute préface, des paroles transcrites ci-dessus, si certaines objections, souvent répétées, n'imposaient le devoir de les réfuter et de présenter à l'appui de la réfutation quelques considérations générales.

L'homme n'est pas seulement intelligent et libre, il est en outre essentiellement sociable. Ce n'est pas assez qu'il pense pour lui, il a le droit, comme homme, de communiquer ses idées à ses semblables,

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NO VIMU AIMBOLIAD

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CODE DE LA PRESSE.

et, comme citoyen, le devoir de leur soumettre, par tous les moyens possibles de persuasion, celles de ces idées qu'il croit propres à contribuer au développement et au progrès de l'humanité.

Comment, en effet, une société, sous peine d'être seulement une agrégation d'individus non solidaires les uns des autres, se comprendrait-elle entre des êtres libres et intelligents, si des entraves matérielles quelconques pouvaient empêcher de s'établir entre eux une communion morale de tous les instants, si le droit de manifester son opinion était le monopole de quelques-uns, et si la lumière apportée par les autres devait être forcément tenue sous le boisseau ?

La liberté de la presse, c'est-à-dire le droit de recourir à l'instrument le plus rapide et le plus fécond de diffusion des idées et des doctrines, a ainsi pour fondement philosophique la liberté de l'homme, sa nature d'être intelligent, ses instincts de sociabilité et ses obligations à l'égard du prochain.

Dans les sociétés où la liberté de la presse n'est pas reconnue, il y a donc attentat à un de ces droits que la grande révolution de 1789 appela des droits absolus et imprescriptibles.

Des esprits timorés, conservateurs à outrance, attachés au passé au point d'ajouter du prix même au maintien des abus parce qu'ils existent, peuvent seuls de nos jours manifester encore des craintes au sujet de cette liberté précieuse dont on a pu dire avec tant de raison : comme la lance d'Achille, elle guérit elle-même les blessures qu'elle fait.

Ces vaines craintes ne seraient pas ici mentionnées, si en 1852, peu de temps après l'œuvre immortelle du Congrès, un document de haute importance à raison de sa source, l'encyclique du pape Grégoire XVI, n'était venu jeter le trouble dans les esprits d'une partie de nos concitoyens, en représentant la liberté de la presse comme un

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