HISTORIQUE ET LITTÉRAIRE 1793. 1. MAI 1793. Neque te ut miretur turba, labures, Contentus paucis lectoribus. Hor. Sat. 10, 1. 1. A MAESTRICHT, Et fe trouve à LIEGE, Chez J. F. BASSOMPIERRE, Imprimeur, JOURNAL HISTORIQUE ET LITTÉRAIRE 1. Mai 1793. NOUVELLES LITTÉRAIRES. Difcours fur la délivrance de la ville de Maeftricht. Quis enim vidit, quis audivit umquam noftris cafibus fimilia? Quotidiè civitatem noftram cum fuis habitatoribus funditùs tollendam effe fufpicabamur; fed cùm diabolus navigium fubmergere fperabat, tunc puram Deus reddidit tranquillitatem. S. Chrys, Hom, ad Pop. Antioch. A Maeftricht de l'imprimerie de P. L. Le kens. Et fe trouve chez les principaux libraires des Pays-Bas. 1793 in-8vo de 32 pages. 'EPIGRAPHE placée dans le titre de cette brochure, décele tant de choix & de jufteffe, qu'on fe prévient déjà pour l'auteur. Celle 19. 19. دو qui eft à la tête du Difcours, & qui en préfente toute la fubftance, n'eft pas moins IV. Reg. heureusement affortie aux circonftances. Ecce ego immittam ei fpiritum, & audiet nuntium & revertetur in terram fuam. Per viam quá venit revertetur. Civitatem hanc non ingredietur, dicit Dominus. Je vais lui ,, envoyer un certain efprit, il apprendra une » nouvelle après laquelle il s'enfuira dans fon "pays. Il retournera par le même chemin, » par lequel il eft venu & il n'entrera point » dans cette ville L'orateur fait d'abord un parallele du fiege de Jérufalem par Sennacherib & de fa délivrance, avec le fiege & Ifai. 37. la délivrance de Maeftricht: parallele qui pré1V. Reg. fente des rapports fi multipliés, qu'on ne les rapproche pas fans quelque étonnement. Après quoi il reprend de la forte.,, Eft-ce un trait. de l'Hiftoire-Sainte, que je vous rapporte M. F., ou plutôt n'eft-ce pas le récit exact » de ce qui vient d'arriver fous nos yeux. Cette ville inveftie depuis long-tems, attaquée enfuite par des troupes de furieux avec un acharnement fans exemple, l'infolence de l'envoyé qui vient fommer le gouverneur de la rendre, la jactance & les me. "naces d'une foldatefque enivrée du fang des martyrs & de fon roi, fes imprécations & fes blafphemes, les manoeuvres employées pour féduire cette ville & y exciter des révoltes, des écrits incendiaires traduits en langue du pays, adroitement femés; un ,, peuple incorruptible & religieux, n'atten,, dant fon falut que de Dieu, raffemblé nuit دو دو رو دو " دو وو دو & jour au pied des autels, conjurant l'o,, rage qui tonne fur fa tête par fes prieres & par fes larmes tous les rapports entre ces deux événemens font d'une reffemblance ,, parfaite, & ce qui y met le dernier trait, c'eft qu'ici comme à Jérufalem, la nouvelle de la marche d'un prince victorieux, répand la terreur parmi les affiégeans qui ,, ne fongent plus qu'à fuir, & à l'inftant le calme & le bonheur font rendus à cette ville. Le tableau que l'auteur fait de la révolution françoise, l'idée exacte qu'il donne de l'efprit qui l'anime & la dirige, qui felon la remarque de M. Burcke & des obfervateurs les plus impartiaux, même du général Dumourier, eft le pur athéifme, ne laiffe plus aucun doute fur la queftion, fi une fociété d'athées peut fubfifter. L'affertion négative, fur laquelle Bayle a vainement tâché de répandre des doutes, eft maintenant démontrée par le fait (a). La France (a) Matiere difcutée dans le Catéch. Philof. t. I. n. 124. Dern. Journal, pag. 599 Voltaire, homme non fufpect quand il s'agit de juger l'impiété, & que les athées de Paris ont divinifé, a dit: Si le monde étoit gouverné par des athées, il vaudroit autant être fous l'empire immédiat de ces êtres infernaux qu'on nous peint comme acharnés contre leurs victimes (Homélie fur l'athéisme). Eh bien, cette affreufe image de l'enfer la voilà réalifée, & cela de l'aveu d'un autre homme, moins fameux, mais que l'impiété a toujours trouvé également patrocinant.,, Quoi de plus exécrable, dit-il, que de fe déclarer pouvoir-ré Courier du ,,volutionnaire, c'est-à-dire, d'annoncer à tous les Bas-Rhia, |