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NOUVELLES LITTÉRAIRES.

TERTIA Differtatio Botanica de Ruizia, Affonia, Dombeya, Pentapete, Malvavifco, Pavonia, Hibisco, Laguna, Cienfuegofia, Guaribea, Pachira, Hugonia, & Monfonia; Autore ANTONIOJOSEPHO CAVANILLES, Hifpano-Valentino, è Societate Regia vulgo Bascongada, &c. Parifiis apud Francifcum-Amb. Didot: 1787, cum approbatione & privilegio Reg. Scient. Academia Parifienfis, in-4°. de 76 pages & 39 Planches. Prix, 18 liv.

Cette Differtation fait fuite aux deux que nous avons déjà annoncées du même Auteur. Elle embraffe quatre-vingt-dix-fept efpèces, diftribuées en treize genres, dont il y en a fix de nouveaux.

L'Auteur a examiné avec le plus grand foin toutes les plantes dont il parle. Et en ayant cultivé une partie, il a vu des chofes qui étoient échappées à beaucoup d'autres Botaniftes.

Cependant des defcriptions, quelque détaillées qu'elles foient, laiffent toujours beaucoup à défirer. C'est ce qui a engagé le favant & laborieux Auteur à faire graver la plus grande partie des plantes qu'il a décrites. Il les deffine lui-même avec beaucoup de vérité ; & l'Artifte qui les grave y met un grand fini. Les trente-neuf planches de cette troifiéme Differtation font de la plus belle exécution.

La Botanique devenant aufli étendue, il feroit à fouhaiter que différens favans traitassent ainfi chaque famille féparément : nous ne pouvons qu'exhorter M. l'Abbé Cavanilles à continuer fa belle entreprise,

Mémoires d'Agriculture, d'Economie rurale & domeftique, publiés par la Société Royale d'Agriculture de Paris: année 1786, trimeftre d'hiver. A Paris, chez Cuchet, Libraire, rue & hôtel Serpente, un vol. in-8°.

Ce nouveau trimestre n'eft pas moins intéreffant que les précédens, & prouve que la Société s'occupe de tous les moyens de perfectionner en France l'Agriculture.

Defcription des Gîtes de Minérai, des Forges & des Salines des Pyrénées, fuivie d'Obfervations fur le Fer mazé & fur les Mines des Sards en Poitou ; par M. le Baron DE DIETRICH, Secrétaire Général des Suiffes & Grifons, Membre de l'Académie Royale des Sciences, de la Société Royale de Gottingue, & de celle des Curieux de la Nature de Berlin, Commiffaire du Roi à la vifite

des Mines, des Bouches à feu & des Forêts du Royaume: 2 vol.
in 4°. ornés de Planches. A Paris, chez Didot fils aîné, Libraire,
rue Dauphine, Cuchet, Libraire, rue & hôtel Serpente; & à Strasbourg,
chez Treuttel, Libraire.

Nouvelles inftructives bibliographiques, hiftoriques & critiques de
Médecine, Chirurgie & Pharmacie, pour l'année 1787, ou Recueil
raifonné de tout ce qu'il importe d'apprendre pour être au courant
des connoiffances & à l'abri des erreurs relatives à l'art de guérir,
dédié à S. A S. Monfeigneur le Duc d'Orléans, Premier Prince du
Sang; par M. RETZ, tome troisième. A Paris, chez Méquignon
l'aîné, Libraire, rue des Cordeliers, près des Ecoles de Chirurgie.
Ces nouvelles font un abrégé de tout ce qui s'eft paffé de neuf en
Médecine pendant l'année 1786. L'Auteur n'a rien omis de ce qui
pouvoit rendre cet Ouvrage inftructif & piquant.

M. Herschel en examinant de nouveau la planète qu'il a découverte,
a apperçu deux petits points lumineux qu'il a reconnus après plufieurs
obfervations être deux fatellites de cette planète. La révolution du
premier eft d'environ huit jours, & celle du fecond de quatorze.

Extrait d'une Lettre de M. KIRWAN, de la Société Royale de Londres,
à M.***, de l'Académie de Dijon.

« La nouvelle que vous me donnez des diffentions de votre Académie
» m'affligent très-fenfiblement. . . . Si les chofes prennent un mauvais
» tour, c'est bien malheureux pour l'honneur de votre ville, qui alloit jouir
» de la même réputation pour la Chimie philofophique dont Edimbourg
» jouit pour la Médecine, & Upfal pour la Minéralogie, où l'élite des
>> jeunes étudians de toutes les nations européennes vont fe rendre; j'allois
>> moi-même recommander quelques jeunes gens de ce pays d'aller à
Dijon apprendre la Chimie. ...»

Londres, ce 9 janvier. 1787.

TABLE

DES ARTICLES CONTENUS DANS CE CAHIER.

DU
U Charbon des Métaux ; par M. PRIESTLEY,
page 81
Lettre de M. PASUMOT, Ingénieur du Roi, &c. à M. DE LA
MÉTHERIE, fur les endroits où l'on peut faire collection de Cristaux

de Sélénite,

84

Mémoire fur les moyens de maçonner dans l'eau à très-grande
profondeur; par M. DE LEYRITZ, Chevalier de Saint-Louis, 88

92

Lettre de M. LE BLOND, Médecin-Naturalifle du Roi, Correfpondant de l'Academie Royale des Sciences, de la Société Royale d'Agriculture & de celle de Médecine, à M. DE LA MÉTHERIE, Doutes fur quelques inconvéniens attribués par M. LAVOISIER à l'emploi du Phlogistique pour l'explication des phénomènes de la nature, dans des Réflexions fur le Phlogistique, imprimées dans les Mémoires de l'Académie Royale des Sciences de Paris pour 1783; par JEAN SENEBIER, Bibliothécaire de la République de

93

Genève, Lettre de M. DE JONVILLE, à M. DE LA MÉTHERIE Sur un Inftrument propre à mesurer l'inclinaifon des couches de la terre,

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100

Mémoire dans lequel on fe propofe de faire voir que les Véhicules féminales ne fervent point de réfervoir à la femence féparée par les tefticules : on y établit un nouveau réfervoir de cette liqueur, & l'on affigne un nouvel ufage aux Véhicules; par M. J. A. CHAPTAL, Profeffeur de Chimie des Etats-Généraux de Languedoc, Inspecteur honoraire des Mines du Royaume, des Académies Royales de Montpellier, Dijon, Touloufe, Milan, Turin, Nifmes, &c. 101 Mémoire abrégé fur plufieurs taches nouvelles noires & rondes de Jupiter, obfervées par M. le Grand-Bailli JEAN-JÉRÔME SCHROELER, à fon Obfervatoire à Lilienthal, près de Bremen

117

Suite des expériences relatives à la cohésion des Liquides; par le P. BESILE, de l'Oratoire, 125 Mémoire fur l'Acide du Berberis ; par M. HOFFMAN, Apothicaire à Léer,

131

Expériences fur le Gaz hépatique, lues à la Société Royale de Londres, le 22 Décembre 1785, par M. KIRWAN: traduites par Madame PICardet,

133 Extrait des Ouvrages de M. LAbbé CAVANILLES, de la Société Royale Bafcongade, & Correfpondant de celle d'Agriculture de Paris, contenant neuf genres nouveaux de la famille des Malvacées, & un dixième de celle des Solanées,

147 Extrait d'une Lettre de M. CRELL, à M. DE LA MÉTHERIE, 156 Nouvelles Littéraires,

APPROBATION.

158

J'A1 lu, par ordre de Monfeigneur le Garde des Sceaux, un Ouvrage qui a pour titre: Obfervations fur la Phyfique, fur l'Hiftoire Naturelle & fur les Arts, &c. par MM. ROZIER, MONGEZ le jeune & DE LA METHERIE, &c. La Collection de faits importans qu'il offre périodiquement à fes Lecteurs, mérite l'attention des Savans; en conféquence, j'eftime qu'on peut en permettre l'impreffion. A Paris, ce 16 Février 1787.

VALMONT DE BOMARE.

MAR'S 1787.

EXPÉRIENCES ET OBSERVATIONS

SUR LES FERMENS ET LA FERMENTATION;

Suivies d'un procédé pour l'exciter fans le fecours de la levûre, avec un Effai fur une nouvelle théorie de cette

opération;

Par M. THOMAS HENRY, Membre de la Société Royale: Lues le 20 Avril 1785 à la Société Littéraire & Philofophique de Manchester (1).

DE tous

Nec manet ulla fui fimilis res; omnia migrant;
Omnia commutat norma & vertere cogit.

E tous les procédés qui appartiennent à la Chimie, la fermentation eft peut-être celui qui a été expliqué jufqu'ici d'une manière moins fatisfaifante. Les Auteurs contens d'en avoir décrit les phénomènes, la marche & le résultat, ont négligé d'en rechercher la caufe, comme auffi les altérations que les corps éprouvent par fon action.

Depuis très-peu d'années la théorie de la Chimie fe trouve toute changée. Les magnifiques découvertes de Black & de Priestley ainfi que d'autres Philofophes chimistes qui font devenus leurs émules, nous ont initiés dans beaucoup de myftères de la Chimie qui, avant eux, avoient fait notre défespoir; & notre fiècle eft fait pour être une époque à jamais mémorable dans cette fcience. C'est à ces favans que nous avons l'obligation de connoître à préfent la nature de la chaux & des alkalis;

(1) Ce morceau est tiré du fecond volume des Mémoires de la Société de Manchefter. Nous en devons la traduction à M. B. P. D. R. citoyen eftimable, qui confacre une partie de fon tems à l'étude de la Phyfique & de la Chimie, & l'autre à chercher les moyens d'adoucir le fort des malheureux.

la différence qui exifte entre un métal & fa chaux, pourquoi celle-ci augmente de poids en devenant chaux, & le perd de nouveau quand on la révivifie. On a de plus analyfé l'air atmosphérique. On y a découvert une multitude de gaz femblables à l'air fous certains rapports, & différens de lui fous d'autres, & parmi ces gaz un fluide éthéré dont les propriétés l'emportent fur l'air commun, en ce qu'il eft plus refpirable & plus propre à la combustion. La connoiffance de ce fluide pur qui conftitue la partie vitale de l'air atmosphérique, femble nous flatter d'un aggrandiffement fenfible dans nos connoiffances chimiques, quant à la recherche de fes différentes combinaifons. Les recherches des Phyficiens fur la nature de l'air pur, nous ont procuré encore beaucoup de lumières fur les parties conftituantes des acides & de l'eau.

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Parmi les gaz qui ont excité l'attention des Chimiftes, l'air fixe, ou fi nous préférons la dénomination plus propre de M. Tobern Bergman Pacide aérien eft le premier en date. Vanhelmont avoit déjà obfervé que ce gaz s'échappoit en abondance des liqueurs dans la fermentation fpiritueufe. Le Docteur Priestley trouva qu'on pouvoit les combiner, & il prouva que c'étoit à ce gaz que les liqueurs devoient leur faveur & leur feu, & qu'en le perdant elles devenoient vapides & plattes.

Mais quoique M. Cavendish, & M. Priestley avant lui, aient prouvé qu'on pouvoit dégager ce gaz d'une liqueur, & qu'ils aient calculé la quantité qui s'en échappoit dans la fermentation, il ne paroît pas que ces deux favans fe foient imaginés que ce même gaz étoit la caufe productive de la fermentation.

C'est un fait très-connu des Braffeurs que le moût de la bière par un phénomène oppofé à celui des liqueurs purement fucrées, comme le moût de raifin, n'entre en fermentation vineufe que par l'addition d'un corps qui y excite la fermentation. C'eft pour cela qu'ils emploient la levûre, fubftance acide & vifqueufe qu'on enlève de la fuperficie d'un corps en fermentation.

Mais ni la nature de ce levain, ni fes effets n'ont été confidérés comme ils méritoient de l'être. On a bien dit qu'un levain vineux produifoit la fermentation vineufe, un acide la fermentation acide, & enfin un levain putride la fermentation alkalefcente; mais rien de tout cela ne jette un jour fuffifant fur la fermentation en elle même & fes caufes.

Avant d'entreprendre d'expofer mes idées fur ces deux objets, je dois rendre compte de quelques faits qui leur ont donné naiffance. Je décrirai le phénomène tel qu'il a été vu par les autres Chiniftes, puis l'hypothèse que je m'en fuis formée; mais ceci avec la plus grande méfiance. Il ne faut pas moins que l'indulgence que me témoigne cette refpectable affemblée pour m'en donner la hardieffe. Jamais je n'eus befoin davantage de fon exacte impartialité. D'un côté, l'obfcurité de la carrière dans laquelle je m'engage fans avoir de guide; de l'autre, la foiblesse de mes

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