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trecht, déclarons que Sieur Léandre de Roffi a déposé en fa qualité dans nos Ar◄ chives le Pouvoir & la Proteftation dont Copie collationnée eft ci-deffus, qu'il a devant nous réitéré sa Proteftation. Dequoi nous avons bien voulu lui accorder Acte, fous le Sceau de notre Ville & la fignature de notre Sécretaire. Le 16 Avril. 1713.

Eft figné Harscamp.

Et le Sceau appofé.

MEMOIRE

Pour Madame la Ducheße de Les

diguieres. Apres la mort de Madame la Ducheffe

Nemours, Souveraine de Neufchâtel, Madame la Ducheffe de Lefdiguieres, comme plus proche Héritiere par la branche ainée de la Maifon de Longueville, qui étoit depuis plus de 250. ans en poffeffion de cette Souveraineté, a crû devoir fe préfenter pour y fuccéder. g

M. le

M. le Duc de Villeroi fon Neveu, à qui la Naiffance deftinoit les mêmes droits apres elle, fe transporta dans le Païs pour les faire valoir. Mais comme il trouva les efprits déterminés à fuivre d'autres mouvemens que ceux de la Juftice, il fit fes Proteftations, & fe retira,

Ce que Madame la Ducheffe de Lesdiguieres n'a pû obtenir dans un tems de trouble & de partis, Elle a lieu de l'efpérer aujourd'hui que toute l'Europe eft affem. bléc pour remettre la Paix dans les Etats, & avec elle la juftice qui en doit être inféparable.

Sa feule Généalogie fait fon titre: Elle descend, comme Madame la Ducheffe de Nemours, de Leonor d'Orleans qui étoit Souverain de Neufchâtel. Leonor d'Or léans, tige commune, laiffa fix Enfans ; fçavoir, Henri, François, Catherine, Marguerite, Antoinette, & Eleonore. Ces fix Enfans ont formé chacun une ligne, & ces fix lignes étoient appellées l'une apres l'autre à la même Souveraineté.

Madame la Ducheffe de Nemours a fini par fa mort la ligne de Henri, qui étoit la premiere. L'Extinction de la premiere ligne portoit de plein droit la Succeffion

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dans les cinq lignes fuivantes; mais comme il n'y a point de defcendans dans les trois premieres, qui font celles de François, de Catherine, & de Marguerite, il faut paffer à celle d'Antoinette, Madame la Ducheffe de Lesdiguieres tient aujourd'hui le premier rang, & apres elle M. le Duc de Villeroi, En forte que la ligne d'Antoinette qui remplace celle de Henri, forme à préfent la branche ainéë de la Maison de Longueville; Et tant qu'il y aura des defcendans de cette branche ainée, la branche cadette n'y aura aucun droit.

Si Antoinette d'Orléans vivoit, elle au roit certainement la préférence fur Eleonore fa Sœur cadette. Les descendans d'Antoinette d'Orléans, qui la repréfentent dans tous fes droits, doivent par la mêlà me raison être préférés aux defcendans d'Eléonore; parce que les premiers fuccedent à titre d'ainé, & que ce titre fe communiquant à toute la fuite de la ligne, donne perpétuellement l'exclufion aux

Autres.

Apres avoir fait voir que Madame la Ducheffe de Lesdiguieres eft, parmi les defcendans de la Maifon de Longueville, zt.b

la feule qui ait un droit acquis fur la Sou veraineté de Neufchâtel, il feroit inutil d'établir à cet égard le droit de la Maison de Longueville, contre les prétenfions de la Maifon de Châlons. Ces ptétenfions n'ont eû pour fondement, que l'efpérance de profiter de certaines conjonctures, pour le procurer par la faveur & le crédit, ce qu'on ne pouvoit espérer de la juftice. Une poffeffion de 250. ans, autoriféë plufieurs jugemens des Etats mêmes de Neufchâtel, & confirmée par divers Trai tés de Paix, auroit été plus que fuffisante pour mettre hors d'atteinte le droit de la Maison de Longueville, fi on eût voulu l'éxaminer dans les régles, & que d'autres confidérations n'euffent pas prévalu.

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Mais puis que la décifion définitive de cette affaire eft renvoićë au Traité de Paix, Madame la Ducheffe de Lefdiguieres efpere qu'Elle trouvera dans les Conféren ces qui fe. tiennent a ce fujêt, toute la protection qui eft dŷe à l'évidence & à la juftice de fon droit.

PRO

PROTESTATION

"Du Marquis d'Alegre, touchant la Principauté d'Orange, Neufchâtel, & Valengein.

Par devant les Notaires à Paris fous-fi

gnés, fut préfent haut & puiffant Seigneur Yves, Marquis d'Alegre, Baron de Flageac, Comte de Meilhand, & autres lieux, Lieutenant Général des Armées du Roi & de la Province de Languedoc, Gouverneur pour fa Majefté des Ville & Chateau de St. Omer, demeurant à Paris, en fon Hôtel, Ruë de Grenelle, Paroiffe de St. Sulpice; lequel a fair & conftitué fon Procureur Général & Spécial Eftienne de Boisdionne, Ecuïer, Sr. de Rivotte, & autres lieux; auquel le dit Seigneur Marquis d'Alegre donne pouvoir & puiffance de pour lui & en fon nom comparoitre en la Ville d'Utrecht, où font les Conférences & le Congrès pour traiter de la Paix entre le Roi d'une part, les Rois, Puiffances, & Confédérés de l'autre, & en tels autres lieux qu'il appartien

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