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Figure 2.

B L'octovalve vu par-deffous le corps.

D Membrane mufculeufe représentée en C avec fes coquilles.
E Partie du corps un peu concave.

F Plis de la membrane adipeufe, lefquels reffemblent à des cornes. G Intervalle en forme de raiaure entre le corps.de l'animal & fes appendices ou fa membrane mufculeufe.

(Note du Rédacteur.) Nous apprenons avec regret que le Chevalier des Hayes habitant de Tivoly, proche les Cailles du fond de l'ile la Vache, originaire de Normandie, l'un des favans les plus diftingués de la Colonie françoite de SaintDomingue, par l'étendue de fes connoiffances & fon amour pour les lettres, s'étant échauffe confidérablement dans les montagnes qu'il habitoit & où il faifoit des oblervations d'Hiftoire-Naturelle, ayant été expofé fubitement à une pluie froide très-abondante, fut attaqué d'une maladie qui l'a conduit au tombeau.

LETTRE

DE MM. ADET, D. M. P. ET HASSENFRATZ,

A M. DE LA MÉTHERIE.

MONSIEUR

ONSIEUR,

En préfentant dans votre difcours fur le progrès des fciences un précis de la théorie des chimiftes modernes, votre intention a été fans doute qu'on pût la comparer avec celle de Sthal. Mais pour qu'on fût à portée de le faire, il ne falloit point, ce nous femble, omettre aucun des objets contenus dans le tableau que vous réduifiez en petit, & il falloit en outre les copier avec la plus févère exactitude. Tous ceux qui ne connoî. front la théorie moderne que d'après ce que vous en dites, ne pourront en avoir une idée jufte; ils y verront des erreurs, au lieu de vérités la croiront appuyée fur des hypothèfes, plutôt que fur des faits, & la jugeront fans en être inftruits. Cet inconvénient ne peut manquer de nuire à la fcience fi on ne cherche les moyens d'y remédier; auffi nous n'avons point eu d'autre deffein en vous écrivant cette lettre, que de vous éclairer ainfi que ceux qui ont lu votre difcours, fur les erreurs qui vous

ont échappé, & de diffiper les nuages dont on veut envelopper une doctrine où tout paroît de la plus grande clarté.

1o. On n'admet, dites-vous, dans la nouvelle théorie, que deux terres élémentaires; favoir l'argile, & la terre vitrifiable; mais aucun des chimistes pneumatiftes n'a rejetté les autres, puifqu'il n'exifte point d'expérience qui prouve que la chaux, la magnéfie & la terre pelante foient des modifications de l'argile ou de la terre vitrifiable.

2o. Vous dites que fuivant les pneumatiites l'air pur eft le corps qui contient le plus de matière de la chaleur; mais aucune expérience directe ne l'a démontré, & vous devez favoir auffi bien que nous, Monfieur, qu'on ne croit aujourd'hui que ce qui eft appuyé fur des faits.

3°. L'air pur, l'air inflammable, la moffete ne font point, comme vous l'annoncez, des fubftances élémentaires pour les chimistes modernes; ils ont toujours regardé ces fluides élastiques comme des corps non décomposés.

4°. L'air nitreux, ajoutez-vous ensuite, eft regardé d'après l'expérience de M. Cavendish comme un compofé de fept parties d'air pur, & de trois parties d'air phlogistiqué. Ce rapport de fept à trois eft celui qui exifte entre l'air pur & la moffete dans l'acide nitreux, & non dans le gaz nitreux.

5°. Le foufre, le phofphore, les métaux, ne font point regardés dans la doctrine moderne comme des fubftances élémentaires, mais comme des fubftances non décomposées ; il en eft de mêine de la terre pefante que F'on n'a jamais rangée parmi les fubttances métalliques, puifque nous n'avons pas d'expériences qui nous mettent dans le cas de lui affigner une place parmi les métaux.

6. L'air vital dépouillé de fa chaleur eft appelé principe oxygine ou acidifiant, parce que le produit des différentes combuftions, ou des combinaisons de ce principe eft toujours un acide: aucun chimiste pneumatifte n'a jamais dit que l'air vital en s'uniflant avec une fubftance donnoit toujours un acide; l'acidification, fi nous pouvons nous fervir de ce terme, dépend & de la nature de la bafe avec laquelle fe combine l'air vital, & des proportions de ce principe. Nous ne vous offrirons pour preuve de cette affertion, que la formation de l'eau & de l'acide marin déphlogistiqué.

7°. Lorfqu'on veut que le charbon foit étranger au fer & au zinc; nous croyons qu'on n'a pas tort. Nous avons retiré une grande quantité de charbon fous l'état de plombagine d'une diffolution de zinc dans l'acide vitriolique, & nous aurons l'honneur de vous en envoyer une partie.

8°. Les huiles, dites-vous, contiennent fuivant les pneumatiftes, 0,85 de fubftance charbonneufe, & 0,15 de gaz inflammable. Nous vous obferverons qu'on n'a point encore déterminé les proportions de matière charbonneufe

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charbonneufe, & de gaz inflammable dans toutes les huiles; le rapport de ces deux fubftances doit varier dans chaque efpèce d'huile.

9°. Le charbon, ajoutez-vous autre part, mis fous une cloche pleine d'air pur, & étant allumé brúle, l'air pur eft changé en air fixe, dit-on.. C'eft M. Lavoilier qui a fait cette découverte; & cet illuftre chimifte n'avance que ce qui lui eft confirmé par l'expérience, & par l'obferva-1 tion; tout le monde feroit convaincu de cette vérité, fi avant de s'élever contre les conféquences que M. Lavoifier a tirées de fes expériences, on les eût répétées avec l'exactitude qu'il a toujours apportée dans fes travaux (1).

10°. On doit conclure, dites-vous, enfuite dans cette hypothèse que le charbon doit fe trouver par-tout où il y a de l'air fixe.

1o. Dans les marbres, les pierres, calcaires, &c.

2o. Dans les mines minéralisées par l'air fixe.

3°. Dans le fer, l'acier, le zinc.

4. Dans le minium, & le plus grand nombre des chaux métalliques. °. Dans les alkalis aérés.

6. Dans les alkalis & chaux phlogistiqués.

7°. Dans toutes les fubftances animales & végétales.

8°. Dans la poitrine des animaux.

Nous vous obferverons, 1°. que le charbon ne fe trouve point dans les pierres calcaires, libre de toutes combinaisons. Il y eft uni avec Foxygine, & par conféquent fous l'état d'air fixe. Ainfi dans le tartre vitriolé, le foufre n'eft point uni à l'alkali fous l'état de foufre, mais fous. l'état d'acide vitriolique, qui eft le résultat de fa combinaison avec Fair pur.

2°. Que dans le fer, l'acier, le zinc, la poitrine des animaux, le charbon fe préfente fans être combiné avec l'air vital; tandis que dans le minium, les chaux métalliques, les alkalis aérés, les alkalis & chaux phlogistiqués, il eft fous l'état d'air fixe.

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Vous pouvez donc voir, d'après cela, Monfieur, que la doctrine moderne n'admet point une fubftance inflammable dans tous les corps où vous dites qu'elle ne peut s'empêcher d'en reconnoître l'exiftence. Dans les marbres, par exemple, il n'y a point de fubftance inflammable; en effet, on ne peut ranger l'air fixe parmi les fubftances combuftibles car tous les corps combustibles font ceux qui ont une certaine tendance à se combiner avec l'air pur: or, l'air fixe n'a point d'affinité avec l'oxygine, au moins aucune expérience ne l'a prouvé. Il en eft de même de la bafe du inflammable qui conftitue l'eau par fon union avec l'oxygine. L'eau ne peut point être le corps le plus inflammable de la nature; car l'eau n'eft

gaz

(1) MM. Adet & Haffenfratz travaillent fouvent dans le laboratoire de M. Lavoifier...

point un fimple mêlange de gaz inflammable & d'air vital; elle est le produit de la combinaison des deux bafes de ces deux fluides élastiques; or, la base du gaz inflammable étant faturée d'air vital, doit former un compofé qui ne doit plus avoir d'affinité avec ce dernier corps, comme nous voyons le foufre conftituant l'acide vitriolique par fon union avec l'oxygine, ne plus avoir de tendance à se combiner avec lui une fois qu'il en eft faturé.

Nous avons l'honneur d'être, &c.

Paris, ce 21 Février 1787.

LETTRE

DE M. DE LA MÉTHERIE,

MONSIE

ONSIEUR;

A M

Les reproches que l'on me fait fur les prétendues erreurs qui me font échappées dans l'expofé que j'ai fait de la nouvelle doctrine, font com muns à M. de Morveau comme à nioi; car fa Table fynoptique du même Cahier représenté une partie de cette doctrine de la même manière que mon Difcours préliminaire. Il dit que la figure répétée avec les crochets exprime que la fubftance qu'il repréfente dans le systéme eft réputée fimple, ou du moins un élément chimique jusqu'à présent non décompofé. Tels font dans la quatrième hypothèse, le gaz inflammable, le foufre & les métaux,

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Sans me permettre de réflexion fur la manière de la Lettre précédente que j'ai imprimée, parce qu'elle m'eft adreflée, j'obferverai que fi la doctrine qu'on foutient étoit de la plus grande clarté, pourquoi eft-elle rejetée jufqu'à ce moment prefqu'unanimement par toute l'Europe fa→ vante? &c. &c. &c. Lorfque les Priestley les Cavendish, les Schéele, les Bergman, &c. ont annoncé leurs fuperbes expériences, qui ont fi fort reculé les limites de la fcience, cette même Europe n'a eu qu'une voix pour en reconnoître la vérité, & les admirer. Qu'on en produife de femblables, & aufli tôt j'embraffe la nouvelle doctrine. ... Mais je dois à mes Lecteurs de leur indiquer les fources où j'ai puifé: c'eft ce que je vais faire article par article.

Objection première. On n'admet, dites-vous, dans la nouvelle théorie que deux terres élémentaires; favoir, l'argile & la terre vitrifiable, &c,

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