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tion du Trésor, des revenus publics. Les ministères. Justice. Affaires étrangères. M. de Noailles demande un secours en faveur des Grecs. Réponse de M. de Villèle. Sentiment public de la France. Ministère de la guerre. Réponse aux critiques contre l'armée, Ministère des finances. Dégrèvement de 19 millions, accordé à la propriété. Système de M. de Villèle. Objections. Le dégrèvement est effectué sur les centimes. Côté politique du dégrèvement. M. de Villèle et M. Royer-Collard. Discussion sur les tarifs de douanes. M. Casimir Périer. Amendement rejeté, Célèbre ordonnance de M. de Villèle sur le contrôle de tous les actes des comptables par la Cour des comptes et la publicité de ces comptes. Situation du ministère de M. de Villèle à la fin de 1826.

Les craintes sur les tendances du règne étaient fondées. Lorsqu'un parti politique ou religieux a obtenu un succès, il est difficile et rare qu'il s'arrête : un succès en appelle un autre, et il est dans la nature des hommes que ne gouverne pas la sagesse d'être immodérés même dans leurs satisfactions.

Tel était l'aspect que présentait, au commencement de 1826, le parti potitique et religieux qui avait envahi les marches du trône et le gouvernement tout entier.

C'était donc sous la pression de ce double parti, que le roi Charles X, qui cédait sans contrainte aux tendances que lui dictait une piété sincère, venait d'annoncer aux Chambres, dans son discours d'ouverture, la loi qui devait rétablir en France des priviléges depuis longtemps abolis, le droit d'aînesse et les substitutions.

« La législation, avait-il dit, doit pourvoir, par des améliorations successives, à tous les besoins de la société. Le morcellement progressif de la propriété foncière, essentiellement contraire au principe monarchique, affaiblirait les garanties que la Charte donne à

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Cette loi fut la première discutée. La situation de Saint-Domingue en 1826 mérite qu'on rappelle succinctement ses malheurs.

Saint-Domingue était advenu à la France par le traité de Ryswick, conclu sous Louis XIV, en 1697. La colonie était promptement arrivée à un grand degré de prospérité, cette prospérité avait causé sa ruine. Elle avait éveillé chez les nègres plusieurs révoltes justifiées par les traitements barbares dont ils étaient les victimes, et cette situation menaçante durait encore, lorsqu'en 1791, l'Assemblée constituante ayant déclaré les mulâtres aples à partager les droits politiques des blancs, les noirs s'étaient soulevés de nouveau, et, sous la conduite de chefs de leur couleur, Bouckman, Mayaca et Toussaint-Louverture, avaient commis les plus sanglantes atrocités. Battus partout, les blancs s'étaient alors adressés aux Anglais et leur avaient livré les ports principaux de l'île.

Deux ans s'étaient à peine écoulés que la Convention, prononçant le 4 janvier 1794 l'abolition complète de l'esclavage, avait appelé les noirs à conquérir leur indépendance en chassant les Anglais, et ceux qui les avaient appelés.

Toussaint-Louverture avait en effet chassé les Anglais, expulsé ou massacré une partie des colons, et s'était constitué le chef de la république Dominicaine.

Le traité de paix de 1801 entre l'Angleterre et la France nous ayant rendu la liberté des mers, l'expédition formidable du général Leclerc, chargé de reconquérir Saint-Domingue, avait alors mis à la voile,

et débarquait, au commencement de 1802, avec quarante mille soldats.

On sait l'insuccès de cette malheureuse expédition. A la nouvelle de l'arrestation coupable de ToussaintLouverture qui, transporté en France, y mourut l'année suivante au fort de Joux; Dessalines et Christophe avaient repris les armes, appelé tous les noirs à l'insurrection, et vengé dans un massacre effroyable la surprise de leur compatriote. Telle avait été l'issue de l'expédition du général Leclerc, qui y était mort.

Le général Rochambeau, envoyé à Saint-Domingue pour essayer de venger ce désastre, n'y avait pas été plus heureux. La rupture du traité d'Amiens ayant de nouveau fermé nos ports, il avait été obligé de se rendre à une flotte anglaise le 30 novembre 1803.

Dessalines, resté maître, avait alors promené partout le fer et le feu, et exterminé, sans merci, tout ce qui ne s'était pas encore échappé de nos infortunés colons.

Pendant vingt ans, des luttes intestines avaient successivement déchiré cette malheureuse colonie, et les chefs de la république et de l'empire d'Haïti, Dessalines, Christophe, Pétion, s'étaient tour à tour disputé le pouvoir; lorsqu'en 1814, les ports de Saint-Domingue ayant été rouverts, nos anciens colons avaient sollicité du gouvernement du Roi la rentrée dans leurs possessions.

Ces colons (ceux qui avaient pu fuir) étaient alors dispersés, les uns dans les Antilles, les autres en Amérique, quelques-uns en France. Leur misère qui était grande avait trouvé quelque adoucissement sous le

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