Sujets propofés par l'Académie Royale des Sciences, Infcriptions & Belles-Leures de Toulouse, pour les Prix des années 1788, 1789 & 1790.

Le fujet proposé pour la feconde fois en 1784, pour le prix double de 1787, étoit d'affigner les effets de l'air & des fluides aériformes introduits ou produits dans le corps humain, relativement à l'économie animale; mais ni les Mémoires qui furent préfentés en 1784, ni ceux qui l'ont été cette année, n'ayant rempli qu'une partie des vues de l'Académie, elle a cru devoir renoncer à ce fujet, & propofer le fuivant pour le prix de 1790, qui fera de 500 liv.: Déterminer les effets de l'acide phofphorique dans l'économie animale.

Elle avoit propofé la même année 1784, pour le prix de 1787, 1o. d'indiquer dans les environs de Toulouse & dans l'étendue de deux ou trois lieues à la ronde, une terre propre à fabriquer une poterie légère & peu coûteufe, qui réfifte au feu, qui puiffe fervir aux divers befoins de la cuifine & du ménage & aux opérations de l'Orfévrerie & de la Chimie.

2°. De propofer un vernis fimple pour recouvrir la poterie deflinée aux ufages domeftiques, fans nul danger pour la fanté.

Les Mémoires qu'elle a reçus cette année, n'ayant préfenté rien de fatisfaisant fur ces deux questions, l'Académie s'eft determinée à les propofer de nouveau pour le prix de 1790, qui fera de cent piftoles, avec cette différence, qu'elle a cru devoir étendre à dix lieues aux environs de Touloufe, l'efpace circonfcrit par l'ancien Programme, à deux ou trois lieues feulement.

Elle avoit propofé dans le Programme de 1782, pour 1785, d'expofer les principales révolutions que le Commerce de Toulouse a effuyées, & les moyens de l'animer, de l'étendre & détruire les abftacles, foit moraux, foit phyfiques, s'il en eft, qui s'opposent à son activité & à fes progrès. L'Académie n'ayant reçu que très-peu de Mémoires, elle repropofa l'année dernière le même fujet pour 1788. Le prix double fera de 1000 liv.

L'Académie propofe pour fujet du prix ordinaire de 500 liv. qui fera diftribué en 1789, de déterminer la caufe & la nature du vent produit par les chútes d'eau, principalement dans les trompes des forges à la Catalane, & d'affigner les rapports & les différences de ce vent, avec celui qui eft produit par l'éolipy le.

L'Académie prie les Auteurs qui s'occuperont de ce fujet, de détailler dans des notes, ou à la fin de l'Ouvrage, les procédés des expériences que ce fujet exige & qu'ils auront tentées, afin qu'elle puisse` s'assurer des résultats en les répétant.

Les concurrens adrefferont leurs Mémoires à M, Caftilhon, Avocat,

Secrétaire perpétuel de l'Académie, ou les lui feront remettre par quelque perfonne domiciliée à Touloufe. Dans ce dernier cas, il en donnera fon récépiffé, fur lequel fera écrite la fentence de l'Ouvrage, avec son numéro, felon l'ordre dans lequel il aura été reçu.

Les paquets adreffés au Secrétaire doivent être affranchis.

Les Ouvrages ne feront reçus que jufqu'au dernier jour de Janvier des années pour les prix defquelles ils auront été compofés. Ce terme eft de rigueur.

L'Académie proclamera, dans fon affemblée publique du 25 du mois d'Août de chaque année, la pièce qu'elle aura couronnée.

Si l'Ouvrage qui aura remporté le prix a été envoyé au Secrétaire en droiture, le Tréforier de l'Académie ne délivrera le prix qu'à l'Auteur même, qui se fera connoître, ou au porteur d'une procuration de fa part.

S'il y a récépiffé du Secrétaire, le prix fera délivré à celui qui le préfentera.

L'Académie, qui ne prefcrit aucun fyftême, déclare auffi qu'elle n'entend pas adopter les principes des Ouvrages qu'elle couronnera.

La Société Académique & Patriotique de Valence en Dauphiné, a tenu une féance publique le 27 Août 1787. Dom Pernety, Secrétaire perpétuel, après avoir ouvert cette féance par l'expofé du fujet de l'affemblée, a dit que la Société avoit tout lieu de fe féliciter, comme les années précédentes, d'avoir reçu des Mémoires excellens pour le concours des prix qu'elle a décernés. La queftion propofée pour le fujet de celui qu'elle couronne aujourd'hui, étoit divifée en deux parties, exprimées en ces termes:

1o. Quelle est la meilleure manière de faire & d'augmenter les engrais pour les terreins des environs de Valence, en n'employant que les matières & les produâions du pays même?

2°. Quelle est la méthode la plus avantageufe de faire ufage de ces engrais pour la culture des grains & des prairies, ayant égard aux différentes qualités du fol, & défignant les tems les plus favorables à cet ufage?

La Société a distingué trois Mémoires qui lui ont paru feconder fes vues patriotiques, un fur-tout auquel M. Duvaure, fon Auteur, Membre de la Société d'Agriculture de Lyon, demeurant à fa campagne du Courier, près de Creft en Dauphiné, avoit mis pour devife: Ex finis ubertas.

Le fecond Mémoire, qui a mérité une attention particulière de la

Compagnie, & auquel elle a cru ne pouvoir refufer le premier acceffit,

a pour titre :

Arida tantùm.

Ne falutare fimo pingui pudeat fola, neve

Effectos cinerem immundum jactare per agros.

Le billet de l'Auteur de ce Mémoire demeurera cacheté, s'il ne juge pas à propos de fe faire connoître; mais on efpère qu'il en décidera

autrement.

Le troisième Mémoire, auquel on a penfé devoir également décerner Pacceffit, a pour devife: In tenui labor, at tenuis gloria; & au-deffous de cette devile, répétée fur le billet cacheté: Si quid boni, aperiatur; fin aliter comburatur. Cette addition à la devife paroîtroit devoir être imitée dans tous les cas pareils, où les Auteurs des Mémoires ne dédaigneroient pas de fe faire connoître. Ayant en conféquence ouvert le billet, nous y avons trouvé le nom de M. Reynaud la Gardette.

La queftion pour l'autre prix qui fera adjugé le 26 Août 1790, est telle:

'Eft-il utile ou défavantageux de greffer le múrier blanc, 1o. relativement à la végétation & à la durée de cet arbre; 2°. eu égard à la vie, à la fanté & à la vigueur des vers à foie dans leurs différentes mues; 3° par rapport à la quantité, à la qualité, à la force & à la fineffe de la foie?

Prix diftribué & proposé par la Société Royale d'Agriculture de Laon, dans fa Séance publique du 3 feptembre 1787.

Prix diftribué.

La Société Royale d'Agriculture de Laon avoit annoncé, dans la féance publique qu'elle a tenue le 22 Août de l'année dernière, en présence de M. l'Intendant, que M. le Duc de Charoft, l'un de ses Affociés, avoit bien voulu faire les fonds d'un prix de 600 liv. fur les deux queftions fuivantes:

1°. Quels font les avantages qui réfulteroient du defféchement des Marais du Laonnois?

2°. Quels font les grains, les plantes & les arbres les plus propres à être cultivés dans les terreins qui feront defféchés?

La Société a reçu douze Mémoires, parmi lefquels elle a distingué le No. 7, ayant pour devife: N°.

Labor omnia vincit improbus.... Virg.

dont l'Auteur eft M. Cretté de Palluel, Maîtré de la pofte aux chevaux de Saint-Denis, Seigneur en partie de Dugny, Correfpondant de la Société Royale d'Agriculture de Paris,

Le

N°.

Le Mémoire qui approche le plus de celui qui eft couronné, est le 3, qui a pour devife:

Claudite jam rivos, pueri, fat prata biberunt. Virg.

& dont l'Auteur eft M. Levafor, Contrôleur des Vingtièmes de la Généralité de Soiffons, au Département de Crépy en Valois.

Parmi les autres Mémoires, la Société a diftingué le N°. premier, portant la même devife que le précédent.

Elle a porté le même jugement du Mémoire coté No. 10, ayant pour devife:

Tantôt fon bras actif defféchant les marais,

De leurs dormantes eaux délivre les guérets.

Prix propofé.

La Société fe trouvant placée dans un canton de la Province dont le vin fait le principal commerce, elle a cru que, parmi les fujets de prix qu'elle est dans le cas de propofer chaque année, elle devoit choisir ceux qui font relatifs à la culture de la Vigne & à la façon du vin; l'une & l'autre adaptées à la nature des terres, du climat & de la température du Pays Laonnois.

La Société propofe donc, pour fujet du prix de 300 liv. qu'elle diftribuera dans fa féance publique qui fe tiendra au mois d'Août 1788, les questions fuivantes, relatives à la première divifion :

1o. Quelle est l'expofition la plus avantageufe des terres à vigne, pour rendre plus rare le fléau de la gelée, foit d'hiver foit de printems?

2°. Quelles font les espèces de terres qui conviennent mieux, foit à la vigne de Provins, foit à la grosse vigne?

3°. Quelles font les espèces de vignes que l'on cultive avec le plus d'avantages dans les différens cantons de cette Province? (On donnera la defcription de ces différentes espèces de vignes, & le nom qu'elles portent dans le Pays.)

4°. Quel eft le tems le plus favorable à la plantation de la vigne, quelle préparation exige la terre avant d'être plantée en vigne; les terreins nouvellement défrichés font-ils propres à cette plantation?

5°. Y a-t-il des moyens de préferver la vigne des accidens qu'elle éprouve de la part des infectes qui l'attaquent ? Ces infectes font: le man, connu dans le pays fous le nom de mulot, & le gribouri, espèce de Scarabée que l'on appelle pointerelle dans le pays.

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PROGRAMNE de 1789.

1°. Quelle règle doit-on fuivre dans la taille de la vigne, fur le nombre d'yeux qu'il faut laiffer, relativement à l'espèce de vigne, à la qualité du bois qui peut avoir été gelé l'hiver, & à la nature du terrein; &y a-t-il une manière particulière de tailler les céps mulotés?

2°. De quelle manière doit-on provigner la vigne, à quelle profondeur doit-on enterrer le provin ; quelle règle doit-on fuivre pour retirer la vigne, lorfqu'elle a été gelée au printems?

3°. Dans quel terrein la greffe de la vigne convient-elle, comment & dans quel tems faut-il pratiquer cette opération, ne nuit elle pas en général à la qualité du vin?

PROGRAM ME de 1790.

1o. Combien de labours doit-on donner à la vigne depuis le provignage jufqu'à la récolte?

2°. Quels font les tems les plus favorables à ces labours?

3°. La cra nte des gelées du printems ne doit-elle pas engager à retarder le liage de la vigne?

4°. Quel est le tems & la meilleure manière d'ébourgeonner, de rogner & d'éjurdenter la vigne, pour éviter la coulure qui pourroit étre une fuite de ces façons faites à contre-tems?

PROGRAMME de 1791.

1°. Les engrais font-ils abfolument néceffaires à la vigne; quelles font les espèces d'engrais qui conviennent, foit aux differentes espèces de vignes, foit aux différentes natures de terres à vigne?

2°. Lequel eft le plus avantageux, ou d'enfouir le fumier, ou de le répandre Jeulement fans l'enfouir?

3°. L'ufage de la marne, des cendres de tourbe ou de houille, eft-il avantageux aux terres à vignes

4°. Quelintervalle d'annees doit on mettre entre les fumages des vignes? 5°. Le terrage des vignes efl-il abfolument néceffaire, toute espèce de terre convient-elle à cette operation, & ne faudroit-il pas que la terre ait été, au moins pendant un an, expofée aux influences de l'air avant d'étre portée dans les vignes?