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8. La réfine.

9. L'extractif, au lieu de la matière extraâive.

10. L'extracto-réfineux quand l'extractif domine. 11. Le réfino-extractif quand la réline domine. 12. La fécule.

13. L'alcohol ou efprit-de-vin.

14. Alcohol de potafle, de gayac, de fcammonée, de myrrhe, &c. au lieu de teinture alkaline, de gayac, de fcammonée, de myrrhe, &c. 15. Alcohol nitreux, gallique, muriatique, &c. au lieu d'efprit de nitre dulcifié, teinture de noix de galle, acide marin dulcifié. 16. Ethers muriatique, fulfurique, acétique, au lieu d'éther marin,vitrio➡ lique, acéteux, &c.

17. Savons alkalins, terreux, acides, métalliques, &c. favonule d'huile de térébenthine, &c. au lieu de favon d'huile de térébenthine, & ainfi des favons avec toutes les huiles effentielles.

Telle eft la Nomenclature nouvelle: « On conçoit, dit M. Lavoifier; » qué nous n'avons pu remplir notre objet fans bleffer fouvent les ufages » reçus, & fans adopter des dénominations qui paroîtront dures & barbares dans le premier moment; mais nous avons observé que » l'oreille s'accoutumoit promptement aux mots nouveaux ».

D

Cette Nomenclature a été préfentée à l'Académie des Sciences de Paris, & voici le jugement qu'en ont porté fes Commiffaires : « Nous penfons donc qu'il faut foumettre cette théorie nouvelle ainsi que sa Nomenclature à l'épreuve du tems, au choc des expériences, au > balancement des opinions qui en eft la fuite, enfin, au jugement du public, comme au feul tribunal d'où elles doivent & puiffent » reffortir ».

MM. Haffenfratz & Adet substituent de nouveaux caractères à ceux qui étoient employés. Ne pouvant fuppléer à des gravures par des defcriptions, nous renvoyons à l'Ouvrage. Nous devons feulement donner un précis de leur méthode.

Nous avons employé, difent-ils, fix caractères généraux pour les fix claffes des corps fimples ou non décompofés. La ligne droite fert à défigner la première claffe ; le triangle, les terres & les alkalis; le demicercle, les fubftances inflammables; le cercle, les fubftances métalliques; le quarré enfin, les radicaux acides, & le quarré la pointe en haut les fubftances compofées non acidifiables, & dont on ne connoît point encore les compofans, tels que les huiles, l'efprit-de-vin, l'éther, &c. Pour diftinguer enfuite les différentes fubftances, ils placent la lettre initiale du nom latin de la fubftance; ainfi le figne qui exprime l'argent eft un cercle au milieu duquel eft l'A. Lorfque des fubftances commencent par la même lettre on met deux lettres; pour repréfenter l'arfenic, c'eft un

cercle avec un A & une S. En uniffant enfuite ces différens fignes, ils expriment les combinaisons des différentes fubftances.

Leur travail a mérité l'approbation de l'Académie & d'être imprimé fous fon Privilège.

MÉMOIRE

SUR LE PECHSTEIN DE MESNIL-MONTANT,

Lu à l'Académie des Sciences;

Par MM. DELARBRE & QUINQUET.

LA pierre que nous allons décrire & qui est un vrai pechstein, des environs de Paris, exifte dans plufieurs cabinets; mais elle y eft confondue avec le filex dont elle differe beaucoup, comme nous allons l'expofer. M. Faujas de Saint-Fond l'avoit reconnue pour pechftein, mais il· ignoroit qu'elle appartenoit à la lithologie des environs de la Capitale.

C'est à Mefnil-montant près Paris, dans la carrière à plâtre de M. Coving à environ foixante à quatre-vingts pieds de profondeur, que nous avons reconnu dans un banc d'argile des concrétions de pechstein difpofées àpeu-près comme le font les filex dans les marnes & les pierres calcaires. Auffi les Carriers ont-ils fait eux-mêmes cette comparaifon en nommant les rognons de pechstein qu'ils rencontrent depuis long-tems, de la pierre à fufil qui ne fait pas feu. Elle s'écrafe fous le coup de pioche, mais au moyen du briquet on obtient facilement des étincelles comme des autres fortes de pechsteins.

A environ onze à douze pieds au-deffous de la première maffe de pierre à plâtre & au-deffus du banc de grignard appartenant à la feconde maffe de cette pierre, il règne entre ce même banc de fix à huit pouces d'épaiffeur & un autre fupérieur, auffi de pierre à plâtre d'environ dix-huit pouces d'épaiffeur, (les Carriers par rapport à fon mêlange ne l'exploitent que comme moëllon) une couche de marne blanchâtre & qui devient puante quand on la frotte. Cette couche épaiffe d'environ quatre pieds & demi, eft tellement mêlangée dans fon milieu, d'argile brune verdâtre, que celle-ci compofe comme un banc diftinct d'environ fix à huit pouces d'épaiffeur. Nous ne regardons ces trois couches cohérentes enfemble, que comme un feul lit: c'est dans fa partie argilleuse, que fe trouve le pechstein en rognons ou en concrétions ifolées les unes des autres ; quelques-unes font rondes ou ovales, & d'une groffeur très-variée depuis celle d'un très-petit pois jufqu'à celle des noix. D'autres font

cylindriques, coniques, &c. Il y en a qui repréfentent des ftalagmites mamellonées branchues.

Elles font toutes difpofées horisontalement à une même hauteur de l'épaiffeur du banc qui les contient exclufivement aux autres couches marneufes fupérieures : elles ont reçu des empreintes dans le même fens horifontal des couches argileufes qui compolent leur gangue. Ces empreintes font garnies d'argille qui s'eft comme moulée dans les ftries ondulées dont chaque mamellon eft fillonné depuis fon fommet jusqu'à fa base. Souvent plufieurs de ces mamelons font comme groupés & portent fur une maffe folide & plus ou moins épaifle de la même pierre, dont le deffous eft également bériffé des mêmes protubérances.

Ce pechftein peut être brifé en tous fens; mais il éclate plus aifément dans le fens des ftries déjà décrites, & qui indiquent sa structure par

couches.

Sa couleur eft femblable à celle de la terre d'ombre foncée, il est par fois mêlé de jaune rougeâtre & tâcheté de points noirs: il a quelque peu de tranfparence; il reflemble affez au pechftein que j'ai aufli découvert en Auvergne (1).

Nous croyons devoir avertir qu'il faut fe hâter d'aller étudier à Mefnilmontant la formation ou la compofition du pechftein, parce que c'eft le feul endroit de ce côteau où l'on fouille la feconde maffe de pierre à plâtre, & que des éboulemens menacent de l'encombrer fous peu avec les

Ouvriers.

L'argile dans laquelle fort les concrétions dont il eft question, se sèche & s'exfolie affez promptement à l'air, elle devient blanche, légère, opaque, très-avide d'humidité, elle happe fortement à la langue.

La carrière l'offre fous un afpect bien différent. Lorfqu'elle eft pénétrée de l'humidité de la terre, elle a une forte d'apparence gélatineufe, elle éclate avec bruit fous le coup de pioche comnie le feroit une roche vive; fa fracture détermine celle du pechftein qui s'y trouve enfermé, elle a une forte de tranfparence vers fes bords, tranfparence qui mérite d'être comparée à celle que des hydrophanes prennent par l'eau.

Nous avons fait enlever plufieurs tranches de ces dépôts terreux qui paroiffent avoir été formés par la mer. Nous avons diftingué dans la plupart des fractures de l'argile de petits points ferrugineux, qui font

(1) Je communiquerai à l'Académie la defcription du pechflejn d'Auvergne que j'ai envoyé à M. de Sauffure le 10 octobre 1784, & dont j'ai fait part depuis à M. Daubenton. J'ai fait une collection des variétés des pechfleins étrangers: j'indiquerai fur-tout deux morceaux dont l'un m'a été donné par M. Besson, l'autre par M. Lavoifier. Ils ont décidément les caractères qu'affigne M. Daubenton aux vraies pétrifications ligneufes, on y reconnoît les prolongemens médullaires, les couches annuelles, les pores, &c,

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vraisemblablement le produit de la décompofition de quelques pyrites. C'eft à certe espèce de gurh ferrugineux qui fe trouve fouvent ifolé & fous forme de ftalagmites, quelquefois adhérent au pechftein, qui d'autres fois s'eft difpofé en manière d'herborisation, de taches ou d'enduit dans Pintérieur de l'argile & fur les parois de ces tentes, qu'il eft permis d'attribuer la coloration du pechftein dont nous nous occupons.

On obferve la plus grande analogie entre la difpofition des concrétions de ce pechftein dans les argiles & celle du filex dans les marnes & les pierres calcaires.

Il nous paroît probable que le pechftein de Mefnil-montant affez bien nommé par les ouvriers filex tendre, eft auffi l'ouvrage ancien de la mer, dont les eaux tenant en diffolution des principes filiceux, fpathiques, gypfeux, &c. ont pu braffer les terres calcaires & argileufes, dans lefquelles le pechftein fe trouve. Ces marnes ont dû conferver la plupart, & plus ou moins long-tems un certain degré de mollefle, de manière qu'en vertu de leurs affinités, différens principes, tenus en diffolution, fe feront réunis, fe feront coagulés ou criftallifés, & auront donné naiffance au quartz, au filex, au pechftein, &c. fuivant la nature & la proportion de ces principes.

Ces réflexions nous conduisent à une question auffi difficile qu'impor tante. Dans des dépôts femblables à ceux de Mefnil-montant, le filex, le pechftein, le gypfe, le fpath pefant, ont ils été formés entièrement fous les eaux de la mer, ou bien le travail ne s'eft il achevé que pendant ou après la retraite des eaux? Sans prétendre la réfoudre, nous obferverons que le pechftein, de Mefnil montant eft au milieu de l'argile humide dans un tel état de confervation & de molleffe apparente, qu'il femble qu'en l'extrayant de fon enveloppe on arrête la formation fucceffive de fes couches.

Nous avons pris des renfeignemens fur cette pierre dans les autres endroits où l'on exploite des maffes de plâtre; nous avons jufqu'ici inutilement parcouru le plus grand nombre des carrières ouvertes à Mefnil-montant, à Belleville, à Montfaucon, à Montmartre, à Pantin, à Bagnolet. Nous avons bien reconnu à Pantin & à Montmartre dans les endroits où l'on exploite la feconde maffe de plâtre, la continuité de la couche marneufe, argileufe dans la partie moyenne de fon épaiffeur & appuyée fur le grignard; mais elle ne contient point de pechstein. Les ouvriers à qui nous avons montré cetre pierre fous le nom de 'filex qui fait difficilement feu, ne la connoiffoient point, & nous ont assuré n'en avoir point encore trouvé.

Nous n'avons pas non plus retrouvé à Pantin & à Montmartre dans les dernières couches de la première maffe de plâtre les infiltrations vraiment filiceuses par couches & par rognons, qu'on fait être communes

1

à Mefnil-montant (1). Nous nous propofons d'infifter fur les recherches que nous n'avons encore pu faire qu'à la hâte; nous examinerons fur-tout fi la préfence de ces matières filiceufes ne feroit pas l'indice du pechftein dans les argiles placées au-deffous des feconds bancs gypfeux.

Après avoir décrit le fite & la difpofition du pechstein des carrières de Mefnil-montant, nous terminerons ce Mémoire par quelques obfervations fur les caractères extérieurs de cette pierre.

Cette fubftance appelée pechftein a été bien connue de Bergman. Il dit, vol. 2, page 76, K, la croûte pierreuse que le célèbre de Born appelle fpath de poix, devient quelquefois tranfparente dans l'eau, suivant fon obfervation, & elle s'approche de la nature des opales par un tiffu lâche ; je l'ai trouvée compofée pour la plus grande partie de quartz pur, d'un peu d'alumine, & d'une très-petite portion de chaux.

En attendant que nous ayons pu rapprocher par l'analyse les différentes fortes de pechftein, nous indiquerons ici quelques-uns des caractères qui peuvent fervir à les faire diftinguer du filex. Outre la furface luifante un peu graffe & femblable à celle des réfines, qui appartient à toutes les espèces de pechftein, & qui leur a fait donner le nom générique de pierre de poix, la pefanteur & la dureté de ces deux pierres rempliffent très-bien l'objet propofé.

M. Briffon a bien voulu nous faire le plaifir de nous donner le rapport de la pefanteur du pechftein de Mefnil-montant à celle du filex:

Le pechstein pèle

Le filex

21685
25941

La différence eft, à peu de chose près, comme cinq à fix. Cette forte de pechstein devient la troifième dans l'ordre des pefanteurs spécifiques des fix variétés des pechfteins étrangers foumis jufqu'à préfent à ses expériences.

L'épreuve de la dureté, peut-être moins sûre, ne laisse faillante, elle devient auffi'plus commode aux Naturaliftes qui voyagent. pas d'être Le pechftein éclate fous la preffion de l'ongle dans les endroits où il eft mince: il fe réduit en fragmens multipliés fous le coup de marteau; s'il donne moins d'étincelles fous le choc du briquet que la pierre à fufil, c'est

(1) Depuis la lecture de ce Mémoire, M. Quinquet a rapporté de Montmartre des femblables concrétions filiceufes dans des pierres à plâtre. C'eft une forte de pétrification de la matière gypfeufe; on diftingue par place dans la tranche du filex une texture grenue modelée d'après la criftallifation confufe du gypfe qui dans des endroits a disparu & dans d'autres a été fimplement agglutiné par la matière filiceufe. Dans plufieurs échantillons l'on remarque que l'infiltration filiceufe a pris la même couleur que celle de la pierre à plâtre, fi bien qu'il eft par fois difficile de diftinguer à la vue fimple, l'endroit où s'eft arrêtée l'infiltration filiceule.

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