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auxquelles ont donné lieu les différents procédés de fabrication, ainsi qu'à tous les desiderata des diverses industries.

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Une seule école professionnelle pour les jeunes filles est, actuellement, installée à titre définitif. C'est celle qui a été créée, en 1881, rue Violet, 36. Les cours ont pour objet l'enseignement général et l'instruction ménagère.

Les cours d'instruction générale comprennent les matières du cours supérieur de l'enseignement primaire, c'est-à-dire la langue française (orthographe, rédaction), l'arithmétique, l'histoire et la géographie, auxquelles s'ajoutent la comptabilité, des notions de législation usuelle et le dessin envisagé au point de vue de ses applications industrielles. Quant à l'instruction ménagère, elle comprend les soins du ménage, la cuisine, le blanchissage et le repassage. Ces exercices pratiques sont complétés par un cours d'hygiène.

Au point de vue professionnel, l'école est divisée en six ateliers répondant aux spécialités suivantes : lingerie, repassage, confection, corsets, fleurs artificielles et broderie pour costumes et ameublement.

Les jeunes filles ne peuvent être admises à l'école professionnelle de la rue Violet qu'à l'âge de 13 ans au moins et de 15 ans au plus. Elles doivent être munies du certificat d'études primaires ou subir un examen équivalent. L'effectif est fixé au chiffre maximum de 180 élèves. La durée de l'apprentissage. normal est de deux ou trois ans en moyenne.

Trois heures sont données chaque jour aux cours d'enseignement primaire et quatre heures et demie au travail de l'atelier. Quant à l'instruction ménagère, les élèves y participent à tour de rôle (1).

Des ateliers d'apprentissage pour les jeunes filles ont été annexés à des écoles primaires, rue du Faubourg-Saint-Denis, 32, et rue Bouret, 11 (19 arrondissement). Mais les premiers vont être transférés rue de Belzunce, dans un immeuble spécialement approprié à cet effet; les seconds ne recevront leur plein développement qu'après l'adjonction d'un nouveau bâtiment, en voie d'exécution.

(1) Renseignements extraits de la Notice sur les objets exposés par la ville de Paris à l'Exposition d'Amsterdam, 1883.

Indépendamment de ces écoles professionnelles, il en sera prochainement édifié plusieurs pour l'industrie du meuble, rue de Reuilly; passage Saint-Pierre (4° arrondissement), pour les industries de précision; pour les industries du fer et du bois et l'art de travailler la pierre, avenue d'Italie et rue de Gentilly.

SECTION III.

Cours de dessin et d'enseignement commercial.

ART. 1er.

Dessin.

Deux établissements municipaux d'enseignement pour les arts du dessin sont installés depuis 1882 rues Sainte-Élisabeth et des Petits-Hôtels en remplacement de deux écoles libres jusque-là subventionnées par la Ville.

L'école de la rue Sainte-Élisabeth doit être surtout une école d'application en vue des arts industriels, école théorique et technique, où les dessinateurs se perfectionneront dans la connaissance des principes les plus nécessaires à l'industrie de la céramique, des vitraux, à l'ornementation des étoffes, la décoration de l'émail, etc. Celle de la rue des Petits-Hôtels sera une école d'application consacrée à la matière elle-même, école pratique, où l'on mettra réellement en œuvre les notions enseignées à la rue Sainte-Élisabeth.

ART. 2. Enseignement commercial.

Les cours d'enseignement commercial et industriel ont été créés par la Ville de Paris à la fin de l'année 1881 à l'effet de permettre aux nombreux jeunes gens des deux sexes qui ont été obligés par leur situation de fortune de choisir une carrière lucrative au sortir de l'école primaire, d'acquérir des connaissances pouvant avoir leur application dans toutes les branches du commerce.

Pour les jeunes gens, l'enseignement est divisé en deux ordres distincts: enseignement commercial et enseignement industriel. Pour les jeunes filles, il n'y a qu'un ordre d'enseiseignement l'enseignement commercial.

Les programmes comprennent des parties communes. L'enseignement est divisé en deux degrés, un degré élémentaire et un degré supérieur, nécessitant chacun deux années d'études.

L'écriture, l'arithmétique, la tenue des livres, la comptabilité, la correspondance commerciale, la géographie agricole, industrielle et commerciale de la France, les langues vivantes, sont les matières principales sur lesquelles porte, pour les

jeunes gens des deux sexes, le programme de l'enseignement du degré élémentaire. Les cours destinés aux jeunes gens comprennent en outre des notions de technologie industrielle et commerciale (étude des matières et des procédés de fabrication).

Le programme du degré supérieur a un objectif plus étendu. On approfondit les matières déjà enseignées dans le cours élémentaire, on y ajoute la géographie industrielle et commerciale, le droit commercial et des notions d'économie politique. L'étude des langues vivantes reçoit aussi, dans ce cours, une place prépondérante.

Des certificats sont délivrés, après examen public, aux auditeurs qui justifient des connaissances inscrites au programme de chacun des deux degrés de l'enseignement commercial. La liste de ceux qui ont obtenu ces certificats est communiquée à la Chambre et au Tribunal de commerce, aux Chambres syndicales des diverses industries, ainsi qu'aux principales maisons de banque ou de commerce.

Les cours ont lieu tous les soirs, savoir pour les hommes. de huit heures à dix heures, pour les femmes et jeunes filles, de sept heures et demie à neuf heures et demie. Les élèves âgés de moins de quatorze ans ne peuvent être admis à les suivre qu'à la condition de produire le certificat d'études primaires. Les cours, qui durent du premier lundi d'octobre au 30 juin, sont actuellement établis dans les centres suivants, où les inscriptions sont reçues tous les soirs :

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7e arr. Rue Chomel, 8.

10e arr. Rue Martel, 5.

1le arr.

Cours pour les jeunes filles.

Écoles communales de filles.

Rue Molière, 4.

Rue Tiquetonne.

Rue Volta, 14.

Rue Geoffroy-Lasnier, 23.

Rue Monge, 88.

Rue du Jardinet, 7.

Rue de Chabrol.

Rue Morand, 3 et avenue de la Rue Keller, S.
Roquette, 25.

13e arr. Rue du Moulin-des-Prés, 12.
15e arr. Rue des Fourneaux, 20.

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Place Jeanne-d'Arc.

Rue de Vaugirard, 149.

Rue Boursault, 18.

Rue Tandou.

Rue Henri-Chevreau, 6.

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L'enseignement secondaire est donné, à Paris, dans des lycées qui relèvent de l'État et qui sont au nombre de six, savoir: Louis-le-Grand, Saint-Louis, Charlemagne, Henri IV, Condorcet, Vanves. Ces établissements étant encombrés, l'administration supérieure s'est préoccupée d'en établir de nouveaux. A cette fin, un petit lycée, succursale du lycée Louisle-Grand, est en voie de construction sur les terrains retranchés du Luxembourg. Un autre sera créé grâce à un legs laissé à l'Université par M. Janson de Sailly. Il portera le nom de collège Janson et sera édifié à Passy, derrière le Trocadéro. Pour la construction de deux autres lycées, l'État a fait appel au concours de la Ville de Paris. Par une délibération du mois de juillet 1881, le Conseil municipal a approuvé en principe la construction de ces lycées, l'un sur la rive droite, à l'angle du boulevard de Ménilmontant et de l'avenue de la République, l'autre sur la rive gauche, entre les rues Duroc, Bertrand, Eblé. La Ville a pris à sa charge la dépense d'expropriation et les frais d'ouverture des voies d'accès et d'isolement, le surplus de la dépense devant être supporté en commun par l'État et la Ville.

Comme les lycées Fontanes et Charlemagne, les deux nouveaux lycées ne recevront que des externes. Il a été entendu, entre les représentants de la Ville et ceux de l'État, que l'enseignement spécial serait organisé dans ces lycées à côté de l'enseignement classique.

La ville possède un établissement d'enseignement secondaire classique, le collège Rollin, et un établissement d'enseignement secondaire spécial, le collège Chaptal.

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Avant l'année 1821, l'institution Nicolle qui, par la suite, devait devenir le collège Rollin, était une simple institution privée. Elle était installée, depuis 1797, dans l'ancienne rue des Postes (actuellement rue Lhomond), sous le titre d'Association des anciens élèves de Sainte-Barbe. Une ordonnance royale de 1821 érigea cette institution en collège de plein exercice; elle jouissait, à ce titre, des privilèges accordés aux collèges royaux, notamment celui de pouvoir envoyer ses élèves au concours général. Par une ordonnance du mois de juillet 1826, la Ville de Paris fut autorisée à acquérir le collège, qu'une clause spéciale dotait d'une organisation différente de celle qui régissait alors les collèges communaux. Un conseil d'administration composé de six membres du conseil municipal nommait le directeur, l'économe, les fonctionnaires principaux du collège, réglait les recettes et dépenses, recevait des rapports sur l'état moral et les études. Une ordonnance du 28 novembre 1831 édicta notamment les dispositions sui

vantes :

« Lorsque la place de directeur ou procureur-gérant deviendra vacante, les nouveaux titulaires seront choisis par le Conseil d'administration et la nomination sera confirmée par le Conseil municipal. Le choix de l'aumônier. des professeurs et des trois préfets sera fait par le directeur et soumis à l'approbation du Conseil d'administration. Toutes ces nominations seront soumises à l'approbation du chef de l'instruction publique. »

Cette situation légale. qui faisait de Rollin un établissement particulier, ayant la Ville pour propriétaire, celle-ci ayant en outre le droit de l'administrer et de le diriger, changea en fait en 1858. A cette époque, se prévalant d'un avis favorable du conseil d'administration du collège, qui tendait à revendiquer pour les professeurs et fonctionnaires les titres et privilèges attribués aux professeurs des lycées de Paris, l'autorité supérieure appliqua au Collège Rollin le décret du 9 mars 1852, portant que « le ministre nomme et révoque les professeurs de l'enseignement secondaire public ». Depuis cette époque, le collège Rollin, bien qu'administré par la Ville, est dirigé par l'État.

A plusieurs reprises, le conseil municipal élu a invité l'administration à faire valoir près du ministre de l'instruction

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