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retrouvées par-tout; favoir, la terre calcaire, la magnélie, la terre pefante, l'argileufe & la filicée ou quartzeuse.

Ces terres combinées avec certains acides forment enfuite un certain nombre de pierres primitives.

1°. La terre calcaire combinée avec l'air fixe ou air acide forme les marbres, pierres à chaux, fpaths calcaires, &c.

2o. La même terre calcaire combinée avec l'acide vitriolique forme les plâtres, félénites, &c.

3°. Cette même terre combinée avec l'acide fpathique forme le fpath fluor.

4°. La terre magnéfienne combinée avec l'air fixe ou d'autres acides fe trouve dans un grand nombre de pierres, telles que les ferpentines, afbeftes, &c. mais elle ne s'y trouve jamais feule.

5°. La terre argileufe combinée avec des agens que nous ne connoiffons pas encore forme les talcs, micas, ferpentines, ardoifes, fchiftes, &c. mais elle y eft toujours mêlangée avec la magnésie, le fer, &c.

6o. La terre pefante unie avec l'acide vitriolique forme le fpath pefant. 7°. La terre Glicée mêlangée avec la terre argileufe, avec la magné fie, &c. & combinée avec des agens qui ne nous font pas connus, forme, 1o. le feld-fpath; II°. les fchorls, entre lefquels on diftingue, 1o. le blanc, que quelques Naturaliftes, & particulièrement M. l'Abbé Haüy, regardent comme un feld-fpath; 2°. le fchorl violet; 3°. le schorl verd; 4. les fchorls noirs, & 5°. la tourmaline; III°. la zéolite; IV. le quartz, pierre à fufil, dont les variétés font, 1°. la fardoine, 2°. les cornalines, 3°. la calcédoine, 4°. l'opale, 5o. la girafol, &c. V°. le grenat; VI. les gemmes, dont les variétés font, fuivant M. Romé de Lille, 1°. les rubis, faphirs & topazes d'orient qui paroissent la même pierre (1), 2°. les rubis fpinelle & balais, 3°. les rubis, faphir & topaze du Bréfil, 4. l'émeraude, l'aiguemarine & la chryfolite du Bréfil, 5o. la topaze & chryfolite de Saxe, 6°. la chryfolite, 7°. l'hyacinthe; VII°. le diamant; VIII. le fpath adamantin.

. Cette pierre qu'on dit venir de la Chine & de l'Inde eft encore peu connue. M. Pelletier en pofsède plufieurs morceaux que nous avons examinés ensemble. Sa criftallifation eft un prifme exaëdre, dont les angles font de 120 degrés. Il eft tronqué net; c'eft-à-dire, que fa bafe fait un angle droit avec les côtés. On apperçoit quelquefois fur les côtés des Aries tranfverfales comme au criftal de roche. Le tiffu de la pierre eft feuilleté comme les fpaths. Ces feuillets paroiffent appliqués régulièrement. Car un des prismes ayant été clivé à ses deux fommets des côtés

(1) Ce favant a maintenant dans fon cabinet une pierre qui réunit dans un peti efpace le bleu du faphir, le jaune de la topaze & le rouge du rubis.

oppofés, il s'en est détaché deux portions qui viennent aboutir à l'angle qui fépare les deux grandes faces de chaque côté du prifme. Čes fections font avec la bafe du prifme un angle de 120 degrés, & un de 135 degrés avec l'angle folide du côté du prifme. Elles fe trouvent parallèles; en forte que tout le prifme paroît compofé de pareilles lames appliquées les unes fur les autres, comme l'eft le prisme exaëdre du fpath calcaire.

Ce fpath touché fur la meule n'a paru qu'un peu plus dur que le cristal

de roche.

Sa pefanteur spécifique a été déterminée à 38,732 par M. Briffon fur un beau prifme exaëdre qu'a M. Faujas de Saint-Fond.

M. Darcet en a expofé au feu où on cuit la porcelaine à Sève; il ne s'eft point fondu, ni n'a brûlé.

D'après tous ces caractères il ne me paroît pas qu'on puiffe le ranges parmi les criftaux de roche, qui 1o. n'ont point le tissu feuilleté; 2°. leur pefanteur fpécifique n'est que 26,500; 3°. leur prisme eft terminé deux pyramides exaëdres; 4°. ils font un peu moins durs.

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Ce path auroit plus de rapport avec l'éméraude, 1°. par sa cristallifation, qui eft également un prifme exaëdre droit; 2°. par fa dureté ; 3°. quoique le tiflu de l'émeraude ne foit pas feuilleté on lamelleux cependant elle a fouvent des troncatures à fon fommet inclinées de 135 degrés fur le prifme, ce qui rapproche de l'inclinaifon que préfente la fracture de ce fpath; 4°. il differe par la pefanteur qui dans l'émeraude eft de 27,755.

Il paroît donc plus vraisemblable que le spath adamantin est une pierre fui generis.

8°. Enfin, tous les corps minéraux combustibles; favoir:

I. Le phosphore.

II. Le foufre.
III. Les bitumes.

IV. Les fubftances métalliques qui comprennent huit métaux; la platine, l'or, l'argent, le mercure, le cuivre, le fer, le plomb, l'étain.

V. Les demi-métaux qui font au nombre de neaf; savoir, le zinc, l'antimoine, le bifmuth, le cobalt, l'arfenic, le.nickel, fa molibdène la tungstène, la manganèfe; & le dixième feroit la terre pefante, qu'on ne peut guère s'empêcher de regarder comme une terre métallique.

Tous ces différens minéraux ne forment environ que quarante-fix efpèces principales.

Telles font à-peu-près les fubftances minérales connues, qui enfuite mêlées, combinées, forment cette grande variété de minéraux qui font l'objet des recherches du Minéralogifte.

Nous ne pouvons pas dire cependant qu'il n'y ait pas d'autres fubftances minérales, & qu'on n'en trouvera pas d'autres. La platine eft un métal

très-parfait, connu depuis peu de tems, & qu'on n'a encore trouvé que dans une feule contrée. On peut rencontrer également ailleurs de nouvelles fubftances, Parmi celles que nous connoiffons, il y en a encore beaucoup dont l'analyse n'a pas été faite, & dont on peut retirer de nouveaux compofés, comme on en a retiré du volfram, de la tungstène, de la molibdène, &c. Cependant tout nous annonce qu'il y a beaucoup moins de variétés dans ce règne que dans les autres.

M. Romé de Lifle a affigné trois principaux caractères extérieurs pour reconnoître les minéraux; 1°. la figure; 2°. la dureté; 3°. la pefanteur.

La figure eft l'objet de la Cristallographie que le même M. Romé de Lifle & M. l'Abbé Haüy ont portée à un grand point de perfection, & dont nous ne pouvons nous occuper ici; mais nous allons préfenter un tableau de la pefanteur fpécifique des principaux minéraux, à-peu près comme l'a eftimé M. Briffon, & de la dureté de quelques-uns eftimés en partie fuivant M. Quist.

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Cette partie de nos connoiffances a auffi beaucoup acquis cette année. M. de Sauffure, dans fon bel Ouvrage fur les Alpes, nous a appris beaucoup de chofes intéreflantes.

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MM. Bioeleman, Haffenfratz, Giroud, ont donné l'analyse d'une nouvelle matte de Poullaouen. M. Darca a trouvé des émeraudes Bourgogne. M. Sage a dans fon cabinet un morceau de fer affez femblable à une moitié de fer à cheval, qui a été trouvé cette année foixante à quatre-vingts pieds de profondeur dans un bloc de plâtre Montmartre, auprès du village de Clignancourt. M. de Lamanon avoic déjà parlé d'un morceau de fer travaillé par la main de l'homme trouvé à une grande profondeur dans les plâtres des environs de Paris. M. Sulzer a trouvé des clous de cuivre dans des bancs de pierre calcaire auprès de Nice. Voici des faits intéreffans pour l'histoire du globe. M. de Laumont a décrit une partie des mines de la Bretagne, & a fait voir qu'il y avoit beaucoup de mines de plomb minéralisées par l'acide photphorique, M. Schreiber a donné l'hiftoire de quelques mines du Dauphiné, & a prouvé que la mine d'argent merde-d'oie contenoit du mercure, &c. &c. Mais il me paroît qu'il feroit important que les Minéralogiftes nous des traçaffent les chaînes des différens ordres de montagnes pays qu'ils parcourent. Ce feroit fur-tout utile pour l'étude des mines dont les filons ne se tiennent communément que dans les terreins qui font fitués entre les pays granitiques & les pays calcaires. Je vais en faire une application pour la France dont j'ai parcouru une partie. Ceci ne fera qu'un léger apperçu, ne pouvant entrer dans des détails.

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Les Cévennes, par exemple, me paroiffent un point central auquel on doit rapporter les principales montagnes granitiques de la France. Celles-ci partent la plupart de ce centre, & on pourroit les regarder comme des branches de ce tronc primitif.

Nous prendrons pour première brauche qui s'en dérache celle qui traverse une partie du Forèz, paffe à Saint-Etienne, à Tarare, à Thizi

à Beaujeu, à la Claitte, à la Guiche, à Montcenis, à Autun, à Semur en Auxois, à Avalon, où elle finit. Ce rameau a, comme l'on voit, plus de foixante-dix lieues de longueur. Sa largeur varie. En général elle n'eft que de cinq à fix lieues. Cependant il eft quelques endroits, comme depuis Roane jufqu'à Lyon, où elle en a plus de douze. Cette chaîne eft compofée pour la majeure partie de granit. On y trouve auffi beaucoup de porphire du côté de Propières, Thizi. Il y a à Thel, proche la Claitte, du porphire rouge qui rapproche beaucoup de l'antique. La ferpentine eft auffi fort commune dans ces montagnes. J'en ai vu du côté de Larbrele, auprès de Lyon, qui étoit criftallifée en forme d'afbefte; ce qui fait voir que ces genres de pierres fe rapprochent beaucoup. Il y a aufli au milieu de ces granits des carrières confidérables de pierre calcaire, dont on fait de la très-bonne chaux. On en trouve à Thizi, qui eft fitué fur un monticule affez élevé, à la Farge, Paroiffe de Propières, en Vavre, Paroiffe de Saint-Germain-la-Montagne, &c. Cette pierre n'est point par bancs ni par lits; on n'y rencontre point de coquilles ni autres débris de matières animales ou végétales. Sa couleur eft ardoifée, traversée par des veines d'un beau blanc.

Mais ce qu'il y a de fingulier dans cette chaîne, c'eft la quantité pro digieufe de charbon de terre qui s'y rencontre. Saint-Etienne & plufieurs lieues aux environs ne paroiffent compofés que de charbon. A SaintEtienne il fe trouve dans des grès fchifteux qui tiennent aux granits; plus bas, du côté de Saint-Chaumont, ces fchiftes font recouverts de couches calcaires. Auprès de Saint-Etienne le feu eft en deux endroits dans ces charbons, l'un fur la route de Saint-Rambert, au pied d'un rocher, & l'autre dans la haute montagne du Chambon. On trouve dans ces fchiftes une grande quantité d'impreffions végétales dont une partie eft des Indes, fuivant M. Bernard de Juffieu. M. de Bournon a rencontré dans ces carrières beaucoup de pechstein.

"A huit à dix lieues de Saint-Etienne, du côté de Saint-Simphorien-enLaie, on retrouve du charbon. Il eft vrai que l'on n'a pas encore rencontré des couches affez épaiffes pour pouvoir l'extraire avec avantage. On en retrouve auprès de Beaujeu, à Thel, proche la Claitte: on en a retrouvé du côté de Cluni, &c. Tous ces filons ne font point assez riches; mais à Montcenis, ou plutôt au Creuzot & aux environs, on a retrouvé des couches d'une grande richeffe. Il y a des bancs qu'on foupçonne de quarante-cinq pieds d'épaiffeur. Ils font dans une espèce de fchifte, lequel fchifte eft appuyé immédiatement fur des granits, comme on le voit facilement dans le flanc de la montagne. Enfin, à l'extrémité de la même chaîne, du côté d'Avalon, à Sauvigni, à Montréal, on a cru y reconnoître encore des indices de charbon. A une des autres extrémités de cette chaîne, du côté de Decife-fur-Loire, il y a une autre mine de charbon excellent, à un endroit appelé la Machine.

Cette

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