Page images
PDF
EPUB

SECTION PREMIÈRE.

Animaux fans véficules féminales.

1o. Le Chien.

Les tefticules dans le chien offrent peu de particularités. Le cremafter eft formé par une continuation des fibres mufculaires du muscle petit oblique du bas-ventre. Le faisceau de fibres qui fe détache de ce mufcle, conferve fa nature mufculeufe jufqu'à la queue de l'épididyme, il contracte avec cette partie une adhérence fi forte qu'il eft impoffible de l'en détacher, il dégénère en une expanfion aponévrotique qui recouvre toute la furface du tefticule, mais ne forme aucune adhéfion avec la membrane qui fe trouve par deflous, de façon que par une incifion faite fur la furface convexe du tefticule on peut replier cette membrane jufqu'à la queue de l'épididyme, où nous avons dit qu'elle adhéroit fortement.

L'ufage de la portion mufculeufe comprise entre le muscle oblique & l'épididyme fe préfente naturellement; dans un chien nouvellement égorgé fi l'on irrite ce faifceau mufculeux, l'on fait rentrer le tefticule dans le bas- ventre: ainfi fa contraction doit déterminer dans le coït une expreffion vigoureufe de la femence contenue dans les tefticules.

Les canaux déférens dans leur trajet, ne préfentent rien de particulier, ils s'approchent en convergeant du col de la vellie urinaire où ils paroiffent fe réunir, & ils finiffent par n'être féparés que par un tiflu cellulaire intermédiaire; vers cet endroit ils offrent un renflement très-considérable relativement au refte de leur trajet, ce renflement qui imite affez bien une olive ou mieux encore le corps d'un fufeau dont les extrémités repréfenteroient la partie fupérieure & inférieure des canaux déférens a un diamètre à-peu-près triple de celui du refte des canaux. Après ce renfiement les canaux déférens reprennent leur volume primitif, ils marchent parallèlement l'un à l'autre, percent l'urèthre en s'infinuant comme dans la glande proftate, & vont s'ouvrir aux parties latérales du verumonta

fans contracter aucune communication avec quelque corps que ce foit. L'ouverture de ces canaux n'eft point fenfible à l'œil, j'ai mille fois tenté de faire paffer une foye des canaux dans, l'urèthre, mais toujours inutilement; un obftacle que je fentois vers le verumontanum s'oppofoit au paffage, & c'étoit vraisemblablement quelque bourelet ou sphincter qui m'offroit cette réfiftance; je n'ai pu découvrir ces ouvertures que par les compreffions que j'ai faites fur les tefticules, & de proche en proche fur tout le trajet des canaux déférens, par ce moyen je faifois fortir T'humeur feminale, & je voyois l'endroit par où elle s'échappoit.

Sur les côtés du verumontanum l'on voit nombre de corps blanchâtres de la circonférence d'une tête d'épingle, qui reflemblent à de

petites écailles; la cavité de l'urèthre plus grande dans cet endroit qu'ailleurs permet que ces corps, quoiqu'affez nombreux, foient féparés l'un de l'autre par un intervalle affez confidérable: la première fois que j'ai vu ces corps, je n'ai point vu quel pouvoit être leur ufage, mais je n'ai pas tardé à l'appercevoir; en comprimant les glandes proftates j'ai vu fortir de deflous ces petites écailles vers la partie antérieure une humeur blanchâtre & gluante, & par des obfervations répétées, je me fuis convaincu que ces corps n'étoient que des chapiteaux ou des écailles qui recouvroient les orifices excréteurs des tuyaux de la proftate: cette écaille doit être confidérée comme un couvercle qui permet à la liqueur proftatique de fortir, mais qui s'oppofe à l'entrée de toute humeur étrangère.

Les proftates ne préfentent en elles-mêmes rien de particulier ; ce font deux corps adoffés l'un contre l'autre, que le fcapel peut défunir, & qui n'ont aucune communication, puifqu'en comprimant un côté l'on ne voit jamais fortir l'humeur que du côté comprimé. En les partagéant longitudinalement, on ne diftingue qu'une organisation qui paroît confufe, parce que l'oeil ne fuffit point pour en faifir la ftructure & en développer le mécanisme.

2°. Le Chat,

Dans le chat les parties de la génération relatives à mon objet ont à-peu-près la même ftructure que dans le chien. Comme eux ils n'ont point de véhicules féminales, & les proftates ont la même situation, la même forme & la même ftructure. Le diamètre des canaux déférens s'élargit derrière le col de la veffie urinaire. Ce renflement est trèsmarqué.

3°. Le Renard."

Un renard que j'ai eu occafion de difféquer m'a présenté la même conformation dans fes parties de la génération que le chien, avec cette feule différence qu'elles m'ont paru d'un volume beaucoup moindre relativement aux groffeurs refpectives de ces deux animaux. Il est bon d'observer que le renard que j'ai difféqué, & qui m'avoit été envoyé des montagnes du Gévaudan, avoit une cicatrice de trois ou quatre lignes au fcrotum du côté droit, & que le tefticule étoit comme defféché; le canal déférent de ce même côté ne me parut point différer de l'autre.

4°. Le Loup.

J'ai difféqué un loup qu'on m'affura n'être âgé que de dix mois, & qu'un mendiant avoit toujours conduit avec lui, jufqu'à ce qu'un fentiment inn é d'indépendance & de férocité qui fe développa dans cet animal, ten dit fa fociété fufpecte & dangereufe, & força le conducteur à s'en

défaire,

défaire. Dès que j'en fus propriétaire, je lui fis prendre un gros de fublimé corrofif bien mêlé avec de la viande hâchée, cet animal fut violemment purgé, & le furlendemain il fe portoit à merveille; il eut au commencement de grandes envies de vomir.

Les parties de la génération m'ont paru différer très-peu de celles du chien & du renard, mais elles font bien moins volumineufes que celles d'un chien beaucoup plus petit, les proftates font plus féparées & plus petites, Le renflement des canaux déférens eft affez confidérable.

5°. Le Blaireau, la Loutre, la Fouine, le Furet, la Belette; l'Hermine, l'Ecureuil, &c.,

Comme je n'ai pas pu me procurer ces animaux, j'ai recueilli dans M. Daubenton les principaux traits qui ont un rapport direct à ma queftion.

« Le gland de la verge du blaireau avoit une figure approchante de la » cylindrique fon extrémité étoit applatie & avoit la forme d'une » cuiller, la concavité fe trouvoit en deffous, & l'orifice de l'urèthre » étoit au milieu; les bords de cette concavité formoient une espèce de >bourelet cartilagineux & adhérent à un os qui s'étendoit jufqu'à » l'infertion du prépuce ; la partie poftérieure du gland étoit parfemée de » glandes de la groffeur d'un grain de millet qui fe touchoient les unes » les autres; il y avoit deux cordons collés l'un contre l'autre fur le côté » inférieur de la verge, ils s'épanouiffoient dans le prépuce par l'une de » leurs extrémités, dans les mufcles de l'anus par l'autre extrémité. Les ≫ tefticules avoient une figure ovoïde applatie, leur fubftance vafculeufe » étoit affez diftincte pour que l'on en tirât de longs filets: la veffie » formoit un ovoïde, les canaux déférens aboutiffoient à l'urèthre fans » qu'il parût aucun veftige de véhicule feminale, ni de proftate, &c.

Les canaux déférens de la loutre avoient peu de longueur, & les » testicules étoient fort petits; ils avoient au-deffous un noyau longitu» dinal, je n'ai vu ni proftates ni véhicules féminales.

» Les tefticules de la fouine étoient petits, & l'épididyme ne formoit » point de tubercule à l'extrémité postérieure des tefticules, leur fubftance > intérieure étoit jaunâtre ; ils avoient une forme ovoide applatie, celle » de la veffie étoit allongée, je n'ai trouvé ni véhicule féminale ni proftate: j'ai feulement apperçu quelque portion de fubftance glanduleufe près de l'infertion des canaux déférens dans l'urèthre ». On peut confulter Couper & Perault pour les autres animaux. 6. L'Ours, le Raton,

Le raton, Urfus cauda oblongata. Linn.

« Il y avoit fous la verge, dit. M. Daubenton, deux cordons tendi>>neux affez gros qui aboutiffoient à l'anus; la veffie ressembloit à un

»œuf pour la forme, les refticules étoient prefque ronds, leur fubftance » intérieure avoit une couleur jaunâtre & un axe au milieu; j'ai tiré de » cette fubitance avec la pince de longs filamens, les canaux déférens » étoient fort petits fur la plus grande partie de leur étendue, mais ils » étoient au contraire fort gros fur la longueur d'un pouce & demi près de la veffie ».

Il paroît que cette portion des canaux déférens tenoit lieu des vélicules féminales. L'ours manque auffi de véhicules, comme on peut le voir dans les Mémoires de l'Académie pour l'année 1729.

7°. Le Lion, le Tigre, la Panthère, le Léopard, &c.

Ces animaux manquent abfolument de véhicules féminales, comme nous le démontrent les defcriptions de MM. Tyfon, Perault, Daubenton.

8°. Les limaçons, felon Lifter, les écreviffes, felon Roelel, les vipères, felon Tyfon, les falamandres & les oies, felon Harder, manquent auffi de véhicules, & les canaux déférens s'ouvrent immédiatement dans l'urethre. Je ne garantis point la vérité de ces observations, parce que je n'ai pas pu pas pu les vérifier.

SECTION SECONDE.

"Animaux avec véhicules féminales.

Les parties de la génération des animaux doués de vésicules féminales nous préfentent encore des variétés qui donnent lieu à la divifion que nous allons établir: il en eft, (& c'eft le plus grand nombre) chez qui les canaux déférens n'ont aucune communication avec les véficules, ils vent s'ouvrir dans l'urèthre à côté des deux orifices des conduits des véhicules féminales, mais ils n'ont aucune communication' avec ces derniers : il en eft d'autres, (& l'on n'en compte que deux ou trois) chez qui les canaux déférens communiquent, à la vérité, avec les vésicules, mais cette communication eft faite de telle façon qu'elle nous démontre évidemment que la nature n'a pas eu deffein de l'établir pour que les canaux déférens dépofaffent dans la véficule l'humeur qu'ils apportent des tefticules.

Nous allons voir en premier lieu quels font les animaux doués de véhicules dont les canaux excréteurs n'ont aucune communication avec ceux des déférens,

1o. Le Taureau.

Dans le taureau les parties de la génération qui ont du rapport à mon fujet ont la plus parfaite reffemblance, au volunie près, avec celles de l'homme, l'on n'obferve que quelques différences relatives à la forme & à la fituation.

Les canaux déférens ont à-peu-près trois lignes de diamètre, ils groffiffent lorfqu'ils approchent de la veffie & des véhicules féminales, & leurs parois augmentent de folidité en même-tems que leur capacité s'aggrandit, après cela ils diminuent peu-à-peu, & reprennent la forme qu'ils avoient auparavant, ils vont de cette manière fe gliffer entre les parois de l'urèthre & les proftates, s'infinuent dans les tuniques de ce canal, & vont enfin s'ouvrir dans son intérieur l'un à côté de l'autre fans communiquer d'aucune manière avec les véhicules ni avec leurs conduits excrétoires.

Dans les animaux récemment égorgés dans les boucheries où j'ai fait ces obfervations, j'ai trouvé les canaux déférens très-irritables, & en difféquant attentivement ces canaux, on doit y diftinguer deux membranes principales; l'une externe, de couleur brunâtre, recouverte d'un tiffu cellulaire qu'il eft facile d'en féparer ; l'autre interne, formant dans l'intérieur des canaux des rides fort apparentes; fur-tout dans cet endroit renflé qui fe trouve derrière le col de la veffie. Ces membranes font féparées par une membrane intermédiaire du riffu cellulaire, comme dans les artères, les inteftins. Si l'on ouvre longitudinalement ces canaux, & qu'on en comprime les parois, on en verra fuinter une humeur qui couvre bientôt d'un enduit muqueux toute la furface interne de ces parois.

Les véhicules féminales font extérieurement boffelées, longues de trois ou quatre pouces, placées derrière la veffie, éloignées par leur bafe l'une de l'autre, mais fe rapprochant par leur pointe. Les parois des véhicules font fort épaiffes, principalement vers le fond. Par la furface interne de ces parois fuinte continuellement une liqueur blanche qui peu-à-peu remplit toute la cavité. Ces véhicules qui forment une espèce de cône ne font féparées vers leur col que par l'efpace qu'occupent les canaux déférens qui fe gliffent entre deux. Ces véhicules dégénèrent infenfiblement chacune en un canal qui va s'ouvrir dans l'urèthre aux côtés externes des canaux déférens: il n'y a abfolument aucune communication entre les véhicules & les canaux déférens.

Les parties de la génération dù buffle & du cerf ne different point effentiellement de celles du taureau. Tous les Zootomiftes s'accordent à dire qu'elles n'en different que par leur petitesse.

2°. Le Cheval.

Dans un cheval nouvellement égorgé dont je me fuis procuré les parties de la génération, j'ai été d'abord frappé de la groffeur qu'ent les canaux déférens derrière la veffie urinaire, ils reffemblent à un peric inteftin, & dans le reste de leur trajet ils font à-peu-près de la groffeur du petit doigt. L'épaifleur des parois dans ce renflement eft proportionnée à l'augmentation du diamètre de la caviré, ces parois font fpongieufes,

« PreviousContinue »