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té & à écheoir ju qu'a l'entier paiement,les autres biens de la fucceffion dudit feu Seigneur Roi, & en poursuivre le paiement dans les Cours & Tribunaux de la fituation d'iceux.

Et en cas que ledit Prince d'Yfenghien vienne à être troublé par voie de fait ou force majeure, dans la paifible poffeffion des terres à lui adjugées & à adjuger jufqu'a concurrence de fon dû, le Roi qui eft toûjours attentif à proteger fes fujets & à les maintenir dans leurs droits, eft encore tres humblement fuplié de declarer qu'il prendra cela pour une ruptu re de la part de celui ou ceux qui ordonneront, authoriferont, ou permettront le trouble, & le fera reparer par les voies convenables.

Comme auffi fadite Majefté eft fupliée de declarer aux mêmes fins que deffus, que l'article 13. du Traité de Paix conclû à Rifwick en 1697. entre la France & l'Angleterre ne pourra nuire ni preV 3 ju

judicier au Prince 'Yfenghien dans les adjudications defdites terres, données és dits Parlements de Tournai, de Metz & de Bezanés années 1682, 168;, &

çon, 1684.

REPRESENTATION

De la Principauté de Catalogne à S. M. Imperiale & Catholique, traduite de l'Espagnol.

a Ville de Barcelonne, la Députation &

Lie Bras Militaire de la Principauté de Catalogne, aïant apris la Sufpenfion d'Armes conclue entre l'Angleterre & la France, & les autres difpofitions qu'il a plû à l'Imperatrice & Reine, notre Maîtreffe, de nous communiquer, touchant la Paix generale dans les Conferences d'Utrecht; & qu'on avoit propofé certain Projet ou Plan de Négociation, contraire au fervi ce de V. M. C. & à la liberté de la Monarchie d'Efpagne; Nous avons crû qu'il étoit de notre devoir & obligation envers

V. M. comme notre Pere légitime & Roi naturel, de lui faire la tres humble Représentation fuivante :

V. M. C. eft informée de la maniere glorieuse dont vos Auguftes Prédeceffeurs ont contribué à élever cette Monarchie, & à la défendre contre les violences de fes Ennemis, qui ont toûjours voulu traverser fa grandeur. Dans la fuite, le bonheur de l'Espagne a toûjours été affermi fous la Domination des Princes de votre Augufte Maison, Prédeceffeurs de V. M. par une correfpondance & union étroite avec l'Empire pendant plus d'un Siecle; en forte que les Tîtres d'honneur & de Souveraineté qui forment le Corps de la Monarchie d'Espagne, font dûs à cette hûreuse union & correfpondance, laquelle fe trouveroit détruite & renverséë, fi le Ser. Duc d'Anjou demeuroit en poffeffion du Corps de cette Monarchie; qui, par là, fe trouveroit en des interêts oppofés à ceux de l'Augufte Maifon d'Autriche, à laquelle la Nation Espagnole eft redevable de fa Gloire & de fa Renomméë.

D'ailleurs, il feroit bien difficile de défendre les Etats féparés du Corps de l'Espagne, & de parvenir au but qu'on s'eft proV 4

po

polé, en déclarant cette Guerre, de rétablir la tranquillité de l'Europe, en empêchant l'Union des deux Monarchies de France & d'Espagne, laquelle les Rois vos Prédeceffeurs ont eu fi fort à cœur de prévenir, par les Renonciations dont la Fran ce ne tient aucun compte: De forte que le fondement de la Guerre fubfiste toûjours, & qu'une Paix, par laquelle le Corps de l'Espagne eft cedé à la Maison de France, ne peut être regardée que comme l'occafion d'une nouvelle Guerre; puifque cela fourniroit à la France une augmenta◄ tion de moïens, pour pouffer le progrès de fes Armes, & venir à bout de fes Deffeins, formés depuis fi long-tems contre l'Augufte Maison d'Autriche, fes Païs Héreditaires, l'Empire, & l'Europe.

Ce Péril eft d'autant plus évident, que la malice de vos Ennėmis ne manquera pas d'emploïer toutes fortes d'artifices pour diminuer la réputation des Armes de la Puiffance, & de l'Augufte Perfonne de V. M. C. fi Elle étoit obligée d'abandonner une Monarchie, où Elle a été appelléë par fes fidéles Sujets, qui l'ont reconnu pour leur Seigneur légitime; où Elle est entrée avec des fuccès éclatants; & dont

V. M. a foûtenu la poffeffion, en s'expofant aux plus grands dangers, & même à ceux d'un Siége très-périlleux, qui s'eft tourné en Triomphe pour Elle. Et certainement, ce feroit une fatalité bien déplorable, fi tant de fidéles Sujets de ces Roiaumes étoient facrifiés à la haine de leurs irreconciliables Ennemis, & fi cette Province en particulier, qui la premiere a appellé V. M. & l'a reconnu volontairement, étoit expofée à l'Esclavage, & Bar celone fa Capitale en danger de devenir une feconde Troie.

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Les Ordres de la Generalité de Catalogne croient que la magnanime Résolution que V. M. C. a prife, de continuer la Guerre, eft fondée fur les motifs marqués ci-deffus, & fur la tendreffe que V. M. C. conferve pour ses Peuples. Nous lui en rendons nos très-humbles actions de gra ces, & prenons la liberté de repréfen1 ter, que le moïen le plus efficace pour recouvrer votre Monarchie, feroit qu'il plût à V. M. de revenir en Perfonne dans le Continent de l'Espagne, où fa présence Roïale feroit d'un très grand encouragement pour fes Sujets, qui font toûjours prêts à renouveller leurs efforts, & à fe

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