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Plan d'une Carte Phyfique, Minéralogique, Civile & Ecclefiaflique de la Franche-Comté & de fes frontières, qui comprennent une grande partie des Montagnes de la Bourgogne & de la Champagne, les Vôges jufqu'à Sainte-Marie-aux-Mines, le Sundgam, la Principauté de Porentrui, la partie de la Suiffe depuis Soleure jufqu'à la perte du Rhône, en paffant par les lacs de Bienne, de Neuf Châtel & de Genève. On y a ajouté quelque chofe du Canton de Fribourg & du pays du Valais, avec le cours de l'Arve depuis Chamouni jufqu'à fon embouchure: Ouvrage dédié à MM. de l'Académie de Befançon, par le P. CHRYSOLOGUE, de Gy, Capucin, Membre de la même Académie & de celle de Heffe-Caffel, Obfervation d'une Trombe de mer, faite à Nice de Provence en 1780: adreffée à M. FAUJAS DE SAINT-FOND; par M. MICHAUD, 284 Traduction d'une Lettre écrite à M. le Baron DE DIETRICH, par M. DE TREBRA, au fujet du nouveau procédé de l'Amalgame de M. DE BORN; lue à l'Académie des Sciences au mois de Mars 1787, 289 Obfervations fur la culture & les ufages économiques du Genét d'Espagne par M. BROUSSONET: présentées le 8 Décembre 1785 à la Société d'Agriculture de Paris, Defcription & ufage d'un Thermomètre pour mesurer les degrés de chaleur fupérieure, depuis la chaleur rouge jufqu'à la plus forte que des vaiffeaux de terre puiffent fupporter; par JOSIAH WEDGWOOD, Membre de la Société Royale de Londres, & Faïancier de la Reine, extrait d'un Mémoire communiqué à la Société Royale, le 9 Mai 1782, & publié dans le foixante douzième volume des Tranfadions Philofophiques: traduit de l'Anglois, 299 Suite d'Expériences fur le Charbon; par M. DE LA MÉTHERIE, 309 Lettre de M. BESSON, à M. DE LA MÉTHERIE, Nouvelles Littéraires,

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J'AI

APPROBATIO N.

'Al lu, par ordre de Monfeigneur le Garde des Sceaux, un Ouvrage qui a pour titre: Obfervations fur la Phyfique, fur l'Hiftoire Naturelle & fur les Arts, &c. par MM. ROZIER, MONGEZ le jeune & DE LA METHERIE, &c. La Collection de faits importans qu'il offre périodiquement à fes Lecteurs, mérite l'attention des Savans; en conféquence, j'eftime qu'on peut en permettre l'impreffion. A Paris, ce 21 Avril 1787,

VALMONT DE BOMARE.

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JOURNAL DE PHYSIQUE.

MAI 1787.

EXTRAIT D'UN MÉMOIRE

SUR LA STRUCTURE DES CRISTAUX DE SCHORL, Lu à l'Académie des Sciences, le 30 Mars 1787;

Par M. l'Abbé HA ü Y.

L'AUTEUR, guidé par la feule ftructure des criftaux, avoit déjà reconnu que parmi les fubftances rangées jufqu'ici dans le genre des fchorls, il y en avoit plufieurs qui appartenoient à des genres différens (1). Il fe propofe, dans ce Mémoire, de déterminer la figure des molécules intégrantes dont font compofés les cristaux que l'on doit regarder comme de véritables fchoris, & les loix de ftructure auxquelles eft foumife leur formation; mais il avoue que ce genre eft peut-être de tous celui qui préfente le plus de difficultés. Une des principales confifte en ce que plufieurs des criftaux dans lefquels l'obfervation indique une ftructure commune, s'offrent fous des formes qu'il femble d'abord impoffible de ramener à la même origine, ces criftaux ayant des faces qui, quoique femblables & également inclinées, font placées fur les uns en fens contraire de la pofition qu'elles occupent fur les autres. Au refte, ces difparates qui, au premier coup-d'œil, femblent ne laiffer aucune prife à la théorie, fervent enfuite à la confirmer, lorfqu'elle eft parvenue à les rapprocher, & à trouver le point commun dans lequel elles fe confondent.

M. l'Abbé Haüy fe borne dans ce Mémoire à traiter des fchorls qui ont la propriété de s'électrifer par la chaleur, & de ceux qui font en prifmes exaëdres, dont les uns ont leurs deux fommets à trois faces, & les autres un fommet à deux faces, & le fommet oppofé à quatre faces.

D'après la diffection des criftaux, faite en fuivant les joints naturels des lames, l'Auteur a trouvé que la forme primitive des fchorls étoit

(1) Voyez les Mém. de l'Acad. 1784, & les Mém. de Physique, 1786, janvier, page 63.

celle d'un rhomboïde obtus, (Pl. I, fig. 1) dont le grand angle BAN, déterminé rigoureusement par le calcul, eft de 113° 34′ 40′′, & le petit angle ABD, de 66° 25′ 20′′. Il eft rare de rencontrer cette forme parmi les fchorls. Le plus fouvent les deux fommets du thomboïde font féparés par une espèce de prifme intermédiaire, & de plus, on voit des faces accidentelles, à la place de certains angles folides & de certaines arètes du

cristal.

Ce rhomboïde eft fufceptible d'être fous-divifé, comme celui du grenat, par des fections faites fur les petites diagonales AD, DC, DG, & fur celles qui leur correfpondent dans la partie inférieure. Il fuit de-là que les molécules des fchorls font auffi des tetraedres, mais moins réguliers que ceux du grenat, puifque ces derniers ont toutes leurs faces ifocèles, égales & femblables, au lieu que ceux du fchorl n'ont que deux triangles ifocèles, égaux & femblables, dont chacun eft la moitié d'une des faces du rhomboïde; les deux autres triangles font fcalènes, quoique toujours égaux & femblables, & leurs côtés font formés par la petite diagonale d'une des faces, l'arête oppofée & l'axe du cristal.

La plupart des modifications de forme qui résultent des loix de décroiffement que fubiffent, dans les criftaux fecondaires, les lames appliquées fur le noyau, ont une analogie fenfible avec les principales variétés du · fpath calcaire. On connoît dans le genre de ce fpath trois rhomboides différens; l'un eft celui du fpath d'Iflande qui donne la forme primitive: le fecond est un rhomboïde beaucoup plus obtus & que plufieurs Naturalistes ont nommé fpath lenticulaire ; M. l'Abbé Haiiy a prouvé que.ce rhomboïde étoit uniquement compofé de molécules femblables au fpath d'flande, & que fa forme applatie venoit de ce que les lames appliquées fur le noyau décroiffoient, vers leurs deux bords fupérieurs, par des fouftractions d'une rangée de molécules (Voyez l'Ouvr. cité, page 77). Le troisième rhomboïde a fon fommet formé par trois angles aigus. C'eft le même que préfente le grès de Fontainebleau, dont la criftallifation eft commandée par la matière calcaire qui fe trouve mêlangée dans ce grès avec la matière quartzeufe.

Le même Académicien a fait voir, (ibid. p. 108) que ce troisième rhomboïde étoit auffi un affemblage de petits rhomboïdes de forme primitive, & que les décroiffemens fe faifoient ici fur les deux angles latéraux des lames de fuperpofition, & toujours par une fimple rangée de molécules. Enfin, il réfulte de la théorie de l'Auteur, que les faces verticales qu'on obferve fur certains criftaux calcaires, & en particulier für celui qui eft à douze faces pentagonales, (ibid. p. 86) font produites par des fouftractions de deux rangées de molécules fur l'angle inférieur des lanes de fuperpofition. D'après ces principes, on concevra aifément les modifications de forme que nous offrent les criftaux de schorl.

PREMIERE VARIÉTÉ.

Schorl à neuf pans, avec des fommets à trois faces (fig. 2).

Cetre forme eft celle que prennent ordinairement les tourmalines de Ceylan, d'Espagne, de Madagascar (1), &c. Les faces BELXR des fommets, & les trois pans 1.CGUX du prisme, adjacens à ces faces, font des pentagones; les fix autres pans du prifme font des rhombes allongés.

Concevons que ces fix pans foient prolongés jufqu'à ce qu'ils fe rencontrent, & qu'en même-tems les pentagones des fommets s'étendent au-delà de leur bafe LX, jufqu'à ce qu'ils entrecoupent les pans dont on vient de parler. Nous aurons un dodecaedre à faces rhomboïdales, qui pourra être conçu comme formé par une application fucceffive de lames rhomboïdales empilées fur les deux fommets de la forme primitive représentée (fig. 1), ou feulement fur l'un de ces fommers. Suppofons maintenant que les lames de fuperpofition décroiflent fur les trois angles qui correfpondent aux angles A, G, C (2), par des fouftractions de deux rangées de molécules. En appliquant ici le raifonnement que P'Auteur a fait par rapport au fpath calcaire à douze faces pentagonales, (Effai, &c. pag. 84 & 88) on en conclura que les faces produites par ce décroiffement doivent avoir une fituation parfaitement verticale comme celle des pentagones LCGUX (fig. 2), & l'on aura ainfi la ftructure de la variété dont il s'agit ici.

Si les décroiffemens fe faifoient à la fois fur les trois angles inférieurs des deux fommets, c'est-à-dire, fur les angles A, C, G, (fig. 1) & en même tems fur les angles intermédiaires du fommet oppofé, il en réfulteroit un dodecaedre à faces pentagonales, analogue à celui du fpath calcaire; mais cette modification de forme n'a pas encore été obfervée parmi les tourmalines.

(1) Pour éprouver en général la propriété électrique des tourmalines, M. l'Abbé Hauy, après les avoir fait chauffer, préfente un de leurs fommets à l'une des extrémités d'une petite aiguille de cuivre, femblable à une aiguille de bouffole, & fufpendue librement fur un pivot de même métal, non ifolé. Chaque fommet de la tourmaline agit alors par attraction fur l'aigaille; mais pour conftater l'état pofitif d'un des côtés de la tourmaline, & l'état négatif de l'autre, l'Auteur préfente fucceffivement chaque extrêmité de cette pierre à un fil de foie délié, de quelques lignes, attaché au bout d'un bâton de cire d'Espagne électrifé par frottement. En vertu de cette dernière opération l'extrémité du fil de foie a acquis une électricité négative, d'où il fuit qu'elle doit être conftamment repouffée par l'extrémité négative de la pierre, & attirée par l'extrémité pofitive, comme l'expérience le fait voir. Ce petit appareil est également fimple & facile à trouver ainfi qu'à tranfporter. (2) On fuofe ici que le point D eft l'extrémité fupérieure de l'axe du cristal.

SECONDE VARIÉTÉ.

Schorl à neuf pans, dont un des fommets eft exaëdre.

Imaginons que dans le cristal de la variété précédente, trois des angles folides du fommet inférieur, pris alternativement, favoir, les angles G,O,I, (fig. 2) fe trouvent remplacés par des facettes triangulaires, telles que CZU, dont les côtés CZ, UZ, foient parallèles aux lignes que l'on meneroit par les points H, D, d'une part, & H, M, de l'autre, on aura la nouvelle modification de forme que nous venons d'indiquer. Alors les pentagones LCGUX deviendront des rectangles LCUX, & les exagones DCGHIN fe changeront en d'autres exagones HZCDNS, qui auront leurs côtés oppofés parallèles entr'eux.

Les faces CZU réfultent d'une loi de décroiffement par une fimple rangée de molécules fur les angles latéraux B, N, F,(fig. 1) des lames de fuperpofition. Ce décroiffement donne 99° 35′38′′ pour la valeur de l'angle ČZU, & 40° 12' 11" pour chacun des angles ZCU,ZUC, conformément à l'obfervation. Cette loi eft la même qui détermine la forme du fpath calcaire rhomboïdal à fommets aigus, (Effai, &c. p. 108) en forte que fi les facettes CZU fe prolongeoient jufqu'au point de fe rencontrer, & qu'il s'en formât de femblables fur les angles du fommet fupérieur, on auroit un rhomboïde aigu, qui feroit à la forme primitive du fchorl, ce qu'eft le rhomboïde aigu du fpath calcaire relativement au fpath d'Iflande.

L'inclinaifon de la facette CZU fur le rectangle CUXL, eft fenfiblement égale à celle de l'arète ZH, fur l'exagone fitué derrière cette arrète & interpofé entre les deux exagones DCZHSN, UZHFPM. Cette égalité a fourni à l'Auteur des données pour calculer rigoureusement les angles plans ou folides des fchorls. Le calcul donne pour la valeur de chacune des inclinaifons citées, 136° 54′ 40′′, ce qui s'accorde avec

l'observation.

TROISIÈME VARIÉTÉ.

Schorl à deux fommets exaëdres très-obtus (fig. 3).

par

Ce fchorl fe trouve en gros criftaux dans plufieurs granits. Les faces des fommets qui font ordinairement affez nettes, préfentent trois exagones fcurng, cfoiab, dbcutk, qui fe réuniffent leur angle fupérieur, & entre lefquels font interpofés trois rhombes fogh, rutl, baed. Pour que ces différentes faces aient les figures qui viennent d'être indiquées, il faut que le prifme foit exaëdre, & dans ce cas fa furface eft composée de fix exagones irréguliers, tels que hgnxp d; mais ordinairement ce prifme eft chargé de ftries, & fubit des arrondiffemens qui

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