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de fa congélation), toutes les faifons ne font pas propres à la constater, parce qu'elle exige de la conftance, ou du moins une marche lente, dans les degrés d'humidité voifins de ce point, qui n'a jamais lieu en certaines faifons, & qu'on n'obtient que difficilement par artifice. Mais nous entrons dans celle des tems humides, où je me propose de fuivre ces expériences: j'en ai même déjà fait une première, que je vais rapporter, pour donner une idée plus diftincte de ce que je cherche, à mes Lecteurs, & en particulier à M. de Sauffure, qui pourroit foupçonner quelqu'illusion dans les expériences que j'ai faites à cet égard fous la cloche humide, fur-tout, parce que je n'ai rapporté de détails fur la marche rétrograde que relativement au cheveu,

J'ai une fenêtre bien ifolée, tournée au nord-eft, & donnant fur le petit parc de Windfor; & c'eft hors de cette fenêtre, à quelque distance, qu'ont été fufpendus les inftrumens dont je vais parler. Hier, à fix heures du matin, appercevant dans le parc une légère brume, qui couvroit comme d'une gaze les arbres éloignés, j'en conclus de même que d'autres fymptômes, que l'humidité étoit grande auprès de ma fenêtre, fans y être extrême. Je me propofai donc d'obferver conjointement le même hygromètre de M. de Sauffure, dont j'ai parlé à la fin de mon dernier Ouvrage, un hygromètre de baleine en travers (foit celui que je nomme le mien) & un hygromètre de baleine en long. Pour cet effet je les obfervai d'abord dans la chambre, avec un thermomètre de Farenheit, puis je les plaçai hors de la fenêtre : voici les obfervations, dans les momens propres à déterminer les marches refpectives, fupprimant ici les obfervations intermédiaires dont la principale utilité a été de m'avertir des momens où les marches changeoient.

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Il falloit expofer peu de tems après, ces hygromètres à l'humidité extréme réelle, pour être affuré qu'ils n'avoient point fubi de dérangement, & déterminer ainfi avec plus de sûreté leur marche précédente: c'eft ce que je n'ai pas pu faire à l'égard de celui de M. de Sauffure, parce qu'il

ne convient pas de le mettre dans l'eau, & que la boîte humedée n'eft pas un moyen affez exact pour une telle expérience: je la ferai donc en tems de brouillard, où mes hygromètres arrivent au même point que dans l'eau ; mais voici au moins la marche des deux autres inftrumens qui y furent mis.

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Rien donc, dans ces expériences n'indique que la baleine en travers (foit mon hygromètre) marche jamais en fens contraire de l'humidité, ni même qu'elle tende à devenir ftationnaire tandis que l'humidité augmente; ce qui eft un premier point important. L'expérience nous apprendra, fi au contraire la marche ne s'accélère point; à quoi l'on pourroit remédier par une Table. Mais en attendant, la grandeur de fa marche dans cette partie de l'échelle, en même-tems qu'elle eft fort utile dans l'observation, feroit feule une sûreté contre les irrégularités que l'expérience nous montre dans les petites marches correfpondantes, favoir, les reculs, la tendance à devenir flationnaire dans les grands degrés d'humidité, & la rétrogradation aux approches de l'humidité extrême. Ainfi, ne voyant rien jufqu'à préfent, qui me donne de la défiance contre cet hygromètre, j'ai confeillé à M. Hurter & à MM. Nairne & Blunt, conftructeurs d'inftrumens à Londres, de continuer d'en construire.

Fautes à corriger dans le Mémoire fur l'Hygrométrie, Cahier de juin dernier Page 451, feconde colonne verticale, 96,1, corrigez : 99,1.

452, troisième colonne,
fixieme colonne,

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LA VIE DE L'HOMME

Respectée & défendue dans les derniers momens, ou Inftru&ion, sur les foins qu'on doit aux Morts & à ceux qui paroiffent l'être, furles Funérailles & les Sépultures; Ouvrage dédié au Roi, A Paris, chez Debure l'aîné, Libraire, rue Serpente, hôtel Ferrand. 1 vol. in-8°.

EXTRA I T.

LA Philofophie, quoi qu'en puiffent dire fes détracteurs, porte aujourd'hui un œil éclairé fur tout ce qui peut intéreffer le bonheur des citoyens. Elle a jetté une maffe de lumière à laquelle rien ne peut résister, & qui a fait difparoître tous les préjugés. Tout eft examiné au flambeau de la raison, pesé à la balance de la juftice. Ceux qui font le mal ne peuvent plus fuir le déshonneur. Pourfuivis par le cri public, où pourroient-ils cacher leur honte! En vain éviteront-ils la rigueur des loix. Ils font condamnés par l'opinion publique, cette maîtreffe du monde, qui juge les princes, les grands & les petits, & fes jugemens font irrefragables.

L'Ouvrage que nous annonçons eft d'un citoyen eftimable, M. Thiery, qui pénétré dès grands abus qui fe commettent dans fa patrie, élève fa voix avec force pour tâcher de les faire ceffer. Il n'eft que trop d'exemples, dit M. Thiery, des perfonnes dont la mort n'étoit qu'apparente, & qui ont été enfévelies toures vivantes. On ne fauroit donc prendre trop de précautions pour conftater la mort véritable; car qui ne frémit d'effroi en penfant qu'il peut être cette victime de la négligence de ceux qui l'entoureront dans les derniers momens.

Une fenfibilité déplacée éloigne du mort tous fes proches, tous fes amis, enfin tous ceux à qui il fut cher. Livré à une garde-malade ou à des domestiques, on le dépouille. Une cupidité inexcufable le fait jetter fur la paille, crainte que des évacuations qui pourroient furvenir ne tachent les linges, les matelas. Par-là il fe trouve expofé au froid. On lui couvre le vifage.. ... Enfin, on ôre à la nature tous les moyens pour rappeler les forces, en fuppofant qu'elles ne foient pas tout-à-fait éteintes. Souvent il arrive que peu d'heures après la mort on le met dans la bière, &c.

M. Thiery fait voir combien les fignes d'une mort certaine font équivoques: auffi toutes les loix chez les différens peuples ont-elles fixé un délai plus ou moins long pour enfévelir le défunt. En France ce délai n'eft que de vingt-quatre heures; encore combien de fois abrège-t-on ce

tems!

Notre favant Médecin peint avec force le vice de nos loix & de nos

ufages à cet égard. Il s'adreffe à Louis XVI, que l'on fait defirer faire le bien. Il follicite des loix qui prefcrivent de laiffer le mort douze heures au moins dans fon lit tenu bien chaudeinent, le vifage découvert. Si on veut le changer de lit ; qu'il foit tranfporté dans un autre avec les mêmes précautions, & qu'il y demeure encore douze, vingt, trente, foixante heures, fuivant la nature de la maladie dont il fera mort.

M. Thiery propofe qu'on conftruise dans chaque Paroiffe des loges ou . lieux de dépôt pour y recevoir & traiter convenablement les morts lorfque la pauvreté ou l'indifférence les priveroient des foins qui leur font dûs. Enfin, on doit toujours porter le mort à la fépulture à vifage découvert, parce que les fpectateurs pourront s'affurer par eux-mêmes de fon état.

Ce que M. Thiery propofe ici pour tous les citoyens fe pratique pour les princes, les grands, les eccléfiaftiques. Eft-ce que tous les hommes, s'écrie-t-il, ne font pas égaux dans l'ordre de nature? Les diftinctions fociales font purement arbitraires. Celui que le fort a placé dans les dernières claffes de la fociété eft autant aux yeux du Philofophe que celui qui fe trouve dans les premières; & fi la fortune ne lui permet pas de donner fes foins à fes proches défunts, c'est à la fociéré d'y fuppléer.

Tout ceci eft déjà pratiqué, dit M. Thiery, par ce peuple philofophe dont les loix fages confolent quelques inftans l'ami de l'humanité. Il existe un lieu fur la terre où les droits de l'homme font refpectés. Dans cette île célèbre le citoyen repofe tranquillement fous l'égide des loix. L'Anglois eft sûr qu'on ne viendra pas troubler fon repos. Il n'y a que la loi qui règne: elle veille fur tous les inftans de fa vie, fur les jours mêmes de l'accufé, à qui elle a facilité tous les moyens de fe juftifier. Elle porte fes foins jufques fur ceux qui ne font plus. Le mort eft foigné pendant plufieurs jours comme s'il étoit encore plein de vie....O Anglois, cherchez à porter vos loix dans tout l'univers, & non point votre puiffance! Eft-il une manière plus noble de régner!

LETTRE

DE M. LE COUTE ULX DE PUY,

*

A M. DE LA MÉTHERI E.

MONSIEUR,

La lecture du N°. de Septembre de votre Journal de Phyfique, dans lequel vous expofez quelques expériences qui paroîtroient infirmer le fait de la décompofition de l'eau, m'ayant frappé par l'accord que j'ai trouvé

entre votre fyftême, que je crois le feul véritable, & les réflexions qu'avoit déjà fait naître chez moi l'examen attentif d'un phénomène naturel que j'ai toujours regardé comme la clef de la Phyfique-chimique, j'entends l'électricité; je vais vous en faire part.

Depuis long-tems je foupçonnois que l'élafticité de l'air ne pouvoit avoir d'autre caufe que fa confiftance muffiforme.

Depuis long-tems aussi je regardois, ainfi que vous, le phénomène de l'électricité comme une véritable combuftion; la diftinction des deux électricités, la comparaifon du feu qui en réfulte avec la détonation des gaz vital & inflammable m'avoit conduit à penfer que l'une étoit en quelque façon à l'autre ce que ces deux airs font réciproquement; c'étoit même eux, felon moi; mais ils avoient un obstacle à leur inflammation mutuelle qui n'exiftoit pas entre les deux électricités, ou plutôt entre les deux fluides que les Phyficiens ont vu être fluides libres non élastiques; & cet obftacle, vous nous le montrez, c'est l'obstacle général à toute combustion; c'eft l'eau: ôtez le, foit en chaffant fubitement cette eau par une dofe de chaleur étrangère affez forte, foit en la fuppofant un moment abfente, que deviendront ces fluides libres, non élastiques, cette partie aérienne qui, avec l'eau qu'elle rendoit vifqueufe, formoit ces bulles dont la chaleur fufpendoit intérieurement la force attractive; il est constant que par cette force même, cette pouffière infiniment fubtile & par-là y étant plus foumife, fe portera où elle fera plus attirée, pénétrera certains corps, fe fixera dans d'autres.

Prenons donc pour exemple ces deux fluides, je trouve qu'ils font plus attirés l'un par l'autre que par aucun autre corps, non qu'ils ne le foient bien chacun par eux-mêmes, mais ils le font infiniment plus l'un par l'autre par le pouvoir dont jouit le fluide déphlogistiqué de décomposer te fluide inflammable non moins attractif, mais plus neutralifé par la chaleur qui le conftitue inflammable, à la place de laquelle il fe fubftitue.

Ce pouvoir exclufif qu'a le premier fluide, qu'on appelera fi l'on veut l'oxigène, de dégager la chaleur, lui affurera routes les prérogatives qu'on lui attribue, mais non celle de faire une des parties conftituantes de l'eau; mais où il ira fe fixer, il pourra bien emporter avec lui, ou attirer par la tendance à la neutralifation une portion d'eau considérable qui dans beaucoup de corps, dans les métaux, par exemple, s'y trouvera auffi-tôt à l'état de glace par le partage fubit qu'ils feront de fa chaleur inhérente dont ils fe trouvent épuifés, & pourra en être chaffée enfuite pendant leur réduction, unie à la partie aérienne dans l'état d'air pur. L'hydrogène de même pourra être le nom de la partie aérienne de l'air inflammable qui paffe à travers certain corps, majs non les métaux ni Alint-glafs à la furface intérieure duquel elle fe dépofe, fuivant, étant libre ainfi que l'oxigène, la marche des fluides électriques.

L'expérience de M. Monge vérifie encore un de mes foupçons, que l'union

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